Le cataclysme de Toungouska : la chute d'une météorite géante ? - Partie 4
Toungouska
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La Toungouska est une région de Sibérie orientale (Russie), qui doit son nom à la rivière homonyme. Elle se situe à plusieurs centaines de kilomètres de la ville d'Irkoutsk. C'est une région de collines recouvertes par la taïga sibérienne. Elle était et est toujours en grande partie inhabitée.
Événements [modifier]
En Russie, à 60 km de la petite ville de Vanavara, dans la matinée du 30 juin 1908 à 7h17mn11s (heure locale), un météoroïde (comète) de 500 mètres de diamètre et 10 millions de tonnes a explosé en altitude à 4-6 km du sol au-dessus de la Toungouska. L'explosion détruisit intégralement la forêt sur plus de 20 km ; le souffle fit des dégâts sur plus de 100 km et la déflagration fut audible dans un rayon de 1500 km. De nombreux incendies se déclenchèrent, brûlant des zones forestières pendant plusieurs semaines. Un vortex de poussière et de cendres se forma et fut entrainé jusqu'en Espagne par la circulation atmosphérique, créant des halos dans la haute atmosphère, qui s'étendirent sur tout le continent. Une luminosité exceptionnelle en pleine nuit fut constatée pendant plusieurs jours en Europe occidentale, à tel point qu'on pouvait lire un journal de nuit. Cette explosion libéra une énergie de 15 mégatonnes, soit mille fois la bombe d'Hiroshima. Si elle était tombée trois heures plus tard, la rotation de la Terre aurait amené Moscou juste en-dessous du point d'impact.
Un long mystère [modifier]
L'onde de choc fut enregistrée en Europe occidentale et aux États-Unis qui pensèrent immédiatement à une météorite mais l'éloignement de la région et les troubles en Russie ne permirent une étude sur place qu'en 1927. Sur les lieux, les scientifiques découvrirent stupéfaits qu'il n'y avait ni cratère, ni trace d'impact, ni débris. Avec l'arrivée de la Guerre froide, seules deux expéditions purent retourner enquêter en 1958 et 1961. On découvrit une multitudes de petites sphères de métal et de silicates dispersées dans le sol de la région qui permit d'émettre quelques hypothèses jusqu'à ce qu'une étude américaine en 1993 ne découvre qu'il s'agissait d'un petit noyau cométaire, essentiellement composés de gaz gelés qui ont fondu et explosé entre 6 et 9 km d'altitude, le reste de la matière étant dispersé en une pluie de sphérules.
Voir aussi [modifier]
- Cette région inspira plusieurs mondes imaginaires comme X-Files ou le Mythe de Cthulhu.
- Un jeu vidéo mettant en scène une trame autour des évènements de Tunguska est sortit en 2006: Secret Files : Tunguska
- Un film, L'Etoile du Silence sortit en 1959, selon lequel les évènements de Tunguska serait lié au crash d'un vaisseau extraterrestre.
- Toungouska 2007
- Toungouska cométaire 1908
- Evgenii A. Vaganov, Malkolm K. Hughes, Pavel P. Silkin and Valery D. Nesvetailo, Astrobiology, 2004
- The Carolina Bays
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La plus puissante explosion répertoriée ébranle toute la région de la Tunguska ou Toungouska en français, au cœur de la Sibérie, dans la matinée du 30 juin 1908.
Elle arrache tous les arbres et brûle les animaux. Heureusement, cette région est peu peuplée et seulement deux victimes sont à déplorer.
Depuis 1927, les scientifiques cherchent à identifier la cause de la catastrophe de Toungouska.
Une explosion au cœur de la Sibérie
L'objet de la Toungouska est tombé le 30 juin 1908, à 7h 17mn 11s heure locale à 60 km de la petite ville de Vanavara.
Les habitants de la région ont raconté que, juste avant l’explosion, ils ont vu une boule de feu fendre l’air, et, à Kirensk, à environ 400 km de là, des témoins ont parlé d’une « colonne de feu ».
Les ondes de choc sont si violentes qu’un cheminot du Transsibérien crut que sa locomotive avait explosé. Il se trouvait pourtant à 560 km du point d’impact.
60 millions d'arbres sont brutalement couchés sur le sol et brûlés. A moins de 20 km de l’épicentre de Toungouska, environ 700 rennes et tous les chiens sont brûlés vifs. Tentes, nourriture et stock de bois des nomades partent également en fumée.
Photo de 1927 (Sélection du Rider'Digest)
Les incendies brûlent pendant deux semaines et l’on peut voir une énorme colonne de flammes à plusieurs centaines de kilomètres de distance.
Poussières et débris sont projetés dans l'atmosphère.
Les témoins rapportent également que juste après l'effroyable bruit qui suivit l'explosion, le sol se crevassa. Au même moment, le séismographe de l'Observatoire d'Irkoutsk enregistre un séisme de magnitude 5 qui durera 51 minutes.
Photo N. A. Strukov, 1928
Des perturbations magnétiques ont été enregistrées suite à l’explosion. La perturbation a duré plus de 6 heures. La tempête magnétique fut si intense que les boussoles de l'Observatoire d'Irkoutsk furent inutilisables à 977 Km de l'épicentre.
Les autorités impériales russes passent l’évènement sous silence. Aucune allusion n’est donc fait dans la presse internationale.
Ce n’est qu’après la révolution que le gouvernement soviétique charge un scientifique, Leonid Kulik, d’enquêter sur l’explosion.
Des indices contradictoires
Kulik conduit la première expédition au début de l’année 1927. Il part avec la certitude que l’explosion est due à une météorite entrée en collision avec la Terre.
Arrivé sur le site, il remarque que les troncs des pins sont déracinés par milliers. En explorant le périmètre de l’aire dévastée, il constate que les cimes des arbres sont toutes tournées dans la direction opposée à celle d’un endroit qu’il pense être le foyer de l’explosion.
Le scientifique découvre également des douzaines de trous très larges. Ce qu’il ignore à ce moment-là c’est que ces cavités sont très nombreuses dans toute la Sibérie. Elles sont dues aux fortes variations climatiques dans la région.
Leonid Kulik
Persuadé qu’une météorite est responsable de la catastrophe, Kulik rapporte de son expédition des indices confus et contradictoires.
A aucun moment, il ne fait allusion à l’absence de cratère. Si une énorme météorite avait frappé la Terre, elle aurait laissé des traces de son impact, en l’occurrence un cratère.
Les expéditions modernes n'ont à ce jour récolté aucun fragment de la météorite mis à part de petites sphérules de silicates et de métal, certaines renfermant des gaz.
On sait que la formation de telles structures n'est possible qu'à de très hautes températures.
Photo des microparticules (Photo Université de Bologne)
Deux autres expéditions sur le site ont eu lieu en 1928 et en 1929-1930 qui n’apportèrent rien de nouveau.
Les autorités russes ont accepté que des scientifiques étrangers viennent sur le site à partir de 1989. Il est bien sûr regrettable qu’un tel retard ait été pris car la nature reprend ses droits et recouvre rapidement les traces de l’impact.
Des effets semblables à la bombe d’Hiroshima
Après le lancement de la bombe atomique sur Hiroshima, en août 1945, on a mis en évidence des analogies entre l’explosion sibérienne et une déflagration atomique.
A Hiroshima, on n’a observé que peu de dommages autour du point d’impact. Plus curieux, les plantes et les arbres ont repoussé, sur les deux sites, à une vitesse extraordinaire.
La croissance des végétaux serait de l'ordre de 5 à 10 fois plus rapide que la normale d’après les chercheurs soviétiques.
Le site aujourd’hui (Photo Université de Bologne)
Ils ont également notifiés que des mutations seraient apparues sur certaines espèces d’insectes. Leurs propos sont cependant contestés par les chercheurs européens. Il y a donc un doute sur ces mutations qui ne pourraient être dues qu’à une augmentation de la radioactivité.
Les témoins sibériens ont parlé d’un gigantesque nuage de fumée après l’explosion, ce qui évoque le champignon provoqué par les armes nucléaires.
Si les traces laissées ressemblent à celles d’une bombe atomique, il est absurde de penser qu’une explosion nucléaire ait pu se produire 40 ans avant l’invention de l’arme atomique.
Un objet venu de l’espace
De minuscules morceaux de silicate et de magnétite ont été retrouvés dans les arbres proches du point d’impact.
L’étude de ces matériaux a montré clairement qu’ils provenaient du cosmos. Ce qui s’est abattu en Sibérie en 1908 venait-il de l’espace ?
Le site en 1991 (Photo Université de Bologne)
Certains commentateurs ont bien sûr tout de suite évoqué un vaisseau spatial. Les matériaux retrouvés étaient, pour eux, les débris d’un engin extraterrestre qui se serait désintégré en pénétrant dans l’atmosphère.
Leur hypothèse était étayée par des témoignages d’habitants disant avoir vu un objet cylindrique dans le ciel, descendant lentement vers la Terre, puis changeant subitement de direction.
Les différentes théories
Trois hypothèses principales s’affrontent actuellement sans qu’aucune d’ailleurs soit totalement satisfaisante :
- L'explosion d'une petite comète (théorie des astronomes F.Whipple en 1930 et L.Kresak en 1978)
- L’impact d’un astéroïde pierreux (théorie du géochimiste Yevgeniy Kolesnikov)
- L’impact d'une météorite mixte (théorie de S.N.Blazhko et Yu V.FilippovYu)
Pendant longtemps, les experts ont affirmé que l’explosion avait été provoquée par un fragment de comète entré en collision avec l’atmosphère terrestre, donc à plusieurs kilomètres au-dessus du sol.
Cela expliquait la nature des dégâts provoqués par l’onde de choc et l’absence de cratère.
Le grand cratère de Barringer, en Arizona, est d'origine météorique
Cependant, cette théorie est loin de tout expliquer et est aujourd’hui abandonnée.
Il pourrait également s’agir d’un météoroïde dont la définition est : un objet interplanétaire dérivant des astéroïdes ou des comètes dont la masse se situe entre 10-9 et 108 kg, soit plus grand qu'une molécule et plus petit qu'un astéroïde (définition de L'Union Astronomique Internationale).
C’est plutôt flou et cela ne nous donne pas la solution de l’énigme.
Vue aérienne de la réserve naturelle de Toungouska (Photo Université de Bologne)
Soyons clairs, actuellement, malgré les très nombreuses expéditions, les scientifiques ne savent pas avec certitude s'il s'agit d'une comète, d'un astéroïde ou d’un autre objet.
La région de Toungouska est presque déserte. Si elle avait été plus peuplée, le bilan aurait été effroyable. Ce qui est plus inquiétant c’est que nul ne peut dire si ce phénomène encore non expliqué se reproduira et où.
V.B (16.03.2006)
Sources et bibliographie
Témoignages oculaires de la chute de Tunguska, N.V.Vasilyev, A.F.Kovalevskiy, S.A.Razin et L.E.Epiktetova, Tomsk, 1981.
Site de l’Université de Bologne
Article du Reader’Digest 2002
Lien externe
Un site très complet qui détaille la catastrophe de Toungouska
< Ovni. Ufologie. Phénomènes célestes