Le Rapport Condon de la Commission Blue Book

 

Rapport Condon

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Le rapport Condon[1] est publié en 1968. Sa conclusion est que l'hypothèse extraterrestre n'est pas nécessaire pour rendre compte du phénomène ovni. Encore aujourd'hui, l'absence de preuves robustes pour soutenir l'hypothèse extraterrestre fait que la grande majorité de la communauté scientifique est de fait sceptique et considère l'ufologie comme une pseudo-science. Le rapport Condon reste donc encore aujourd'hui un document fondateur de l'approche sceptique du phénomène ovni (voir aussi à ce propos le modèle sociopsychologique du phénomène ovni).

Les conclusions de cette étude américaine sont néanmoins de plus en plus contestées car incohérentes avec le contenu du rapport. En ettet, les auteurs du rapport constatent dans celui-ci qu'environ 30% des cas étudiés n'ont pu être élucidés, et finissent par arriver à la conclusion que "l'hypothèse extraterrestre n'est pas nécessaire pour rendre compte du phénomène ovni". De graves erreurs méthodologiques apparaîssent effectivement dans ce fameux rapport Condon.

Une étude incompréhensible aux conclusions contredites par le contenu [modifier]

Les auteurs ont placé les conclusions et recommandations, ainsi que le résumé de l'étude, au début de l'ouvrage, sans doute conscients de la difficulté de lire un pavé de 965 pages, imprimé, de surcroit, en petits caractères. La première page emmène directement le lecteur à l'essentiel : « Notre conclusion générale est que l'étude des OVNI durant ces vingt et une dernières années n'a rien apporté à la connaissance scientifique. L'examen soigneux du dossier tel qu'il nous est disponible nous amène à conclure que d'autres études approfondies des OVNI ne peuvent probablement pas se justifier par l'espoir qu'elles pourraient faire progresser la science. » Les journalistes se sont contentés des conclusions alors que le contenu de l'étude contredit celles-ci : 30 % des cas étudiés par la commission Condon demeurent inexpliqué. Cette étude scientifique publique était pourtant la plus importante sur les OVNI, et aussi a plus chère (500 000 dollars).

Autant les conclusions négatives du rapport auraient pu se justifier avec des cas explicables ou des canulars autant elles devenaient aberrantes face à des cas parfaitement documentés. Cette autorité scientifique a pourtant conclut, à propos du cas de McMinnville (11 mai 1950, Oregon), que « tous les facteurs étudiés, géométriques, psychologiques et physiques paraissent être cohérents avec l'assertion d'un objet volant extraordinaire, argenté, métallique, en forme de disque, de dizaines de mètres de diamètre, et évidemment artificiel, qui volait à portée de vue des deux témoins ». Condon ne trouve aucun intérêt aux OVNI mais accepte la direction du projet par devoir civique. Il s'intéresse presque uniquement aux canulars, et n'écrira que 49 pages sur les 965, dont celles des conclusions et recommandations. Le psychologue David Saunders divulgue une note interne de l'administrateur de la commission, Robert Low, de 1966, précisant comment conduire l'étude pour arriver à des conclusions négatives : « Notre étude sera conduite exclusivement par des personnes qui n'y croient pas et qui, bien qu'elles ne pourront probablement pas prouver un résultat négatif, pourront fournir un ensemble impressionnant de preuves qu'il n'y a aucune réalité dans les observations. Le truc serait, je le pense, de présenter le projet de telle manière que pour le public, il apparaisse comme une étude tout à fait objective alors que, pour la communauté scientifique, il présenterait l'image d'un groupe de sceptiques faisant de leur mieux pour être objectifs mais avec un espoir pratiquement nul de trouver une soucoupe ».[2] Le magazine Look publie en avril 1968 un article virulent contre Condon et l'armée de l'air, et Frank Drake presse le président de l'Académie des sciences de condamner le futur rapport Condon, tandis que le député Edward Roush demande une enquête à la Chambre des représentants. L'Académie des sciences, dont le président est un vieil ami de Condon, valide l'étude scientifique mais l'Institut américain de l'aéronautique et de l'astronautique (AIAA) estime que « la conclusion inverse aurait pu être déduite de son contenu, c'est-à-dire, qu'un phénomène avec un ratio aussi élevé de cas inexpliqués (environ 30 %) devrait produire assez de curiosité scientifique pour continuer son étude ».

Notes et références [modifier]

  1. http://rr0.org/data/1968/CondonReport/index.html
  2. Robert J. Low, Some Thoughts on thé UFO Project, mémo à E. James Archer et1 Thurston E. Manning, 9 août 1966.


07/10/2007
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