Paralysie du sommeil

 

Paralysie du sommeil

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La paralysie du sommeil est le terme employé à la fois pour décrire l'atonie musculaire normale qui apparaît naturellement lors du sommeil paradoxal mais aussi le trouble pendant lequel la conscience est maintenue alors que le corps se paralyse durant l'entrée dans le sommeil (Paralysie hypnagonique) ou lorsqu'il reste paralysé au réveil (Paralysie hypnopompique). Pour différencier la paralysie du sommeil normal et le trouble, on peut se référer au trouble du sommeil comme étant l'éveil pendant la paralysie du sommeil.

Sommaire

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La paralysie du sommeil normale [modifier]

La paralysie normale du sommeil est due à des mécanismes dans le tronc cérébral, en particulier les neurones réticulaires, vestibulaires, et oculomoteurs, qui empêchent les mouvements corporels, bloquent l'influx sensoriel et fournissent au prosencéphale l'activité interne qui caractérise l'activité cérébrale pendant le sommeil paradoxal.
Pendant le sommeil paradoxal, phase pendant laquelle le cerveau est particulièrement actif, l'activité des muscles est bloquée, à part les muscles de la respiration, de la circulation sanguine et des mouvements oculaires rapides. Cela empêche que l'on vive physiquement les rêves, avec des mouvements induits qui pourraient s'avérer dangereux pour soi ou les autres.

Comme les yeux ne sont pas paralysés par ce système, cette exception a été employée pour montrer que le rêve lucide était un phénomène objectivement vérifiable.

Éveil pendant la paralysie du sommeil [modifier]

On pense qu'environ 25% des gens expérimenteront cet état au moins une fois dans leur vie. [réf. nécessaire]

Le trouble connu sous le nom de « paralysie de sommeil » peut se manifester aussi bien au moment de l'endormissement (état hypnagogique) que du réveil (état hypnopompique). La personne est réveillée, mais se retrouve complètement immobilisée et ne peut même plus respirer profondément. Seules les paupières peuvent encore bouger. La paralysie du sommeil est souvent accompagnée d'hallucinations, ce qui la rend particulièrement angoissante pour la personne qui en fait l'expérience. La paralysie du sommeil dure entre quelques secondes et plusieurs minutes mais rarement plus de 10 minutes. La personne revient ensuite spontanément dans son état normal.

Causes possibles [modifier]

On connaît peu de choses sur la physiologie du trouble de l'éveil pendant la paralysie du sommeil. Cependant, certains suggèrent que cela pourrait être lié à l'inhibition post-synaptique de moto-neurones dans la région pontique du cerveau. En particulier, de bas niveaux de mélatonine peuvent stopper le courant de dépolarisation des nerfs, ce qui empêche la stimulation des muscles.

Ce trouble est très fréquemment rencontrée dans la narcolepsie. Cependant, diverses études suggèrent que beaucoup — voire la plupart — des gens éprouvent la paralysie de sommeil au moins une ou deux fois dans leur vie.

Il semble que divers facteurs augmentent la probabilité de paralysie et d'hallucinations :

  • Dormir sur le dos ;
  • Avoir des horaires de sommeil irréguliers, siestes ;
  • Stress important ;
  • Changement de style de vie ou d'environnement ;
  • Certains exhausteurs de goût, contenant notamment du glutamate de sodium ;
  • La lumière ambiante.

Hallucinations connexes [modifier]

Ces hallucinations varient généralement selon l'individu, mais certaines sont plus communes à l'expérience que d'autres :

La plus courante

  • Peur

Très courantes

  • Sentir une « présence » (souvent maléfique)
  • Pression/poids sur le corps (particulièrement la poitrine)
  • Sentiment de danger/mort imminent(e)

Assez courantes

  • Hallucinations auditives (souvent respirations, bruits de pas, voix indistinctes ou bruits de palpitation, grognements)
  • Hallucinations visuelles telles que des personnes ou des ombres marchant autour du sujet

Moins courantes

  • Sensation de flottement (parfois liée à des expériences de mort imminente)
  • Hallucinations tactiles (telles qu'une main touchant ou saisissant)
  • Hallucinations agréables (la présence a alors un caractère protecteur et rassurant)

Rares

  • Sensation de chute
  • Vibrations
  • Interaction sexuelle

Solutions au trouble [modifier]

On ne connaît pas de remèdes pour stopper le trouble, mais en faisant disparaître la peur qui accompagne le phénomène, on fait aussi disparaître les expériences désagréables. En général, les épisodes de troubles se déroulent sur une période de temps limitée. Plus l'âge augmente et plus la probabilité de tels troubles diminue.

La meilleure chose à faire, quand le trouble survient, est de se calmer. Une autre technique pour stopper une paralysie du sommeil serait de concentrer son attention sur un point précis et de respirer calmement. Il devrait s'en suivre soit un réveil complet soit le début d'un rêve. Certaines personnes disent également que remuer les yeux d'avant en arrière peut aider. Certains prétendent pouvoir induire un rêve lucide ou une expérience hors du corps (aussi appelée voyage astral) à partir de cet état ![réf. nécessaire]

Références culturelles [modifier]

Il a été établi que la paralysie du sommeil joue un rôle non négligeable dans la génération des témoignages d'enlèvements par les extra-terrestres (voir aussi ufologie et plus particulièrement le modèle sociopsychologique du phénomène ovni), ainsi que dans d'autres événements en apparence paranormaux (visions de fantômes ou de démons par exemple).

Au Japon, la conscience pendant la paralysie de sommeil est désignée sous le nom de kanashibari (littéralement : « maintenu par une étreinte de fer », kana : metal, shibaru : lier) ; en Chine, le phénomène est connu sous le nom de gui ya chuang « fantôme qui écrase [le dormeur contre] le lit » ; au Canada (Terre-Neuve), on parle de visite de la « vieille sorcière » (Ag Rog ou Old Hag) ; les Inuits appellent le phénomène augumangia en Inupik et ukomiarik en Yupik et l'attribuent aux esprits ; au Mexique, c'est la subida del muerto (le « mort qui monte dessus ») ; en Turquie, karabasan (le « gars noir ») ; en Algérie, on désigne ce phénomène sous le nom de jedma («cauchemar») ; au Maroc, on le désigne sous le nom de bough'tat («celui qui te recouvre») car on explique parfois le phénomène par la venue d'un « gars noir », très lourd, qui vient presser, fouler ou se poser sur la poitrine, ou d'une vieille femme... Aux Antilles Françaises, c'est probablement l'origine de la croyance concernant les Dorlis, chiens volants qui peuvent pénétrer la nuit dans les cases pour épier et parfois violer les jeunes femmes (encore de nos jours on trouve des ciseaux disposés sur la porte pour s'en protéger). Pendant l'époque médiévale de l'Europe, les attaques des victimes de la paralysie de sommeil ont probablement été expliquées par la présence de démons ou de sorcellerie. On notera que le mot « cauchemar ou Cauque-mar » viendrait de « caucher » signifiant presser, fouler ou s'accoupler et « mara» désignant un esprit de la nuit. On peut également y voir l'origine des légendes sur les incubes et succubes même si la composante sexuelle dans les hallucinations semble assez rare.

Dans les croyances russes traditionnelles, les symptômes de la paralysie de sommeil ont été attribués à la colère du domovoï, l'esprit de la maison, punissant des personnes pour mauvais devoir conjugal ou trahison.

Ne pas confondre [modifier]

  • avec le cauchemar. Le terme cauchemar est improprement passé dans le langage courant pour désigner le mauvais rêve. Certains l'utilisent encore en faisant référence à son étymologie (Cauquemar). C'est le cas de certains articles traitant de psychiatrie et surtout de psychanalyse[1]. C'est le cas aussi dans l'art[2][3][4].
  • avec les terreurs nocturnes. La paralysie du sommeil génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes (même sémiologie), mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières), ainsi que le souvenir de l'épisode de paralysie. L'angoisse est une conséquence de la paralysie du sommeil, alors que les terreurs nocturnes sont des équivalents nocturnes d'une attaque de panique.
  • avec la cataplexie, rencontrée dans la narcolepsie, où la personne est éveillée et va s'écrouler à cause d'une atonie musculaire généralement provoquée par une forte émotion.

Notes [modifier]

  1. Le cauchemar : clinique et théories par Guy Hanon dans FRENESIE, n°3, « coche-mare » printemps 1987. Revue de la Société Internationale d'Histoire de la Psychiatrie et de la Psychanalyse.
  2. Le cauchemar de Colin, lithographie de Langlume, ordre national de la pharmacie, collection Bouvet. Copyright Frénésie Ed.
  3. Le cauchemar, Füssli Johann, 1781 et 1802. Huile
  4. Cauchemar dans histoire curieuse et pittoresque de Giraldo et Fornari, 1846. Collection part. M. Collée, copyright Frénésie Ed.

Voir aussi [modifier]

Liens externes [modifier]



06/10/2007
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