Que se passe t-il avec les abductés ?
Les recontres rapprochées
Autres traumatismes et pseudo-victimes (II)
Depuis l'aventure extraordinaire survenue aux Hill en 1961, près de 2% de la population adulte américaine, soit plusieurs millions d'individus prétendent avoir été victimes d’un enlèvement par des extraterrestres. Il ont tous, semble-t-il, vécu des expériences similaires à celle des époux Hill.
Un pourcentage notable d’entre eux, entre 10 et 20% en général parlent des mêmes événements : période d’amnésie, flottement dans les airs, cicatrices inconnues sur le corps, sensation d’être paralysé au réveil, etc.
Quel crédit faut-il donner à ces témoignages ?
Pour les Dr June Parnell, Jean Mundy et Rima Laibow, spécialistes des maladies mentales à l’hôpital Saint Vincent de New York, les centaines de victimes d’enlèvements qu’ils ont reçu à leur cabinet témoignent toutes du syndrome post-traumatique, un trouble provoqué suite à un trauma vécu dans leurs chairs, comme pouvaient en présenter en leur temps les vétérans du Vietnam. Une liste des médecins et spécialistes ayant étudiés ces cas sont listés dans ce document.
Cette angoisse ressentie par les témoins semble confirmer par le fait que beaucoup d’enlevés rapportent que leurs ravisseurs leur ont fait subir des sortes d’examens médicaux souvent douloureux ou humiliant : prélèvements d’échantillons de peau, de sang, de cheveux, d’ovules chez les femmes, de sperme chez les hommes, fécondation d’extraterrestre, etc. Les témoins prétendent que leurs ravisseurs leur ont montré des foetus en cours de développement, des bébés extraterrestres et auraient fécondé certaines victimes pour retirer l’embryon au bout de quelques semaines. La plupart ont été immobilisés sur des tables, nus ou enveloppés dans des tissus tandis qu’on leur introduisit des sondes dans les narines, le conduit auditif ou dans la cavité oculaire.
Après leur enlèvement, certaines victimes se sont présentées dans des cabinets de chirurgie. Elles avaient en effet de minuscules implants dans l’orteil, la main, le cou ou près du globe oculaire, souvent attachés à un nerf. D’apparence inerte, au contact du scalpel l’objet étranger à quelquefois donné lieu à des réaction nerveuses directes sur la victime. Tous ces implants ont toutefois été extraits sans dommages. Ils sont aujourd’hui “collectionnés” et analysés par l’ufologue américain Derrel Sims, qui en possède une trentaine... L’origine ou la fonction de ces objets demeure mystérieuse mais agiraient au niveau moléculaire selon Sims.
Au cours de leur expérience, les témoins tiennent parfois un discours messianique et se transforment comme le dit avec justesse le psychologue Leo Sprinkle, en “citoyens du Cosmos”. Ces enlevés discourent de cataclysmes qui ravageront la Terre si nous ne la préservons pas, de prophéties ou d’événements, mais qui ne se réalisent jamais. Pire, certains prétendent qu’on les a démembrés, qu’on leur a retiré le cerveau puis tout remis en place et même guéris de maladies incurables...
Il va sans dire que tous ces cas pour le moins étonnants sont considérés comme des canulars par la majorité des scientifiques rationnels.
Abductions célèbres
Pour vous donner une idée du type d'événement pouvant survenir lors des rencontres rapprochées du 4eme type, voici une liste de quelques cas célèbres :
- Ann Francis, 2004, New Jersey : enlèvement, aurait vu des humains dans un vaisseau travaillant avec des aliens ainsi qu’un camp d’entraînement dans un lieu désertique
- Petra Heller et Amy Rylance, 1997, Australie : enlèvement par un rayon de lumière tronqué, revenues déshydratées et très nerveuses
- Christina C., Killeen, 1994, Texas : enlèvement de son enfant, retrouvé avec un implant ou quelque chose sous la peau qui disparut dans les chairs
- Kelly Cahill, 1993, Australie : contrôle de sa pensée, trou de mémoire d’une heure
- Linda Napolitano-Cortile, 1989, Manhattan : enlèvement par des petits êtres gris
- John Salter, 1988, Route 61 vers les états du Sud : enlèvement, examen médical, message bienveillant
- Edward Walters, 1988, Floride : fut témoin de 19 observations alléguées d’OVNI avant d’être enlevé durant 1h15, hématomes sur la tête
- Kathie Davis, 1983, Indiana : examen gynécologique, blessures aux jambes, zone brûlée dans le jardin
- Franck Fontaine, 1979, Cergy-Pontoise, France : enlèvement durant une semaine, trou de mémoire
- Caporal Valdez, 1977 : vieillissement de 5 jours pour 15 min de temps réel.
- Travis Walton, 1975, Arizona : enlèvement durant 5 jours, hématomes sur la tête
- Couple Avis, 1975, Essex, Angleterre : expériences médicales, trou de mémoire de 3 heures
- Judy Doraty, 1973, Texas : enlèvement, une vache fut mutilée
- Michael Lapp et Janet Cornell (Buff Ledge Camp), 1969, Vermont : enlèvement, examen médical dans le but “de rendre vie à d’autres mondes”
- Betty Andreasson, 1967, Massachusetts : examen médical, message à l'intention de l'humanité
- Sid Patrick, 1965, Californie : vol de 250 km en soucoupe volante avec des êtres parlant anglais et habitant sur une planète cachée derrière le Soleil, expérience spirituelle
- Betty et Barney Hill, 1961, New Hampshire : premier enlèvement certifié sous hypnose, récits corrélés.
- Antonio Villas Boas, 1957, Brésil : rapports sexuels, plaies sur le corps, empoisonnement par radiation
- George Van Tassel, 1954, Californie : enlevé pour assister au "Conseil des Sept Lumières" où siégeait d’ancien Terriens habitant maintenant dans un vaisseau en orbite autour la Terre, fondateur d'une secte d'ufologie, message messianique
- Truman Bethurum, 1954, Californie : voyage sur Clarion cachée derrière le Soleil, rapports sexuels, message de paix des Clarionites
- George Adamski, 1953, Californie : enlèvement, voyage dans le système solaire, message des Vénusiens contre les explosions nucléaires.
La plupart, à de rares exceptions, sont vraisemblablement des mystificateurs, Adamski plus que quiconque. Ainsi que nous le répéterons encore, il y a un pas de l'inexpliqué à l'OVNI, et un bond de sept lieues de l'OVNI à l'engin spatial habité par des chirurgiens...
Pourtant, ainsi que me le confirma David M. Jacobs, auteur de "The Threat", un ouvrage consacré aux abductions, il n’y a pas une semaine durant laquelle on ne relate un enlèvement par des extraterrestres…
Du reste il est étonnant et même anachronique qu’aucune victime d’enlèvement n’ait porté de griefs ou se soit mise en colère contre l’agression qu’elle a subie. Même si quelques victimes en reviennent très nerveuses ou parfois choquées, par la suite la plupart des témoins gardent le sourire, en parle comme d’une évolution ou d’une mutation vers un mieux être, un peu à l’image des expériences de mort rapprochée (NDE). Tout aussi énigmatique, la quasi totalité des enlèvements ont lieu aux Etats-Unis. On n’a enregistré que quelques cas en Europe, au Brésil, en Australie, mais bien isolés.
La position des scientifiques et des psychiatres
Les cas d'enlèvement intéressent évidemment la communauté scientifique, notamment les psychologues et les psychiatres. Le public a tendance à considérer que ce "cautionnement" implicite signifie que le phénomène des abductions est réel et que les extraterrestres sont parmi nous ou nous enlèvent réellement dans un dessein digne des meilleurs films d'épouvantes. Or faire de la recherche sur le terrain ou interroger les victimes ne signifie pas qu'on reconnaît la réalité du phénomène. On cherche justement à confirmer ou infirmer cette hypothèse, c'est tout le contraire.
Tout chercheur respectant la démarche scientifique ne cautionne donc pas la thèse extraterrestre ni même les enlèvements a priori et ne cherche pas à confirmer leur présence dans l'environnement terrestre. Le but de sa démarche vise uniquement à réunir les indices appuyant l'une ou l'autre hypothèse. Ce n'est qu'après avoir échafaudé une théorie à partir de ces indices et d'éventuelles observations qu'il pourra essayer de valider sa théorie en la soumettant au verdict de la nature (des observations ou des prédictions), mais jamais l'inverse.
Or en traitant des données empiriques comme des témoignages, le scientifique s'écarte déjà des conditions contrôlées d'expériences qui prévalent en sciences et doit s'adjoindre de nouveaux moyens de contrôles pour essayer d'objectiver l'information. Mais puisque les règles ou les méthodes parfois utilisées sont elles-mêmes discutables, leurs conclusions sont tout aussi biaisées que leurs protocoles d'études. C'est notamment le cas des interrogatoires sous "détecteur de mensonge" ou des régressions sous hypnose dont la réalité des comptes-rendus pose plus de questions qu'elle n'en résout. Ces données sensibles ne sont jamais fiables comme le sont des chiffres, abstraits et objectifs, et les conclusions auxquelles on peut aboutir souffrent forcément d'une interprétation qui n'a pas sa place en science.
Il existe néanmoins quelques témoins qui permettraient si pas de cautionner, d'inciter la communauté scientifique à se pencher sur le problème des abductions. Carl Higdon par exemple, qui vivait depuis sa naissance avec une malformation des poumons inguérissable selon les médecins (une autre version dit qu'il souffrait des séquelles d'une tuberculose contractée étant jeune) et avait des calculs rénaux. Prétendument victime d’un enlèvement dans le Wyoming en 1974, à son retour il ne présentait plus aucun symptôme de ses deux maladies[10] ; Alice Haggerty qui contracta la diphtérie étant enfant (1962). Enlevée peu de temps après par des "anges" elle en reviendra guérie; John Salter, professeur de sociologie à l’Université du Dakota du Nord prétend depuis qu’il a été enlevé en 1988 avoir moins de rides sur son visage, l’excroissance de son menton a disparu, les cicatrices de ses blessures de guerres disparaissent également, il ne fume plus, etc.
Au vu de ces récits, le professeur d'histoire américain David Jacobs de l’Université de Philadelphie et responsable du centre ICAR pense réellement que la Terre est envahie par des "aliens" et que ces derniers réalisent de telles expériences médicales depuis des décennies. A ses yeux, les "aliens" sont obligés de guérir leurs captifs s’ils veulent mener à bien leurs expériences génétiques... Voilà bien des idées pseudoscientifiques.
Malgré son PhD et le fait qu'il ait réalisé plus de 900 régressions hypnotiques en près de 40 ans d'étude du phénomène, le discours de David Jacobs ne convainc pas les sceptiques scientifiques, que du contraire. David Jacobs prétend "être aussi objectif et disponible que possible", "être fervent défenseur d'une méthode de recherche strictement scientifique et éthique" (dixit les arguments présentés sur son site web). Ses conclusions n'en sont pas moins posées a priori, sans la moindre preuve que le témoignage empirique des témoins et de soi-disant cicatrices ou "implants" ! Il frise même le ridicule en posant ses théories avant les faits : les aliens sont parmi nous, ils nous enlèvent et nous manipulent, restent aux scientifiques à expliquer cette réalité, car lui s'en décharge !
Malheureusement, aucun argument scientifique ne confirme de telles présomptions ou plutôt si, les explications des neurobiologistes et des psychiatres. En fait aucun indice, ni physique, ni psychique n’est assez convaincant pour convaincre la communauté scientifique qui reste très prudente en cette matière. Car si Jacobs "croit aux aliens", libre à lui, mais qu'il explique alors comment ils sont apparus, seraient parvenus sur Terre et auraient réussi une hybridation ou une fécondation homme-alien viable alors que nous savons que même dame Nature n'y parvient pas lorsque par erreur elle féconde des espèces génétiquement incompatibles... A évoquer la thèse extraterrestre à défaut de pouvoir expliquer intelligemment les récits les plus extravagants, on finit par perdre le sens des réalités !
Et cette conclusion ne s'applique pas seulement aux publications de David Jacobs mais à beaucoup d'autres sites Internet soit disant "objectifs" et "critiques" (ne disons pas "scientifique" en cette matière) discutant du sujet, notamment Ufologie.net qui prétend par exemple au détour d'une critique du cas Carl Higdon, "Si les étapes de l'expérience sont considérées dans une perspective plus conventionnelle de visite d'êtres extraterrestres, il semble qu'il y ait là simplement plus de sens et moins d'énigme artificiellement ajouté"... Sans commentaire.
Contrairement à l'opinion générale, le psychiatre américain John Mack de la faculté de médecine de l’Université d’Harvard pense que les enlevés ne sont pas des malades mentaux, et estime qu' "aucune explication psychologique ou psychiatrique" ne peut étayer leurs expériences. Malheureusement ses propos lui ont valut d'être dans le collimateur de ses collègues un peu plus rationnels.
La paralysie du sommeil
Depuis la fin des années 1980, certains médecins dont le Dr Simon J. Sherwood de l'Université d'Edinbourg ont étudié la paralysie du sommeil (état hypnagogique et hypnopompique) et sa relation avec les abductions. En effet, cette paralysie se matérialise comme une oppression, un poids sur la poitrine, associée à un blocage temporaire des membres durant l'état de sommeil. Cet état est associé à un sentiment d'anxiété ou de terreur, une sensibilité à l'environnement (la victime entend les bruits de l'environnement, elle est capable de sentir les odeurs ou est sensible à la pression mécanique sur ses membres, et s'en souvient si on la réveille), la victime éprouve des difficultés pour respirer ou a l'impression de suffoquer, elle ressent une distorsion du temps, des pulsions sexuelles, etc. Cet état serait propice à des hallucinations durant les phases de réveil nocturne et se déclencherait lorsque les ondes alpha sont abondantes.
Le Dr Sherwood confirme les études cliniques américaines et japonaises selon lesquelles la paralysie du sommeil pourrait occasionnellement être influencée par des processus anormaux (il cite notamment des perceptions extrasensorielles par exemple) ou, plus souvent, faciliter des expériences qu'il qualifie d'"anormales".
D'anciennes chroniques occidentales et orientales (chinoise notamment) décrivent la paralysie du sommeil et associe ses manifestations à des hallucinations : les victimes avaient l'impression de voir une sorcière assise sur leur poitrine, elles voyaient un cyclope, un monstre, etc, au moment de leur réveil nocturne.
De nos jours quand les victimes se réveillent en pleine paralysie du sommeil, elles matérialisent également leur rêve sous une forme qui dépend de leur culture mais généralement sous la forme d'extraterrestre. Ceci n'est pas surprenant puisque les petits hommes verts ou gris font partie de notre culture depuis plus d'un siècle. A leur réveil durant cet état anormal, certains personnes ont l'impression d'être surveillées par les personnages qu'elles matérialisent, d'autres se sentent soulever de leur lit où ont l'impression d'être enlevées par des extraterrestres, mais tous ces symptômes ne sont en fait que des hallucinations.
Selon le Dr Sherwood il semble donc possible que les caractéristiques des états hypnagogiques/hypnopompiques facilitent la confusion éventuelle entre la réalité et l'imagination dans certains cas.
Depuis les années 1960 on sait que la paralysie du sommeil dure entre 2 et 70 minutes. Durant notre vie, cet état se produirait chez 40 à 50% des gens normaux. Bien entendu la plupart d'entre nous ne faisons jamais ce genre d'expérience et si nous le faisons, puisqu'elle est associée aux rêves, nous ne nous en souvenons pas à notre réveil.
Non seulement cette théorie est validée par des médecins mais elle explique pourquoi des milliers sinon des millions de personnes à travers le monde semblent avoir été enlevées par des extraterrestres. Elle se fonde sur des cas cliniques et à ce titre elle mérite d'être approfondie ne fut-ce que pour essayer de comprendre les raisons qui déclenchent cette paralysie durant le sommeil et éventuellement pour trouver un remède pour l'empêcher de se produire et avec elle les hallucinations.
Bien entendu la théorie de la paralysie du sommeil n'explique pas les cicatrices ou les implants apparus chez certains prétendus enlevés, ce qui fait dire aux victimes d'enlèvement que cette théorie n'explique rien du tout... Libre à elles de croire qu'elles ont été enlevées par des petits hommes verts chirurgiens mais il leur manque malgré tout l'essentiel : nous apporter la preuve de ce qu'elles ont vécu.
Dernier chapitre
Enigme ou canular finalement ?
Enigme ou canular finalement ? (III)
Pour être concis, disons qu'il s'agit d'une énigme, parfois, mais qu'il y a souvent des explications plus terre à terre comme nous venons de l'expliquer. Les scientifiques reconnaissent qu'il y a effectivement des énigmes - c'est l'un des rôles de la science de les résoudre - mais la relation avec des extraterrestres est généralement exclue du débat scientifique car elle requiert des preuves toutes aussi extraordinaires qui n'ont jamais été réunies à ce jour quoi qu'en disent les enlevés ou les soi-disant experts en ufologie.
Il est un fait que même si on avait la certitude qu'il existait un seul cas d'enlèvement avéré par des extraterrestres (admettons que l'on ait capturé l'un de ces aliens), cela remettrait en question bien des théories scientifiques, philosophiques et doctrinaires; bref cela bouleverserait beaucoup de communautés. Malheureusement nous sommes loin de cette situation idéale (et de crise) car les scientifiques voient les choses autrement et ne sont pas influencés par les récits d'illuminés ou les films de science-fiction.
En quête de crédibilité
Ainsi que nous le verrons en abordons l'aspect sociologique du phénomène OVNI, comme tout le monde les scientifiques sont influencés inconsciemment par la culture dans laquelle ils vivent mais à l'inverse des enquêteurs qui refuseraient de suivre une méthode d'investigation scientifique, les protocoles de recherches d'un scientifique qui se respecte lui garantissent que ses éventuelles idées pseudoscientifiques seront refoulées au portail sans condition. Et s'il ne s'exécute pas, se sont ses confrères qui lui signaleront de manière très claire, quitte au besoin, à l'exclure des centres de recherches.
C'est ainsi que plusieurs scientifiques titulaires de doctorats ont été remerciés par leur autorité et contraints de créer leur propre organisation pour poursuivre des recherches que la communauté scientifique refusait de cautionner (Thomas Van Flandern responsable du META Research, David Jacobs de l'ICAR, etc).
La science dite "normale" ne tolère pas l'extravagance et dans un cadre où la compétition est très importante tout comme les crédits de recherches, elle peut occasionnellement mettre tout en oeuvre pour compromettre l'avenir professionnel de chercheurs qualifiés et réputés. On en reparlera dans le dossier consacré à la philosophie des sciences à propos des dérives et des théories alternatives.
Les enlèvements comme les rencontres du 3eme type posent plus qu'une simple question scientifique et tendent souvent vers le phénomène de société. Il n'est donc pas étonnant qu'après enquête, tant que faire se peut, les scientifiques délaissent ce genre de recherches aux psychanalystes et aux ufologues, sans pour autant rejeter le problème hors du débat scientifique. Ils attendent simplement une meilleure opportunité, des faits tangibles sur lesquels ils pourraient réellement appliquer une méthode scientifique, mais cette expérience fait généralement cruellement défaut, et depuis que le phénomène OVNI existe.
Une fois encore, il manque à ces témoignages une crédibilité et une objectivité qui ne renforcent jamais les propos évoqués par le témoin ou la victime même lorsqu'on découvre des traces suspectes. Tout au mieux le phénomène viendra s'ajouter au dossier de plus en plus épais des cas inexpliqués et qui le resteront fautes de preuves probantes comme le dirait la partie civile. Affaire classée au plus grand désespoir des fervents défenseur de la thèse extraterrestre ou des scientifiques qui essayent de contribuer à la résolution de l'énigme.
Les rémissions de maladies, des miracles modernes ?
Parmi les abductions, les cas évoquant des rémissions de maladies, une poignée de cas parmi des dizaines de millions, sont les plus étranges et interpellent directement les scientifiques car les preuves ou plutôt la disparition des preuves semble évidente. Que dit la Science à ce sujet ?
Comme les miracles, ces rémissions de maladies suite à une abduction sont reconnues par des "experts", mais cela ne signifie pas qu'il y eut une intervention surnaturelle ou extraterrestre liée à cet événement ! On constate que l'état de la victime s'est amélioré ou est guérie mais on ne s'explique pas de quelle manière cela s'est produit, point final. Admettons. Mais malgré l'avis des experts, une personne critique et à l'esprit rationnel va tout de même juger que ce miracle est plutôt "bizarre", sous-entendant qu'il est plus douteux qu'extraordinaire. Des journalistes d'investigation se sont penchés ces dernières années sur plusieurs de ces expertises et sur les corps des victimes et en sont effectivement revenus avec un tout autre point de vue que celui avoué publiquement par l'auteur ou l'autorité de tutelle. Que constate-t-on en général ?
Prenons l'exemple des miracles. Les cas les plus célèbres remontent à la nuit des temps. Des paraboles bibliques aux miracles modernes reconnus par l'Eglise, dans la plupart des cas les conditions d'expertise sont plus que douteuses voire inexistantes et beaucoup d'événements historiques sont en fait des figures de style plus que des comptes-rendus fidèles à la réalité. Il y a 2000 ans, le miracle était une figure de style comme l'expression imagée aujourd'hui. De nos jours il ne viendrait à personne de prendre au mot une expression comme "il tombe des cordes" que les Anglo-saxons traduisent de manière encore plus imagée par "il pleut des chats et des chiens".
Même le célèbre Platon pourtant jugé précis dans ses comptes-rendus utilise ce style pour raconter ses histoires. Cela ne facilite bien sûr pas la recherche archéologique des lieux dont il parle, et notamment de la fameuse Atlantide si convoitée que l'on place un petit peu partout autour du monde, de la Crète à la Floride en passant par l'Afrique du Nord dès que l'on voit des pierres rouges ou des éléphants comme il le précise dans son texte.
Le retrait des eaux de la Mer Rouge ou la destruction de Sodome et Gomorrhe évoqués dans le livre de la Genèse sont donc reliés à des événements géologiques réels mais ils contiennent également une bonne part de contes et d'imagination, rendant la recherche d'indices historiques très difficile. Ne parlons pas des miracles réalisés par le Christ, moins encore de la résurrection, dont la réalité historique est invérifiable mais qui font partie de la doctrine (et donc de l'espérance d'une vie éternelle pour tout Chrétien) et que seuls des exégètes peuvent éventuellement essayer d'appréhender.
On pourrait également citer les nombreuses saintes vénérées comme telles ou les reliques (Sainte Bernadette de Soubirous, Saint Suaire de Turin, etc). Les soi-disant "miracles" reliés à ces événements ont démontré après de longues enquêtes scientifiques ne pas en être et, au contraire, présenter tous les indices du canular afin d'entretenir un mythe et une doctrine ! Aujourd'hui l'Eglise a reconnu que ces "miracles" n'en étaient pas mais elle continue à entretenir l'idée car elle considère que si cela peut aider les gens dans leur quête spirituelle, c'est une action positive. Elle oublie seulement de préciser qu'en reconnaissant les miracles ou supportant de pseudo-miracles sa démarche est souvent politisée et même commerciale, loin des principes que lui dicte sa doctrine...
Les rémissions de maladies par miracle ou abduction vont dans le même sens. Rarement les experts étaient des spécialistes et certains se sont même trompés de membre dans leur rapport médical ! Après enquête, d'autres "miraculés" n'ont jamais été connus de leur vivant pour présenter les symptômes évoqués, etc. Comme les "guérisseurs à main nues" des Philippines, il souffle vraiment un vent de supercherie dans toutes ces affaires, aussi célèbres soient-elles. A se demander si finalement les rémissions de maladies ou les améliorations de santé parfois évoquées par les enlevés ne sont pas une version moderne des miracles d'antan.
Il faut être raisonnable et reconnaître que dans le cas des abductions ou des rencontres du 3eme type, si quelques cas révèlent des pathologies médicales (irradiation, brûlure, piqûre, implant, etc), dans la majorité des cas il s'agit d'abductions "mystiques" qu'il convient d'étudier sur le plan sociologique, ce que nous ne manquerons de faire. Dans le cas du jeune Brésilien Antonio Villas Boas[11] par exemple, qui fit parfaitement son devoir avec une occupante mais en sortit visiblement empoisonné, le généraliste qui l'examina n'était pas dermatologue ni spécialiste des maladies infectieuses ou des rayonnements ionisants. En outre, son frère et d'autres témoins avaient vu d'étranges lumières peu de temps avant. On considère que le témoin fut la victime d'un rêve éveillé ou d'une hallucination et qu'il crut voir quelque chose, étant prédisposé par l'observation de son frère. Quand on sait que ce coin du Brésil porte un attrait certain pour les soucoupes volantes, ceci pourrait expliquer cela.
Les scientifiques gardent l'esprit ouvert mais ils sont avant tout critiques face à un sujet qui souffre gravement d'un manque de preuves. Les indices, quoiqu'en disent les témoins ou ceux qui les ont examinés, sont généralement muets, inertes ou n'apportent tout simplement pas de preuves, et une fois de plus les événements ne sont pas reproductibles individuellement.
Et les autres cas énigmatiques ?
Parallèlement aux fantasmes et autres fabulations, ce qu'on peut qualifier comme étant de "véritables" rencontres du 3eme type, c'est-à-dire toutes celles qui sont authentifiées par des traces physiques, d'innombrables témoins, des observateurs scientifiques, des instruments d'analyse ou des séquelles physiques (coma, contamination, brûlures) demandent que la science déploie tous ses moyens d'investigation afin que l'on puisse enfin répondre à l'inquiétude et à l'effroi des témoins, qui furent tous, sans exception, choqués ou traumatisés après avoir subi de tels événements. Certains d'entre eux, timides ou illettrés perdirent même la raison, conséquence dramatique et irréfutable s'il en est de l'invraisemblable réalité de leur observation.
Par ailleurs, il est important que l'on comprenne ce qui se passe car ces OVNI traversent de temps en temps les couloirs aériens des avions de ligne, perturbent les activités de bâtiments militaires, quand ils ne survolent pas des centrales atomiques ou blessent des témoins à mort. Il y a donc un risque certain pour la sécurité civile et militaire. Et c'est bien à ce titre que le phénomène OVNI est avant tout étudié avant même de considérer l'impact psychologique ou même physique qu'ils ont ou auraient eu sur certaines victimes. Ces cas potentiellement dangereux sont heureusement très peu nombreux, quelques centaines de cas, et des millions d'observations n'ont jamais eu d'autre effet dans l'environnement que celui de perturber le psychique de leur(s) témoin(s).
Mais tous les témoins ne sont pas des mythomanes, ils ne sont pas fous non plus ou ne cherchent pas tous une reconnaissance publique. On peut donc objectivement considérer qu'ils n'avaient aucun intérêt personnel à raconter leur histoire ce qui tend à crédibiliser leur récit sans pour autant le valider.
Mais les asiles regorgent également d'êtres persécutés, de César ou de Napoléon prêts à vous raconter leurs batailles. Qui prétendrait ne pouvoir trouver une explication rationnelle à ce qu'ils ont vécu ou inversement tiendrait le pari d'apporter la preuve de l'existence des OVNI en tant que créatures extraterrestres ?
Si les témoins de ce genre d'événements cherchent une opportunité pour faire parler d'eux, ils ont très bien réussi mais ils intéresseront certainement plus les producteurs de "télé-réalités" que les scientifiques. Car à défaut de preuve, leur vécu restera une anecdote qui viendra alimenter le débat et passionner les spécialistes des sciences sociales.
Tout en espérant trouver l'explication ultime, à l'heure actuelle on peut demeurer sceptique qu'il soit jamais possible de trouver cette "preuve" scientifique objective à propos des OVNI et plus encore des cas d'abductions. Pour y parvenir, ainsi que nous l'avons évoqué, il faudrait soit observer un événement reproductible (quasi impossible) soit apporter la preuve aux scientifiques que les aliens existent.
Puisque la Zone 51 est bouclée à double tour et que l'USAF nous dit qu'il n'y pas d'aliens à cet endroit, reste à en prendre au piège lors d'une prochaine visite puisque leurs apparitions et les enlèvements semblent si fréquents.
Trêve de plaisanterie, quoique. Car à force de parler d'entités que personnes n'a jamais vu sauf les prétendus témoins, on finit par décrédibiliser le sujet qui n'aura finalement plus aucun intérêt pour la communauté scientifique et deviendra comme l'astrologie, un thème à la mode comme d'autres parlent du temps à défaut d'avoir quelque chose d'intéressant à dire. La critique est sévère, mais je pense qu'elle est réaliste car il ne faut pas se tromper de sujet : on voudrait parler de sciences or le discours des témoins ne présente que très rarement des indices allant dans ce sens.
Les avions fantômes
Enfin, pour mémoire, citons les enlèvements où seuls les bâtiments sont retrouvés, sans leur équipage, comme on en parla longtemps à propos des événements qui survenaient dans le "Triangle des Bermudes".
Comme tous les pays, l’URSS s’est aussi démarquée en matière d’OVNI. Je citerai simplement l’affaire Antonov de 1961. En janvier 1965 l’ambassade soviétique de Londres transmis à un chercheur anglais dénommé Derek Mansell le compte-rendu suivant. En 1961 un Antonov AN-2P chargé de transmettre du courrier décolla de ou près de l’aéroport de Sverdlovsk, à la limite du Kurdistan avec sept membres d’équipage. Quelque 130 à 160 km plus loin, peu après que le pilote ait discuté avec le contrôle au sol, l’avion disparut des écrans radars. Le contrôle au sol essaya de reprendre le contact mais en vain. Des recherches furent immédiatement entreprises, impliquant plusieurs hélicoptères et un grand détachement de troupes. Etant donné que le pilote avait signalé sa position lors du dernier contact, les équipes de recherches ne mirent pas longtemps pour retrouver l’avion. Il se trouvait dans une petite clairière entouré de forêts denses, tout à fait intact. Il était impossible que l’avion ait pu atterrir à cet endroit. Les autorités notèrent que c’était comme si l’avion avait été déposé doucement d’en haut. Mais le plus étonnant de tout fut qu’il n’y avait aucune trace de l’équipage. Le courrier était là, intact, et le moteur démarra au premier tour.
L’Institut d’Aviation de Moscou déclara qu’un OVNI avait été suivi au radar par la tour de contrôle et que d’autres signaux radios avaient été entendus à l’instant de leur disparition. Aucune marque ou empreinte ne fut trouvée sur le site mais selon l’enquête menée par Alberto Fenoglio[12], un cercle d’herbe aplanie de 30 m de large avait été découvert à 100 m de l’avion. Le cas reste inexpliqué, comme tous ceux de cette catégorie, puisque les témoins... ont disparu.