Paradoxe de l'œuf et de la poule

 

Paradoxe de l'œuf et de la poule

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Le cycle de l'oeuf et de la poule
Le cycle de l'oeuf et de la poule

Le paradoxe de l'œuf et de la poule est l'un des plus anciens et le plus représentatif des cercles vicieux :

« Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou la poule ? »

Il en est fait mention pour la première fois dans le Milindapañha.

Sommaire

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Paradoxe [modifier]

Historiquement, ce dilemme est d'abord apparu comme un paradoxe. La situation est réellement paradoxale si l'on postule :

  • l'âge de l'univers est fini
  • toute poule naît d'un œuf de poule.

Si l'on entend par œuf de poule [1], un œuf pondu par une poule ; on peut alors démontrer par l'absurde, l'inexistence de la poule, puisque l'ascendance infinie d'une poule dépasserait l'âge de l'univers.

Il est donc nécessaire de rejeter l'une ou l'autre des prémisses. Pour les créationnistes, comme pour les partisans des théories de l'évolution, il faut dénoncer la seconde prémisse. En revanche, créationnistes et partisans des théories de l'évolution divergent sur la réponse à la question.

Réponses des créationnistes [modifier]

Pour les créationnistes, il s'agit d'une question assez futile de cosmogonie : le Créateur a-t-il crée l'œuf ou la poule, voire les deux ? Si l'on se réfère à la Genèse, il faut plutôt considérer que Dieu (Yahvé) créa la poule (incluant le coq) :

« Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce ; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon. »

Ainsi, la poule précéda l'œuf.

Réponses des scientifiques [modifier]

Cependant en fonction de l'état actuel de la science, ce paradoxe est caduque. Pour les partisans des théories de l'évolution, un être vivant ne naît pas d'un être vivant exactement identique [2]. Ainsi « toute poule ne naît pas forcément d'un œuf de poule ». En revanche une poule reste une poule à l'éclosion.

Ainsi l'œuf a précédé la poule.

Plus concrètement, les oiseaux sont des "dinosaures transformés" et spécialisés. Donc grossièrement, la première poule est éclose d'un œuf de dinosaure. Mais dans la mesure où les dinosaures étaient ovipares, cela ne fait que déplacer le problème :

« Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou le dinosaure ? »

En définitive, la question devient floue : « Quelle est l'origine de l'œuf, de la sexualité, de la vie ? » et la science offre peu d'éléments de réponses...

À cette première réponse rapide, on peut donner deux ébauches de réponses plus abouties :

Approche causale classique [modifier]

La première approche et la plus facile relève de la sémantique : on peut discuter du sens donné au mot « œuf », voire discuter du concept de « poule ».

Si on s'en tient au concept d'œuf le plus général, alors il est clair que l'œuf est apparu quelques centaines de millions d'années avant la poule. Les poissons pondaient des œufs à une époque où n'existait pas encore la moindre poule, et plus tard les dinosaures ont pondus des œufs calcifiés comme ceux d'une poule.

Une variante de la même série feint de lever le paradoxe en demandant quelle définition on adopte pour « œuf » : un œuf pondu par une poule ? ou comme un œuf donnant naissance à une poule ? La poule le précède dans le premier cas (par définition) alors qu'elle le suit dans le second (par définition aussi).

Il n'y a pas davantage de paradoxe si l'on définit l'œuf comme ce qui est à la fois pondu par une poule et donnant naissance à une poule. En fait, le premier œuf de poule, du fait qu'il était le premier, a nécessairement été pondu par un autre animal qu'une poule, sans quoi il ne serait pas le premier œuf de poule, mais au mieux le second. En ce cas, l'œuf précède la poule, mais par simple conséquence d'une définition ad hoc.

Approche écosystémique [modifier]

Sur le long terme, en faisant intervenir le temps et l'évolution : un jour, les poules se sont distinguées d'une espèce antérieure (on pourrait la nommer proto-poule). On retrouve alors le paradoxe du barbu : à partir de quel niveau de différence considère-t-on que la poule se distingue de la proto-poule ?

Le fond du paradoxe est l'existence de situations où chaque élément semble à la fois un résultat et une condition de l'ensemble. C'est cette observation qui conduira à la réflexion systémique, portant sur l'articulation entre le tout (le cycle poule-œuf) et les parties (la poule, l'œuf).

En fait, comme souvent, le paradoxe est basé sur une certaine confusion entre deux niveaux (en l'occurrence, des niveaux de génération) : il y a le niveau où l'œuf engendre la poule, qui elle-même engendre l'œuf, etc. Et puis il y a le niveau où un système antérieur (proto-poule et proto-œuf) engendre le système suivant (poule et œuf). Une fois cette distinction faite, il n'y a plus de paradoxe.

Une bonne réponse possible est que le couple œuf-poule (une sorte d'attracteur) est apparu quasi-simultanément, engendré par un système antérieur qui n'en était pas très éloigné. Elle est conforme à nos connaissances actuelles en la matière.

D'autre part, dans la logique circulaire des récursions de l'approche écosystémique, il s'agit aussi d'une question de "ponctuation" d'un découpage en intervalle privilégié d'une séquence continue où la poule conduit à l'œuf est aussi exact que l'œuf à la poule. La plus ignoble des querelles est celle d'une différence de ponctuation où chacun est persuadé de sa propre bonne foi et de la sale mauvaise foi de l'autre. Ceci se rapporte aussi aux thérapies systémiques familiales des paradoxes et double contrainte.

L'œuf a précédé la poule [modifier]

Deux Anglais, un philosophe et un scientifique, prétendent avoir résolu ce mystère. John Brookfield de l'Université de Nottingham, spécialiste en génétique évolutive, et David Papineau, philosophe des sciences du King's college de Londres, sont formels[3]. L'œuf a précédé la poule.

Leur thèse : sachant que le matériau génétique n'évolue pas durant la vie d'un organisme vivant, le premier oiseau à devenir une poule a dû d'abord exister en tant qu'embryon à l'intérieur d'un œuf.

Papineau renchérit : « Le premier poulet a dû sortir d'un œuf pondu par une autre espèce. Mais c’était bien un œuf de poule[1] puisqu’il contenait un embryon de poulet ».

Brookfield achève la démonstration : « Nous pouvons en conclure sans aucun doute que la première matière vivante membre de l'espèce doit être cet œuf. L'œuf était nécessairement avant la poule ».

Autres réponses [modifier]

Quelques réponses amusantes :

  • l'œuf vient en premier ... dans la question.
  • Dieu créa deux poussins.
Besoin primaire 

Un œuf est une cellule reproductrice issue de la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde. Les gamètes reproductrices sont produites par un être vivant ayant atteint une certaine maturité dans son cycle de vie. Ce qui sous entend l’existence préalable de cet être vivant. En produisant l’œuf, l’individu satisfait à un de ses besoins primaires (se reproduire). Il faut donc exister (poussin), mûrir (poule) avant de se reproduire (œuf).

Il reste à savoir d’où vient ce poussin. La réponse est double selon que l’on soit « créationniste » ou « évolutionniste ». Dans le premier cas le Créateur créa les poussins qui pour maintenir la survie de leur espèce se reproduisent à travers un œuf. Dans le second cas, évolutionniste, on peut considérer l’hypothèse de la « proto-poule » qui dans son processus de survie et de reproduction a donné naissance à un poussin. Cette « proto-poule » ne peut être une poule et par conséquence n’a pu produire un œuf de poule (œuf qui donne une poule).

Conclusion : la poule précède l’œuf qui en est une cellule reproductrice.

D'autres interprétations sont possibles en considérant ce paradoxe comme un paradoxe sorite.

Notes [modifier]

  1. ab Il faut noter que le terme « œuf de poule » devient ambigu. Dans ce contexte, il faut, pour éviter tout malentendu, distinguer deux interprétations :
    1. un œuf issu d'une poule
    2. un œuf qui donne une poule
    Ici on adopte la première interprétation ; mais Papineau opte pour la seconde.
  2. Il faut bien sur souligner le « exactement » dans la mesure, où la différence est imperceptible, et où les deux animaux sont considérés de la même espèce. C'est ce en quoi, ce paradoxe est un paradoxe sorite
  3. Voir par exemple http://www.lefigaro.fr/people/20060526.WWW000000294_luf_ou_la_poule_un_britannique_a_resolu_lenigme.html

Voir aussi [modifier]



17/11/2007
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