L'interaction entre l'enquêteur et le témoin
L'interaction entre l'enquêteur et le témoin [modifier]
Les enquêteurs peuvent influencer le témoin[41] (ou le patient) et selon Jacques Scornaux, certains auraient tendance à « souffler les réponses au témoin par la manière de formuler les questions[42] ». Cette influence de l'enquêteur sur le témoin peut augmenter de façon non négligeable le degré d'étrangeté d'un cas[réf. nécessaire]. Ainsi la question « Dans quelle direction s'est déplacé l'objet ? » présuppose qu'il s'agit d'un objet matériel et va renforcer chez le témoin l'idée de matérialité alors que rien ne présageait une telle chose[43].
Deux astronomes liégeois font remarquer que l'enquêteur est un amateur qui n'a reçu aucune formation spécifique, et qui risque, par ses questions ou ses remarques, d'orienter la déposition du témoin[44].
Les nouveaux ufologues font remarquer que l'étude du profil psychologique du témoin est négligée par les ufologues[45].
Une faute élémentaire pratiquée lors de nombreuses enquêtes consiste à interroger les témoins en même temps : le témoignage d'une personne[non neutre] va influencer le groupe dans lequel le témoignage est reçu[46].
Le côté subjectif du témoignage [modifier]
Très souvent il arrive au témoin de donner plus de poids à ce qu'il a vu ou cru voir en amplifiant certaines parties de son récit.
Dans les cas belges des années 1989-1990, on a pu observer le compte-rendu de gendarmes témoins de lumières étranges qu'ils attribuèrent au survol d'un aéronef. Ils prétendirent que « les phares étaient aussi éblouissants que ceux d'un stade de football lorsqu'ils observèrent l'engin, étant eux-mêmes situés au bord d'une route à grande circulation »[47].
Un journal français[48] suggéra l'exagération de la manière suivante : « Comment se fait-il que le prétendu aéronef ayant survolé une route à grande circulation n'a généré aucun autre témoignage que celui des gendarmes ? On se serait attendu à ce que des centaines d'automobilistes s'arrêtent pour observer un phénomène lumineux aussi important et racontent aux journalistes leur mésaventure. »
L'approche scientifique remet en cause la bonne foi du témoin dans les cas de canular, et elle cherche à essayer de comprendre les événements sans a priori dans tous les cas de figure.
Les dissemblances entre témoignages d'un même phénomène [modifier]
Le cas ovni le plus connu est le cas Morales-Robert lors de la vague belge d'ovnis. Mme Robert décrit un avion (hublots, feux disposés en triangle, phare d'approche à intensité variable, etc.) alors que Mme Morales donne un récit plus imaginatif pour décrire une sorte d'« engin venu d'ailleurs ». Le responsable du réseau d'enquêtes de la Sobeps tiendra au sujet de ce cas les propos suivants : « D'aucuns s'étonneront peut-être des différences de description données par les deux témoins, alors que ceux-ci assistent côte-à-côte au même événement »[49]. Ce cas sert d'évidence au fait qu'un banal avion sert de stimulus à la richesse imaginative des témoins. Le responsable du réseau d'enquêtes conclut : « Nous savons que de telles divergences ne manquent pas d'émerger en d'autres observations »[50].
Madame Morales a des cauchemars par la suite et décrit un ovni qui tue et réduit les survivants à l'esclavage[51].[travail inédit ?]
Description partielle par le témoin [modifier]
La vague d'ovnis belges est la parfaite illustration d'une description incomplète d'une observation, et cela dans le cadre d'une excitation médiatique faisant croire à Independance Day en novembre 1989. L'hélicoptère d'Ernage fut pris pour une structure triangulaire simplement parce que le témoin ne vit que la structure triangulaire inférieure d'un hélicoptère de type Blackhawk. Le cas de Robertmont où l'hélicoptère Blackhawk est escorté par 3 hélicoptères de type Bell n'est pas perçu correctement par le témoin qui parle lui d' une « structure triangulaire » : « Le témoin n'a pas prêté une attention particulière à ce qu'il venait de voir. Ce n'est que le lendemain, prenant connaissance de l'affaire d'Eupen, qu'il réalisa que la structure triangulaire brillamment éclairée en son centre ressemblait à ce que les gendarmes avaient eux-mêmes observés »[52].
Conditions particulières du témoignage [modifier]
Les témoignages de pilotes d'avions supersoniques sont à examiner avec réserve quant à leur contenu, ceux-ci étant soumis au voile noir ou au voile gris, plus propice aux hallucinations.
La fiabilité du témoignage [modifier]
Au début du XXe siècle, une mise en scène orchestrée par deux comédiens fut planifiée lors d'un congrès académique à Goettingue. On demanda aux participants du congrès de rédiger leur témoignage. Ils ignoraient que ce drame, joué par deux comédiens, était en fait un test destiné à mesurer la fiabilité du témoignage[53]. Les résultats montrèrent qu'un taux important d'erreurs se glissa dans le ces comptes rendus mais aussi que des détails purement inventés y furent ajoutés. Cette expérience montre comment se forment les légendes[54].
Difficulté d'entamer une recherche scientifique [modifier]
Pour Léon Brenig, « Le scientifique n'est pas habitué à devoir tenir compte de facteurs tels [que] les convictions religieuses, la contagion médiatique, l'auto-suggestion, la duperie ou tout simplement les erreurs d'estimation de paramètres dues au manque de références ou de pratiques »[55].