ALH 84001, bactérie martienne ?

 

ALH 84001

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Allan Hills 84001
Météorite ALH 84001.
Météorite ALH 84001.
Caractéristiques
Type Achondrite
Classe Martienne
Groupe ALH 84001
Choc B
Météorisation A/B
Observation
Localisation Allan Hills, terre Victoria, Antarctique
Coordonnées 76° 55′ 13″ Sud
       156° 46′ 25″ Est
/ -76.920278, 156.773611
  
Chute observée Non
Date
Découverte 27 décembre 1984
Masse totale connue 1,9 kg

Géolocalisation sur la carte : Antarctique

(Voir situation sur carte : Antarctique)
Allan Hills 84001

ALH 84001 (Allan Hills 84001[1]) est le nom donné à un fragment de météorite probablement d'origine martienne.

Sommaire

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Histoire [modifier]

Elle a été découverte le 27 décembre 1984 en Antarctique, dans les Allan Hills, des collines situées à l'extrémité de la chaîne Transantarctique dans la région de la terre Victoria, lors d'une expédition de recherche de météorites du programme ANSMET. Lors de sa découverte, son poids était de 1,93 kg.

Formation [modifier]

Selon la NASA, elle a été formée sur Mars, à partir de lave fondue, il y a environ 4 milliards d'années, puis, lors d'une collision avec une météorite, il y a 15 millions d'années, a été éjectée de la surface de Mars pour finalement atteindre la Terre il y a environ 13 000 ans.

Structures tubulaires [modifier]

Vue de la météorite ALH84001 par microscopie électronique à balayage.

ALH84001 est devenue célèbre le 6 août 1996 par une micrographie électronique très médiatisée, montrant des structures tubulaires d'apparence biologique qui évoquaient des bactéries fossilisées, dans un contexte minéral contenant des acides aminés (tels que l'alanine, la glycine et la sérine) ainsi que des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), généralement considérés comme des marqueurs biologiques[2]. La NASA a mis en ligne divers documents allant dans ce sens, qui n'ont d'ailleurs pas forcément été publiés dans des revues à comité de lecture[3], et le thème d'une possible vie noachienne sur Mars est un élément de lobbying assumé pour obtenir des crédits[4].

Ces structures minéralisées ont un diamètre de 20 à 100 nm, du même ordre que celui des hypothétiques nanobactéries terrestres. La nature « endogène » des marqueurs biologiques observés dans cette météorite demeure cependant très controversée, et des analyses ultérieures soulignent la probabilité élevée qu'il ne s'agisse que d'une contamination par des matériaux biologiques terrestres[5], des analyses plus poussées sur les HAP révélant même l'influence directe du milieu environnant la météorite[6]. Ces débats ont resurgi récemment suite à une communication des auteurs de la première annonce[7], au cours de laquelle ils ont réfuté les objections qui avaient été formulées quant à l'origine exobiologique des structures et composés chimiques identifiés dans la météorite ALH84001. Cette météorite a en effet pu être colonisée par des bactéries terrestres environnantes, à l'instar de la météorite de Tataouine[8] sur laquelle une bactérie terrestre Ramlibacter tataouinensis (en) a été isolée sur des grains de sable collés aux fragments de cette météorite. Ramlibacter tataouinensis a par la suite été isolée vivante dans les sables environnants : il s'agit d'une bactérie sphérique dont la paroi épaisse permet de résister à la sécheresse, aux variations de température et aux UV, elle peut spontanément se transformer la nuit en bâtonnets moins résistants mais pouvant se déplacer à distance et se retransfomer en sphères le jour[9].

Notes et références [modifier]

  1. (en) Meteoritical Bulletin Database: Allan Hills 84001 [archive]
  2. (en) David S. McKay, Everett K. Gibson Jr., Kathie L. Thomas-Keprta, Hojatollah Vali, Christopher S. Romanek, Simon J. Clemett, Xavier D. F. Chillier, Claude R. Maechling et Richard N. Zare, « Search for Past Life on Mars: Possible Relic Biogenic Activity in Martian Meteorite ALH84001 », Science, vol. 273, no 5277, 16 août 1996, p. 924-930 (ISSN 0036-8075) [texte intégral [archive] (page consultée le 14 février 2010)] 
    (DOI:10.1126/science.273.5277.924 [archive])
  3. (en) NASA Jet Propulsion Laboratory [archive] E. K. Gibson Jr., F. Westall, D. S. McKay, K. Thomas-Keprta, S. Wentworth et C. S. Romanek, « Evidence for ancient Martian life. »
  4. (en) Houston Space Society – décembre 1996 [archive] « Do you call this life? » par Jim Davidson.
  5. (en) Jeffrey L. Bada, Daniel P. Glavin, Gene D. McDonald et Luann Becker, « A Search for Endogenous Amino Acids in Martian Meteorite ALH84001 », Science, vol. 279, no 5349, 16 janvier 1998, p. 362-365 (ISSN 0036-8075) [texte intégral [archive] (page consultée le 14 février 2010)] 
    (DOI:10.1126/science.279.5349.362 [archive])
  6. (en) Luann Becker1, Daniel P. Glavin1 et Jeffrey L. Bada, « Polycyclic aromatic hydrocarbons (PAHs) in Antarctic Martian meteorites, carbonaceous chondrites, and polar ice », Geochimica et Cosmochimica Acta, vol. 61, no 2, janvier 1997, p. 475-481 [texte intégral [archive] (page consultée le 14 février 2010)] 
    (DOI:10.1016/S0016-7037(96)00400-0 [archive])
  7. (en) David S. McKay, Kathy L. Thomas-Keprta, Simon J. Clemett, Everett K. Gibson, Jr., Lauren Spencer et Susan J. Wentworth, « Life on Mars: new evidence from martian meteorites », Proceedings of SPIE, vol. 7741, 10 septembre 2009 [texte intégral [archive] (page consultée le 14 février 2010)] 
    (DOI:10.1117/12.832317 [archive] )
  8. Barrat J, Gillet P, Lécuyer C et coll. Formation of carbonates in the Tatahouine meteorite, Science 280:412-4, 1998
  9. (en) Gille de Luca et col, The cyst-dividing bacterium Ramlibacter tataouinensis TTB310 genome reveals a well-stocked toolbox for adaptation to a desert environment, vol. 6, t. 9, septembre 2011 

Liens externes [modifier]



11/06/2013
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