Le Pentagone (États-Unis) et ses liaisons avec l'Ufologie
Pentagone (États-Unis)
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Arlington, Virginie | |
Le Pentagone, avec le fleuve Potomac et le Washington Monument visible. | |
Type d'ouvrage | Quartier général, Ministère de la Défense |
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Construction | 1943 |
Matériaux utilisés | Béton, acier |
Utilisation | De 1943 à nos jours |
Contrôlé par | États-Unis |
Garnison | Joint Chiefs of Staff Département de la Défense |
Effectifs | ~23 000 militaires et ~3 000 civils |
Évènement | Attentats du 11 septembre 2001 |
Trivia | Plus grand immeuble de bureau au monde |
Le Pentagone est un bâtiment qui se trouve à Arlington (Virginie), près de Washington, D.C., la capitale fédérale des États-Unis d'Amérique. Cet édifice abrite le département de la Défense des États-Unis. Plus de 26 000 personnes y travaillent, parmi lesquelles des civils et des militaires. On lui donne ce nom en raison de sa forme de pentagone.
Cet immeuble de 5 étages, inauguré le 15 janvier 1943, est le plus vaste immeuble de bureaux du monde, avec ses 28 km de corridors. Constitué de 5 anneaux concentriques, il a été construit avec du béton renforcé par une armature d'acier. La façade de la section atteinte par l'attentat du 11 septembre 2001 venait d'être renforcée pour résister à une attaque terroriste (par du kevlar et des poutrelles d'acier).
Coordonnées géographique du Pentagone :
.Histoire [modifier]
Avant la construction du bâtiment, le département de la Guerre des États-Unis occupait plusieurs immeubles dans Washington construits pendant la Première Guerre mondiale.
Le Pentagone fut commencé le 11 septembre 1941 sur l'ancien aérodrome municipal de Washington, le Hoover Field et le parc d'attractions voisin.
Opérationnel en 1943, il devint un des symboles de la puissance militaire américaine.
La cour intérieure du bâtiment était surnommée ground zero, étant la cible prioritaire d'un éventuel bombardement nucléaire.
Des travaux de rénovations furent entamés à la toute fin du XXe siècle avec en outre l'ajout d'une couche de Kevlar dans le cadre de mesures antiterroristes.
Ces travaux étaient tout juste terminés lors des attentats du 11 septembre 2001.
Caractéristiques générales [modifier]
- début de la construction : 11 septembre 1941
- fin de la construction : 15 janvier 1943
- coût total du projet (équipements extérieurs y compris) : 83 000 000 dollar US de l'époque
- coût du bâtiment principal : 49 600 000 $
- surface totale occupée : 2,4 km²
- surface couverte brute : 620 000 m²
- volume occupé : 2 000 000 m³
- domaine de couvert par le bâtiment du Pentagone : 117 000 m²
- surface de la cour centrale : 20 000 m²
- routes d'accès construites : 48 kilomètres
- nombre de passages supérieurs et de ponts construits : 21
- capacité de véhicules : 8 770
- espace de stationnement : 270 000 m2
- longueur de chaque mur externe : 280 m
- hauteur du bâtiment : 24 m
- nombres d'étages, plus la mezzanine et le sous-sol : 5
- longueur totale des couloirs : 28 kilomètres
- nombre de rampes d'escaliers : 131
- escaliers roulants : 19
- ascenseurs : 13
- salles de repos : 284 (deux fois plus que les besoins, en raison des lois raciales de la ségrégation de la Virginie en vigueur lors de la construction)
- Fontaines de boissons : 691 (Voir « salles de repos »)
- Horloges installées : 4 200
- Lampes : 16 250
- Fenêtres : 7 554
- Nombres de lignes téléphoniques : 25 000
Lien externe [modifier]
Catégories : Département de la Défense des États-Unis • Virginie • Attentats du 11 septembre 2001
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Une chronologie rigoureuse des films de guerre tournés par Hollywood est la plus éloquente démonstration des liaisons dangereuses qui unissent l’industrie militaire à celle du cinéma. Le film d’Emilio Pacull, Hollywood Pentagone, se charge d’éclairer les dernières zones d’ombre de ces tournages sponsorisés par le Pentagone, qui met à disposition instructeurs et matériel militaire (de la Jeep de collection au porte-avions en activité) pour aider les films «méritants».
Au besoin, l’armée demande que certains passages disparaissent du script. Les divers intervenants reviennent sur cette étrange association, où tout le monde a compris depuis longtemps quels bénéfices réciproques l’enthousiasme pour les valeurs martiales et la glorification des héros de l’Amérique, pouvaient engendrer. Au terme d’un tel réquisitoire, l’amère sentence du journaliste David L. Robb reste longtemps à l’esprit : «Je me demande combien de gamins se sont engagés pour le Vietnam ou pour l’Irak après avoir vu ce genre de films.»
En plus de ce documentaire, les éditions Montparnasse ont eu la riche idée d’ajouter en bonus royal Let There Be Light, docu de John Huston, tourné à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le jeune réalisateur avait planté sa caméra dans un hôpital militaire chargé de requinquer les jeunes soldats en état de stress post-traumatique. On ne perd pas une miette des souvenirs obsédants, catatonies, bégaiements compulsifs et autres brutales crises de larmes de ces gaillards honteux de leur faiblesse dans un monde qui ne l’a jamais encore admis. Le film tape encore dans le mille aujourd’hui, comme un écho à la sanglante et pourtant banale actualité irakienne.
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Pour avoir piraté un serveur du Pentagone, il risque 60 ans de prison
Philippe Berry (lefigaro.fr, avec Reuters)
11/05/2006 | Mise à jour : 19:00 |.Pirater un système militaire peut coûter très cher, particulièrement dans un monde post 11-septembre. Gary McKinnon est entrain de l’apprendre à ses dépends. « Le plus grand pirate informatique de tout les temps ». C’est ainsi que ce chômeur de 40 ans a été qualifié par la justice américaine. Son crime ? S’être introduit sur des serveurs informatiques sensibles. Selon la justice, il aurait piraté et endommagé, entre février 2001 et mars 2002, 53 ordinateurs de l'armée, de la marine, du Pentagone et de la Nasa. Le tout depuis sa chambre nichée dans le nord de Londres. Il aurait notamment téléchargé des documents confidentiels, installé un programme qui a rendu «inopérant» le district militaire de Washington, détruit 1.300 comptes informatiques et dérobé 950 mots de passe. Des dégâts estimés à 580.000 euros par les autorités américaines. « Je cherchais juste des OVNI » En 1983, Gary a 17 ans quand il voit War Game. Le film raconte l’histoire d’un jeune pirate qui s’introduit sur un serveur militaire, et passe à deux doigts de déclencher une troisième guerre mondiale. Une vocation est née. The Hacker's Handbook (Le manuel du pirate) devient vite son livre de chevet, et une dizaine d’année plus tard, Gary passe aux choses sérieuses : prouver l’existence des extra-terrestres. « Je cherchais juste des OVNIS », explique-il d’ailleurs quand on lui demande ce qui l’a poussé à s’introduire sur le site du Pentagone. « Je n’avais pas l’intention de causer des dégâts. Je voulais surtout découvrir tout ce que le gouvernement nous cache ». Il affirme avoir en partie réussi : « Sur le serveur de la Nasa, explique-t-il, j’ai vu ce que je suis convaincu être une sorte de satellite ou de vaisseau spatial. Mais il ne ressemblait à rien de ce que j’avais déjà pu voir : il n’y avait pas de rivets ni de soudures. C’était comme une pièce de métal sans aspérité, et ça se trouvait juste au-dessus de la Terre. » Jusqu’à 60 ans de prison La chasse s’arrête brusquement en 2002 quand la police britannique vient frapper à sa porte. « J’étais alors complètement obsédé, raconte Gary. C’était comme un jeu géant. » Un « jeu » que la justice américaine trouve tout sauf amusant. Et depuis le 13 novembre 2001, un volet de la loi anti-terroriste l’autorise à poursuivre un hacker, même étranger, sur le territoire des Etats-Unis. Ce qui fait craindre à l’avocat de McKinnon un procès devant une cour militaire, les serveurs du Pentagone relevant de la sécurité nationale américaine. L’avocat agite même le spectre de la prison de Guantanamo comme lieu de détention potentiel. En avril, la justice américaine a pourtant affirmé qu’en cas d’extradition, McKinnon serait jugé devant une cour fédérale. Dans tous les cas, le pirate risque jusqu’à 60 ans de prison et 1,4 millions d’euros d’amende. Alors extradition ou non ? Le destin de Gary McKinnon se trouve désormais suspendu à la décision du ministre britannique de l’Intérieur.
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http://www.astrosurf.com/luxorion/ovni-naissance-phenomene.htm
Les enquêtes de l’US Air Force
Les notifications d'OVNI se répétant, l'US Air Force fut contrainte d'ouvrir une enquête. Fin 1947, des contacts épistolaires eurent lieu entre le Commandant général de ce qui était alors les Forces Armées de l'Air et le Chef de commandement du Matériel Aérien de l'ATIC, à la base aérienne Wright-Paterson de Dayton. Le 23 septembre 1947, le directeur de l'ATIC écrivit au Commandant de l'Armée de l’air que les OVNI existaient réellement, et il s'engageait personnellement au nom de son personnel à trouver la justesse de cette proposition, ce qu'il fit durant les mois qui suivirent.
Le 22 janvier 1948 le Projet Sign était sur pied, affecté d'une priorité 2 A, immédiatement derrière la priorité majeure 1 A. Son but était de vérifier si ces OVNI étaient un danger pour la sécurité de l'Etat ou s'il s'agissait de simples phénomènes naturels. Le Pentagone demanda les services du Professeur J.Allen Hynek, alors professeur d'astronomie, attaché à l'Université d'Etat de l'Ohio. Son rôle consista à contrôler si les notifications pouvaient avoir une origine astronomique mal interprétée. On le pria de travailler indépendamment des autres conseillers et des membres du programme, dans le but de le préserver de tout parti pris. L’observation d’Arnold sera classée “Incident #17” dans le Projet Sign.
Mais Hynek apprit rapidement que des dissensions régnaient à l'intérieur de l'équipe. L'opinion des membres était scindée en trois camps : ceux qui maintenaient qu'il s'agissait d'engins russes, les fervents défenseurs de la thèse extraterrestre et les adeptes de l'interprétation sociopsychologique.
C'est ainsi que le Projet Sign dut faire face à une "rupture d'explication" : puisqu'une technologie extraterrestre ne pouvait pas exister, donc cela n'existait pas. Il avait à sa décharge à traiter un grand nombre de comptes-rendus qui, reconnut Hynek[5] "pêchaient tant par la qualité que par la présentation, le pire (notifications ineptes, observations de Vénus ou de météores non reconnus pour ce qu'ils étaient) et le meilleur leur étant proposé indistinctement". En fait, ce rejet était simplement provoqué par un manque de coordination. Comme le dira le capitaine Edward J.Ruppelt[6], "on s'attaqua au problème au milieu d'une confusion organisée". |
Au printemps 1948 le terme "soucoupe volante" fut introduit en couverture du premier numéro du magazine américain "Fate" (voir titre) qui raconta l'aventure de Kenneth Arnold[7]. Nous assistions à la naissance d'une prise de conscience collective : le phénomène OVNI existait bien[8].
L'armée continuait cependant à mépriser les témoins. En fait écrit Hynek[9] à propos du Projet Sign, "en 1947-1948 il n'avait guère de quoi faire travailler son imagination. Sans doute le contenu de certains rapports n'offrait-il aucune prise à une explication physique normale, mais il n'en demeurait pas moins de qualité médiocre car ils n'avaient pas fait l'objet d'investigations approfondies. Dans cette première série de 237 cas, pas un récit de Rencontre Rapprochée n'égalait en qualité les rapports détaillés que nous avons connus plus récemment, et quant aux notifications radars, elles étaient rares et indigentes. La catégorie prépondérante était celle des Disques Diurnes, et seuls quelques rapports de Lumières Nocturnes méritaient de retenir l'intérêt".
Cette année là, deux avions de ligne au moins frôlèrent de peu la collision avec un OVNI et déclarèrent un "AirMiss". L'un d'entre eux volait à 11000 km/h, près de 10 fois la vitesse atteinte par le commandant Yeager qui venait juste de franchir les 1200 km/h à bord de son prototype d'avion à réaction, le Bell X1 ! Hynek avança l'idée que l'un des OVNI pouvait être un météore mais les pilotes de ligne n'acceptèrent cette conclusion que pour certaines observations seulement. L'ATIC rédigea une note privée dans laquelle ils considéraient que les pilotes avaient pu observer des objets d'origine extraterrestres. Au yeux du général Hoyt S.Vandenberg, chef de l'Etat-major de l'Armée de l’air, après avoir enquêté près d'un an sur les notifications d'OVNI, cette conclusion discréditait toute l'action du Projet Sign. Il annula le projet, détruisit la note de l'ATIC ainsi que tous les documents et l'Etat-major dispersa ses membres, sans avertir le Dr Hynek.
Mais un autre incident allait plongé les militaires dans la perplexité. Le 1 octobre 1948, à 20h30, le lieutenant George Gorman[10], pilote dans la Garde Nationale Aérienne du Nord Dakota et ancien instructeur pendant la guerre, approche de l'aérodrome de Fargo, à l'issue d'un vol d'entraînement. Vers 21 h, alors qu'il amorce sa descente vers l'aérodrome il aperçoit un Piper Cub en-dessous de lui. Tout à coup il observe ce qu'il croit être un feu de queue sur un autre avion passant sur sa droite, à environ 1 km de distance. Il prévient la tour de contrôle qui lui signale qu'il n'y a aucun autre avion en vol mis à part le Piper Cub. Ne voyant aucune analogie entre le Cub et le feu mystérieux Gorman augmente les gaz et se dirige en direction de la lumière : "Elle avait entre 10 et 20 cm de diamètre, avec un contour bien précis, et elle clignotait". Soudain, alors qu'il s'en approchait, les clignotements cessèrent, la lumière obliqua brusquement sur la gauche et plongea vers le sol. Elle exécuta une passe au-dessus de la tour et prit de l'altitude. Gorman fit de même, piqua à 640 km/h sans pouvoir rattraper l'intrus qui, tout à coup, changea de trajectoire et amorça une chandelle et vira à nouveau à 2000 m.
Gorman ne pouvait pas laisser tomber une si belle occasion. Il vira sur la droite et "nous nous sommes retrouvés fonçant droit l'un sur l'autre. Lorsque la collision m'a paru inévitable, je crois bien que j'ai eu peur !". Il piqua vers la terre pour l'esquiver et vit passer l'objet à quelque 150 m au-dessus de sa verrière. Gorman repartit à la poursuite de l'OVNI qui se retourna et fonça à nouveau sur son avion. Cette fois-ci, l'objet monta en chandelle juste avant la collision. Gorman le suivit, mais son avion toussota et cala vers 4200 m d'altitude. L'objet se dirigea vers le Nord-Nord-Ouest puis repassa deux fois au-dessus de lui. Arrivé à 25 miles au Sud-Est de Fargo, l’OVNI disparut.
L'incident avait duré 27 minutes. A propos des performances de l'OVNI, Gorman "eut l'impression très nette que ses manoeuvres étaient commandées par la pensée ou la raison" car elles rappelaient trop celles des combats aériens; esquives brusques et très rapides qui autrement étaient inexplicables. L'incident fut partiellement confirmé par quatre observateurs de Fargo, dont le Dr A.D.Cannon, le pilote du Cub et son passager, Einar Neilson. Tous deux virent une lumière "se déplaçant très vite" mais ne virent pas les manoeuvres décrites par Godman. Deux autres témoins au sol virent également une lumière passer au-dessus du terrain. Le statut officiel de l'incident sera "inexpliqué". Une fois encore les ufologues, et Keyhoe en particulier, reconnurent qu'il s'était passé un phénomène inexplicable et que Godman s'était montré trop curieux.
Les "soucoupes volantes" faisaient toujours l'objet de nombreuses dépositions. Depuis 2 ans en effet, des boules de feu vertes survolaient le Nord du Nouveau Mexique. Le Dr Joseph Kaplan et le Dr Edward Teller voulaient y voir des météores mais les descriptions les obligeaient à être d'un avis différent. Les physiciens du laboratoire de Los Alamos étaient sceptiques, comparant ces boules de feu à des balles de tennis peintes de couleur fluorescente que des plaisantins se lançaient. Mais tous les témoins parlaient d'une chose "terrifiante", "aussi grosse que la Lune" et "éblouissante". Toutes les hypothèses étaient évoquées, y compris celle, rapporte Ruppelt, d'un "aéronef, planant à plusieurs centaines de kilomètres au-dessus de la terre". A la fin de l'été 1949 le laboratoire de l'Armée de l’air de Cambridge, spécialement chargé de l'étude des phénomènes naturels, ouvrit en secret le projet Twinckle (Scintillement) pour étudier ces phénomènes.
Apprenant que des boules de feu avaient survolé la base militaire d'Holloman, l'Armée de l’air demanda l'installation d'un poste d'observation sur le site même équipé de trois cinéthéodolites[11], espérant être le témoin privilégié de leur prochain passage. L'équipe du projet Twinckle y resta plus de six mois mais ne bénéficia que d'une seule caméra qu'elle devait déplacer chaque fois qu'un événement était signalé. Ce fut un échec. L'équipe ne photographia rien d'anormal ou arrivait chaque fois trop tard. Découragé et exaspéré par ce jeu de cache-cache, sans appui moral, le projet mourut silencieusement quand la guerre de Corée éclata, en même temps que l'intérêt des autorités pour les boules de feu vertes s'amenuisait. L'Etat-major reconnut toutefois qu'une certaine confusion régnait dans son esprit.
En janvier 1949, au moment de la prolifération des boules colorées, de mystérieuses lumières furent signalées au-dessus d'un site tenu secret que Ruppelt refusa de citer. Les descriptions parlaient de trois lumières en forme de V se déplaçant dans le ciel en changeant de couleur, passant du bleu pâle à l'orange et inversement, avec une période de 2 secondes. "Leur vitesse n'atteignait pas celle d'un météore" mais dépassait "celle d'un avion à réaction". Bien que les rapports furent transmis à l'ATIC, celle-ci était bien trop préoccupée par l'affaire d'Holloman.
Au bout de deux semaines, le commandant des installations militaires dressa un plan d'observation et, sans surprise, tous les G.I. présents se portèrent volontaires pour cette mission. Malheureusement l'Armée de l’air étrangla l'initiative, considérant que "les OVNI ne pouvaient pas exister". Ruppelt ne compris pas l'attitude officielle, d'autant plus que la moitié de ceux qui en faisait partie "croyait toujours aux soucoupes volantes [...] Comme beaucoup d'autres personnes, je me demandai s'il n'existait pas quelque raison cachée derrière ce changement [...] Tout le monde semblait encore se rappeler l'émotion qu'avait provoquée l'émission d'Orson Welles, "La guerre des mondes" diffusée le 30 octobre 1938". Devant cette attitude étrange et ambiguë, l'ATIC qui était pourtant partie avec l'intention de prouver l'existence des OVNI, se rabattit sur la nouvelle hypothèse pour éviter d'être ridiculisée.
Edgar Hoover, le directeur du FBI pris alors les choses en main et reçut un mémorandum qui stipulait entre autre "au cours d'une récente conférence [...], le sujet [...] des soucoupes volantes a été abordé. Le sujet est considéré comme "top secret" par les officiers de renseignement de l'armée et de l'Air Force". Mais il passa bientôt le gant aux militaires car visiblement rien de concret venait étayer cette hypothèse ni celle russe. Le FBI restait malgré tout attentif aux notifications. Il faut dire qu'à cette époque les Etats-Unis étaient en pleine Guerre froide et les autorités considéraient plus volontiers les notifications d'OVNI comme d'éventuels projectiles de l'Armée rouge. Cette paranoïa touchait même les rédactions journalistiques ainsi qu'en témoigne le journal « Sunday Graphic »[12] qui titrait : "Les "Soucoupes Volantes" sont-elles une invention russe ? L'ancien maire Oskar Linke qui s'est échappé de la zone soviétique avec sa fille prêta le serment devant un juge qu'il avait vu deux formes métalliques et une soucoupe de 15 mètres munie d'une tourelle de 3 mètres décoller dans la lisière d'une forêt, à 6.5 km dans la zone Russe".
Dans les années 1950, « l'Etoile Rouge », organe de l'armée soviétique, dénonça à son tour les soucoupes volantes comme appartenant... à l'arsenal de la propagande capitaliste. Toutefois, à la veille de la célébration de la gloire de la Russie le 1er mai 1955, un membre de l'Académie soviétique des Sciences aborda le thème des OVNI pour modérer les craintes du public. Il affirma que les soucoupes volantes n'existaient pas. Juste de quoi entretenir la confusion générale !
A l'insu du Dr Hynek, le 16 décembre 1948, à la demande du directeur de la Recherche et du Développement, l'Etat-major de l'Armée de l’air transforma le projet Sign en Projet Grudge (Rancune), le nom de code ayant été soi-disant compromis. Cette fois l'armée rejeta en bloc le problème OVNI, s'efforçant de trouver une explication naturelle à toutes les observations : "Auparavant écrivit Ruppelt[13], quand le Pentagone posait une question, on répondait : "C'est sans doute vrai, mais nous ne pouvons pas le prouver". Désormais on leur répondait avec assurance : "C'était un ballon", et, de l'ATIC au Pentagone, on se congratulait. Tout le monde était content".
Malgré ce parti pris, au bout de six mois un quart des comptes-rendus restait inexplicable (56 cas sur 244). Une certaine presse[14] s'étant rapprochée des positions de l'Armée de l’air avec l'accréditation du Pentagone, ce soutien opportun lui permit de conclure que les témoignages relevaient d'hallucinations ou de plaisanteries et puisqu'ils ne mettaient pas en doute la sécurité nationale, l'armée classa l'affaire sans lui donner suite. Le personnel fut renouvelé et les plus éminents spécialistes du Renseignement disparurent. Certains se consacrèrent à des besognes moins ingrates, d'autres, ceux qui n'avaient pas abandonné leurs premières impressions, furent "remerciés". Pour le major Ruppelt cette période fut "l'âge des ténèbres, définie par le dictionnaire comme une période de stagnation intellectuelle".
Bien plus tard, Hynek apprit qu'en février 1949 le Projet Sign avait stipulé dans un rapport d’évaluation tenu secret[15] que les objets observés avaient été regroupés en quatre catégories par l'armée, dont l'alternative ne laissait rien présager de bon : "On ne possède pas encore de preuves définitives permettant de confirmer ou d'infirmer l'existence d'OVNI en tant que types nouveaux et inconnus d'aéronefs. Un nombre limité de cas ont pu être identifiés comme des objets connus [...] Les objets observés ont été groupés en quatre classes correspondant à leur aspect :
1. Disques volants, c'est-à-dire très faible ressemblance externe avec un avion,
2. Fuselages en forme de torpille ou de cigare sans ailes ou empennage visibles en vol,
3. Objets sphériques ou en forme de ballons-sondes,
4. Boules "de feu" lumineuses.
Les trois premiers groupent sont susceptibles d'évoluer dans les airs par des procédés aérodynamiques ou aérostatiques et peuvent être propulsés et dirigés par des méthodes connues des constructeurs aéronautiques."
Hynek reconnaissait toutefois que dès cette époque les OVNI se distribuaient selon un schéma type qui persistera dans les années à venir.
Prochain chapitre
[1] K.Arnold, “I did see the flying disks”, Fate, spring 1948, vol.1, n°.1, p4 et suivantes - E.Ruppelt, "Report on Unidentified Flying Objects", Doubleday-Ace, 1956; "Face aux soucoupes volantes", France-Empire, 1958, p28. [2] “Project Blue Book”, Brad Steiger Ed., Ballantine, 1976, p23. [3] Cf "Quantitative Aspects of Mirages", Report 6112 du premier-lieutenant F.Menkello attaché à l'Environmental Technical Applications Center. [4] Trop controversé et sans preuves indubitables, l'incident de Roswell a été traité séparément dans cet article. [5] J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifiés: mythe ou réalité ?", op.cit., p214. [6] E.Ruppelt, "Report on Unidentified Flying Objects", Doubleday-Ace, 1956; "Face aux soucoupes volantes", France-Empire, 1958. [7] K.Arnold, "The truth about the flying saucers", Fate, Sping 1948 - K.Arnold et R.Palmer, "The Coming of the saucers", édité à compte d'auteur, Boise:Idaho, 1952. [8] T.Bloecher, "Report on the UFO Wave of 1947", Institute of Atmospheric Physics, University of Arizona, 1967. [9] J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifiés: mythe ou réalité ?", op.cit., p215. [10] E.Ruppelt, "Face aux soucoupes volantes", op.cit., p62-63 - “Project. Blue Book”, op.cit., p66 - Fate, winter 49, “Flying Saucers definitively proved”, p47. [11] Il s'agit d'une sorte de caméra de 35 mm qui tout en photographiant un objet photographie également trois cadrans qui indiquent l'heure, l'orientation et [12] Le 6 juillet 1952, manchette du journal "Sunday Graphic" (via SOBEPS). [13] E.Ruppelt, "Face aux soucoupes volantes ", op.cit., p82-83. [14] Sidney Shallet, rédacteur en chef du journal "Saturday Evening Post" publia à deux reprise un article anti-soucoupiste, le 30 avril et le 7 mai 1949. [15] “Project Blue Book”, op.cit., p171. |