Reportage de France 2 sur la découverte d'une tribu indienne d'Amazonie encore inconnue - Partie 2
Reportage de France 2 sur la découverte d'une tribu indienne d'Amazonie encore inconnue - Partie 2
Autres ethnies du Brésil (- de 7 500 individus) | ||
Nom ethnie | Autre(s) nom(s) | Population |
Apinajé | Apinayé, Apinaié | 1 262 |
Aranã | - | 30 familles |
Ashaninka | Kampa, Asheninka | Brésil : 859 Pérou : 51 000 |
Atikum | Atikum-Umã | 2 743 |
Awá | Guajá, Wazaizara, Tenetehara, Aiayé, Amanayé, Gwazá | 326 en contact et 30 isolés |
Aweti | Awytyza, Enumaniá, Anumaniá, Auetö | 140 |
Bakairi | Kurâ, Bacairi) | 950 |
Baniwa | Walimanai, Wakuenai | 4 026 |
Bororo | Boe | 1 024 |
Karipuna | Caripuna | 21 |
Fulni-ô | Kanijó | 2 930 |
Ikpeng | Txikão, Tchicão | 319 |
Ingariko | Ingaricó | Brésil : 674 Guyana : 4 000 Venezuela : 728 |
Jiripancó | - | - |
Kaibi | Caiabi, Kayabi | 1 000 |
Kaimbé | Caimbé | - |
Kalabaça | - | - |
Kalankó | - | - |
Kapon | - | 4 866 |
Kalapalo | Calapalo | 417 |
Kamayurá | Kamayurá, Camaiurá | 455 |
Kambiwá | Cambiuá | 1 578 |
Kaninidé | - | - |
Kantaruré | Cantaruré | 353 |
Kapinawá | Capinauá | 422 |
Karajá | Iny | 2 500 |
Karapotó | - | - |
Kariri-Xocó | Cariri-Chocó | 1 500 |
Karuazu | - | - |
Kiriri | - | 1 401 |
Katukina | Tüküná | 289 |
Kaxinawá | Huni kuin, Cashinauá, Caxinauá | Brésil : 1 400 Pérou : 3 964 |
Kayapo | Caiapó, Mebêngokrê, Gorotire, A'ukre, Kikretum, Mekrãnoti, Kuben-Kran-Ken, Kokraimoro, Metuktire, Xikrin, Kararaô |
7 096 |
Korubo | - | - |
Krahô | Mehim, Mãkrare, Quenpokrare | 2 000 |
Krenak | Borun | 150 |
Kuikuro | Kuikuru, Cuicuro | 450 |
Matipu | - | 119 |
Maxakalí | Monacó bm, Kumanuxú, Tikmuún | 802 |
Mehinako | Mehinaku | 199 |
Nahukuá | Nafuquá, Nahukuá | 105 |
Ofaié | Opaié, Ofaié-Xavante | 62 |
Palikur | Paricuria, Paricores, Palincur(s), Parikurene, Parinkur-Iéne, Païkwené | Brésil : 918 Guyane : 470 |
Pankará | - | 1 025 |
Pankarará | Pancararé | 1 500 |
Pankararu | - | 5 880 |
Pankaru | Pankararu-Salambaia | 87 |
Parentintins | - | 250 |
Patamona | - | - |
Paiaku | Jenipapo-Kanindé | 220 |
Pipipã | - | - |
Pitaguari | Pitagoarí, Pitaguar, Pitavari, Pitiguari | 871 |
Suyá | Suyá Orientaux, Kĩsêdjê | 334 |
Tapirapé | Tapi'irape | 501 |
Tapeba | Tapebano, Perna-de-pau | 2 491 |
Tapuio | Tapuia-Xavante, Tapuia | 235 |
Tremebé | - | 5 000 |
Truká | - | 1 333 |
Trumai | Ho kod ke | + de 120 |
Tumbalalá | - | 180 familles |
Tupinamba | - | - |
Tupiniquim | - | 1 386 |
Waiãpi | Guaiapi, Wajãpi, Wayampi, Oyampi, Wayãpy | Brésil : 525 Guyane : 412 |
Wapixana | Uapixana, Wapishana, Vapidiana, Wapisiana) | Brésil : 6 500 Guyana : 4 000 |
Wassu | - | 1 447 |
Wauja | Waurá, Vaurá, Aurá, Uaurá | 333 |
Xerente | A'uwe, Awen, Akwe, Akwen | 1 814 |
Xokó | Xocó, Chocó | 250 |
Xukuru | Xucuru | 6 363 |
Yawalapiti | Iaualapiti | 208 |
Yawanawá | - | 450 |
Yudjá | Juruna, Juruhuna, Yuruna, Juruûna, Geruna, Yudya | 278 |
Zuruahã | Zuruahá, Suruwaha, Sorowaha | 144 |
Notes [modifier]
- ↑ Christiane Galus, « Le réveil des peuples autochtones », dans Le Monde du 08-12-2007, [lire en ligne]
- ↑ Chiffres de l'IBGE)
- ↑ Voir la Constitution de 1988, article 231.
- ↑ Alain Rouquié, Le Brésil au XXIe siècle, Fayard, Paris, 2006, p. 77.
- ↑ Pascale de Robert. « "Terre coupée", Recomposition des territorialités indigènes dans une réserve d'Amazonie », Ethnologie française, XXXIV, 2004, I.
Liens externes [modifier]
- (pt) Site officiel de la Fondation nationale de l'Indien (FUNAI)
- (pt) Enciclopédia dos Povos Indígenas
- (en) Indigenous Peoples in Brazil (Instituto Socioambiental)
- (en) Discussion list on South American languages
- (en) Ethnologue: Languages of the World, Fifteenth edition. Dallas, Tex.: SIL International
6 rue du Général Patton
60810 Barbery, France
20 Rue Saint Sauveur,
75002 Paris.
Email : contact@wayanga.org
Emilie Barrucand, Tel : + 33 (0)6 11 31 03 84
-------------------------
Emilie Barrucand et La Mémoire des IndiensL'équipe de Faut pas rêver m'avait rejoint sur place afin de couvrir une grande réunion politique que les Indiens Kayapo avaient organisée afin de s'unir face aux problèmes qui touchent leurs droits et leurs terres, et notamment face à un gros projet de construction d'une usine hydroélectrique sur le fleuve Xingu (affluent de l'Amazone) qui traverse de nombreuses terres indigènes. Ce projet d'usine baptisé Belo Monte menace d'inonder de nombreuses terres indigènes et de détruire une partie de l'un des écosystèmes les plus riches de la planète. (Emilie Barrucand) topolivres avait rencontré Emilie Barrucand il y a quelques mois : vous pouvez relire aujourd'hui l'entretien d'Isabelle Rabineau avec cette jeune ethnologue très déterminée, publié dans le numéro 19 du magazine topolivres, à cette adresse ou en cliquant pour les agrandir sur les pages reproduites ci-dessous. |
------------------------
Emilie Barrucand
Nos objectifs
Wayanga soutient les peuples autochtones du Brésil dans leur lutte pour la défense de leurs droits, de leurs cultures et de leurs terres. Son objectif principal est de donner les moyens aux populations autochtones de mettre en place elles-mêmes leur politique de défense contre les maux qui les touchent. Wayanga a aussi pour mission de sensibiliser l'opinion publique et d'établir un réseau de soutien influent.
L'association n'impose aucun projet aux Indiens. C'est un commissionnaire, un instrument à leur service.
-----------------
WAYANGA Amazonie en sursis
Emilie Barrucand
Le Cherche Midi - 2005
Émilie Barrucand séjourne fréquemment au Brésil, chez les Indiens Mebêngôkre (Kayapo), Pareci, Irantxe, Bororo, Juruna, elle est l'amie de nombreux grands leaders politiques autochtones. Ils lui ont confié leurs problèmes, leurs besoins, leurs espoirs et lui ont demandé de les soutenir. De là est née l'idée d'organiser des rencontres interethniques qui se dérouleront dans les villages indigènes de l'état du Mato Grosso, afin que ces derniers puissent s'entraider et lutter ensemble contre les menaces qui pèsent sur eux. Le projet s'intitule « Solidarité interethnique ». Émilie Barrucand a parallèlement créé l'association Wayanga.
Au cœur de la forêt tropicale, elle va rejoindre les Indiens Mebêngôkre Metyktire, l'un des peuples indigènes les plus guerriers d'Amazonie, pour mettre en œuvre le projet. Quelques années auparavant, elle rencontrait l'un d'eux. Un grand chef. Il l'invitait dans son village. Elle devenait sa fille adoptive.
Elle a dû s'adapter aux coutumes et au rythme de vie de la communauté, prouver qu'elle n'avait pas de mauvaises intentions et apprendre la langue avant que ses membres ne l'acceptent et qu'une complicité naisse entre eux. Depuis, elle s'est engagée aux côtés des peuples indigènes dans leur lutte pour le respect de leurs terres, de leurs droits et de leur culture.
Du fait de son engagement politique, bien qu'elle soit une femme, les hommes acceptent sa participation aux grandes discussions qui se déroulent au centre du campement, sur la « place des Hommes ». C'est en ce lieu qu'ils mettent en place le projet de rencontres interethniques et choisissent la personne qui en sera responsable au sein de la communauté.
Utilisant habilement ses connaissances anthropologiques et politiques qui, mêlées à ses propres émotions, nous entraînent de la souffrance à la joie, de la peur à l'espoir, du jeu à la guerre, Émilie Barrucand dresse un portrait bouleversant de la situation des Indiens du Brésil.
Brève rencontre avec...
Emilie Barrucand : Paroles d'Indienne
Jeune ethnologue française de 25 ans, elle a su se faire accepter par les Indiens Mebêngôkre, l'un des peuples guerriers d'Amazonie dont elle a partagé la vie au coeur de la forêt tropicale. Le Cherche Midi publie son témoignage (1) sur les difficultés, les besoins et les craintes des Indiens. C'est aussi un livre de combat pour la défense des peuples autochtones du Brésil, menacés par la colonisation de leurs terres et le recul de la forêt amazonienne.
Le Nouvel Observateur.- Quand on vous voit, on vous imagine mal dans la forêt amazonienne, seule parmi les guerriers indiens...
Emilie Barrucand. - Pour vivre dans la forêt, la force physique a peu d'importance. Une fille frêle comme moi peut très bien s'acclimater alors qu'un homme costaud peut vivre un enfer. Ce qui compte, c'est le mental, la volonté. Moi, j'ai toujours rêvé de cette forêt amazonienne. J'ai toujours voulu rencontrer ces peuples pour les comprendre et les aider. C'est mon moteur.
N. O. - Il faut tout de même connaître deux ou trois petits trucs pour survivre, non ?
E. Barrucand . - Survivre ? Moi, c'est à Paris que j'ai l'impression de survivre. L'important là-bas, c'est la période d'adaptation. Il y a cinq ans, lors de mon premier séjour, j'ai eu la chance d'être présentée à un grand chef Mebêngôkre qui m'a emmenée dans son village. Après quelques jours, il est parti et je suis restée seule. Plus un mot des villageois, pas un regard, parfois même des attitudes agressives. Non seulement j'étais ignorée, mais on ne me donnait plus rien à manger, et certains jours je me demandais si je n'allais pas finir dans le fleuve. Bref, un premier mois assez difficile. Puis l'échange s'est instauré. Je me suis liée d'amitié avec une jeune fille qui m'a permis de la suivre dans les cueillettes. Petit à petit, je me suis fait accepter par les femmes en travaillant comme elles, pour leur montrer que je n'étais pas là simplement pour les observer. Et tout a changé. J'ai compris que ce que je prenais pour de l'agressivité était du jeu, leur forme d'humour. Que si on ne me donnait pas à manger, c'est parce que chez eux on ne doit pas attendre. Quand ils prennent un repas, il suffit de s'approcher et de se servir. Ma seule faiblesse, c'étaient les moustiques et les moucherons, qui piquent à longueur de journée. Mais là encore, au bout d'un certain temps, on finit par s'en accommoder. Toujours le mental !
N. O. - Et la barrière de la langue ?
E. Barrucand. - Je parle le portugais comme certains des villageois indiens, qui ont tout de même des liens avec le monde qui les entoure, c'est-à-dire le Brésil. En vivant avec eux, je me suis progressivement constitué un lexique de langue mebêngôkre kayapo qui me permet aujourd'hui de les comprendre et de me faire comprendre.
N. O.- Votre livre est un témoignage, mais vous êtes aussi très impliquée dans la défense des Indiens et la sauvegarde de la forêt amazonienne...
E. Barrucand. - Il est fondamental d'aider ces peuples à protéger leur terre, qui est menacée par une agriculture intensive, notamment les champs de soja, et par le bitumage d'une nouvelle autoroute transamazonienne. Cette colonisation se rapproche sans cesse des terres indigènes. Or elle implique un accroissement de la déforestation, une augmentation de la pollution des cours d'eau et l'arrivée de maladies inconnues jusqu'ici. On parle souvent de l'Amazonie en oubliant que la partie de la forêt amazonienne encore intacte se trouve sur les terres indigènes. Ces peuples indiens sont les véritables gardiens de l'Amazonie.
Henri Guirchoun
Le Nouvel Observateur
-------------------------------
Des chefs indiens se réunissent à Paris à l'initiative de l'ethnologue Emilie Barrucand
Elle a 25 ans, elle vit avec les Indiens Mebêngôkre, elle aime que sa peau blanche porte leurs ornements corporels, et elle va s'installer là-bas pour mieux remplir sa mission : aider les Indiens à préserver leur culture. « Car sauver leur culture, c'est sauver la forêt », martèle cette ethnologue aux yeux forcément verts.
Aujourd'hui, l'avenir de cet immense espace encore vierge se joue en Europe (lire ci-contre). Emilie Barrucand fait venir les plus grands chefs indiens pour créer une solidarité interethnique. « Le but est de renforcer leur identité collective et donc, leur poids politique. » Le problème de la déforestation n'a pas disparu. Au contraire. « Cela ne fait qu'empirer, notamment à cause de la culture de soja qui dévaste tout. Avant on parlait des problèmes climatiques mondiaux liés à la déforestation de l'Amazonie, et maintenant les problèmes climatiques attaquent l'Amazonie elle-même. »
A travers son association Wayanga, Emilie veut servir de relais aux chefs indiens qui peuvent compter sur sa ténacité. Il y a cinq ans, au bluff, elle va voir Raoni de passage à Paris. « Je lui ai parlé de tout ce que je voulais faire pour eux. Il m'a dit "Si tu veux, je t'emmène." » Elle n'hésite pas. Sur place, elle regarde, écoute, apprend comment fonctionne leur société. « On met ces populations au bas de l'échelle de l'évolution de la société, c'est une erreur. Nous avons fait le choix d'une complexité technologique, eux de la complexité sociale. » Pour faire découvrir leur société au plus grand nombre, Emilie, devenue fille adoptive de Raoni, vient de publier un livre. Une réflexion ethnologique qu'elle raconte à la première personne. « Une manière de sensibiliser le lecteur au mode de vie des populations indigènes. Je n'avais pas envie de parler de moi, mais je me suis aperçue que c'était une manière d'intéresser les gens. Je suis une porte sur l'Amazonie. »
Philippe Descola, anthropologue à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales
« Quand Emilie est venue me voir pour étudier l'anthropologie, j'ai été frappé par le contraste entre sa timidité et sa volonté. Elle a réussi à se faire accepter par des sociétés où il est difficile d'entrer. La voie qu'elle a choisie est juste. » Chef Raoni Metyktire
« J'aimerais qu'Emilie demeure parmi nous plus longtemps. Je deviens vieux. J'ai encore beaucoup d'histoires à lui raconter et des particularités de notre culture à lui expliquer afin qu'elle puisse défendre pleinement nos intérêts. »
publiée le : 30/11/2005
source : 20 minutes et Wayanga.org
-------------------------------
L'appel de la forêt | |
Emilie Barrucand, 26 ans, ethnologue. Elle a partagé la vie des Indiens kayapos, et guide en Europe les chefs de tribus amazoniennes menacées par la déforestation sauvage.
Partie au Brésil comme apprentie journaliste pour un reportage, Emilie en revient convaincue de la nécessité de comprendre la culture kayapo et de s'orienter vers «l'ethnologie appliquée». Pour éviter comme tant d'ONG de monter des projets inadéquats voire nocifs. Le premier mois a mis à rude épreuve ses rêves et ses espoirs. «Raoni, que j'avais rencontré à Paris, a cru en moi. Il m'a emmenée dans la tribu et présentée comme sa fille adoptive. Mais, dès qu'il s'éloignait du village, je n'existais plus. On ne me donnait plus à manger. Agressifs, les hommes m'intimidaient, me mentaient. Les femmes affichaient une indifférence hostile. Mes pleurs n'apitoyaient personne, au contraire !» Comment résister alors à la sensation de n'être qu'un fantôme ?
|