Cette hypothèse est certainement la première tentative d'explication du phénomène ovni.
Directement suggérée par les aspects du phénomène, elle fut surtout défendue par les pionniers de l'ufologie dans les années cinquante. Même aujourd'hui, il semble que l'HET ait la faveur du grand public, et pour lui, le phénomène ovni équivaut pratiquement à une intervention extraterrestre. A cet égard, l'expression “ petits hommes verts ”, devenue très populaire, désigne sans la moindre nuance les entités extraterrestres responsables du phénomène ovni. Il faut d'abord noter que l' HET peut comporter de nombreuses variantes dont nous ne mentionnerons ici que quelques exemples. Elle suppose avant tout que les ovnis s'apparentent à des vaisseaux spatiaux originaires d'un autre système stellaire localisé soit dans notre galaxie, soit dans une galaxie autre que la Voie Lactée. Ce dernier cas est peu probable si nous considérons les distances énormes qui séparent les galaxies les unes des autres, et qui se chiffrent en millions ou milliards d'années-lumière. Selon l'HET, les ovnis seraient des produits manufacturés en provenance d'une civilisation plus avancée que la nôtre. Certains ufologues ont baptisé ces véhicules spatiaux “ nuts and bolts ”, tôles et boulons, pour insister sur la grossière matérialité de ces engins. Dans cette optique, les ovnis ne seraient donc pas hors de portée de notre compréhension. Cette civilisation pourrait, par exemple, n'être en avance sur nous que de quelques siècles. D'une façon générale, l'HET conçoit les ovnis comme étant des machines volantes très perfectionnées capables de performances bien supérieures à nos propres vaisseaux.
Cette hypothèse n'est en fait qu'une extrapolation futuriste de nos propres programmes d'exploration spatiale. Un jour, nous serons peut-être les “extraterrestres” d'une civilisation moins évoluée. S'il y avait des habitants sur Mars, les sondes que nous avons envoyées sur cette planète pourraient être prises pour des ovnis par d'éventuels martiens. L'HET rejoint les spéculations actuelles sur le développement et l'évolution possible des civilisations telles qu'elles ont été exposées par l'astronome russe Nikolaï Kardashev et le physicien Freeman Dyson (Princeton). Leur théorie suppose qu'il y aurait dans l'Univers des civilisations de Type I, II et III. Les civilisations de Type I maîtriseraient toutes les formes d'énergie disponibles sur leur planète d'origine (pour nous se serait toute l'énergie exploitable sur Terre et pas seulement les énergies fossiles). Les civilisations de Type II, seraient capables d'utiliser toute l'énergie produite par leur étoile d'origine (pour nous le Soleil). Enfin, les civilisations de Type III détiendraient l'immense pouvoir de contrôler l'énergie d'une multitude systèmes stellaires à l'échelle d'une galaxie entière (pour la Voie Lactée). A noter que notre civilisation moderne, malgré le développement spectaculaire de ses moyens techniques, est encore loin de pouvoir accéder au statut de civilisation de Type I.
La présence de ces vaisseaux extraterrestres dans notre environnement pourrait s'expliquer de plusieurs façons. Les extraterrestres viendraient, par exemple, nous rendre visite dans le cadre de missions d'exploration et d'étude de notre planète. Ainsi, ils chercheraient à récupérer des échantillons de roches, de végétaux et d'animaux (voir des « échantillons » humains), comme nous l'avons fait nous-mêmes, par exemple, lors de nos différentes explorations lunaires (mais nous n'avons ramené que des roches). Leur mission pourrait aussi avoir comme objectif d'observer notre civilisation et d'essayer d'en comprendre les mécanismes internes. Pour eux, le fonctionnement des sociétés humaines ne serait alors qu'une sorte de curiosité sociologique ou ethnologique qui leur offrirait l'occasion d'accroître leurs connaissances. Nous pouvons aussi imaginer que les extraterrestres surveilleraient attentivement le développement de notre civilisation, et seraient capables d'intervenir dans les affaires humaines en cas de crise grave menaçant notre avenir (ce qui ne semble pas avoir été le cas jusqu'à présent d'une façon suffisamment probante). La terre pourrait aussi être une sorte de « réserve biologique » destinée à l'étude de nombreuses espèces vivantes, ou un lieu d'expérimentation pour tester des programmes génétiques. Selon une version relativement récente de l'HET, nos visiteurs ne seraient pas forcément animés de bonnes intentions à notre égard. Pour les tenants de cette version, les extraterrestres, encore appelés les “gris”, ou E.B.E (Entités Biologiques Extraterrestres), chercheraient à exploiter l'espèce humaine (par l'intermédiaire des abductés) dans le but de préserver leur propre race menacée de dégénérescence. Les E.B.E tenteraient de réaliser leurs objectifs au moyen de croisements entre les deux espèces et en effectuant des manipulations à partir de notre patrimoine génétique. Cette version de l'HET est très répandue aux États-Unis, et elle est aussi étroitement associée au phénomène des mutilations du bétail. L'affaire du crache de Roswell a aussi largement contribué à renforcer l'opinion des tenants de l'HET. Il est dit, en effet, que lors de ce crache, l'armée américaine aurait récupéré l'épave accidentée d'une soucoupe volante avec ses occupants. Peut-on imaginer plus belle preuve de l'HET que la récupération d'une soucoupe volante !
En France, un des plus sérieux représentants de l'HET est Jean-Gabriel Greslé qui lui a consacré une excellente étude : « Hypothèse Extraterrestre -1994 - Guy Trédaniel Editeur ». Après une pertinente analyse des arguments en faveur de cette hypothèse, l'ancien pilote de ligne envisage comme très probables les propositions suivantes :
- L'ancienneté de la présence extraterrestre dans notre environnement. Difficile à évaluer cette ancienneté pourrait remonter à quelques milliers d'années et correspondrait approximativement à la naissance des plus brillantes civilisations de l'antiquité. Cette présence pourrait éventuellement être plus ancienne et remonter à plusieurs dizaines de milliers d'années, c'est-à-dire qu'elle serait contemporaine de l'apparition des premiers hommes (60000 ans environ).
- L'accélération des progrès techniques au XXème siècle, et la prolifération inquiétante des armes atomiques, chimiques, et bactériologiques, après la Seconde Guerre mondiale, auraient conduit les extraterrestres à se montrer de façon plus ostensible.
- Des contacts ont peut-être eu lieu dans les années cinquante entre des groupes d'extraterrestres et les militaires américains. S'ils ont eu lieu, ses contacts ont toujours été gardés secrets et systématiquement niés par les autorités.
- Il existerait dans notre système solaire des représentants de plusieurs races d'extraterrestres originaires de systèmes stellaires différents.
- L'annonce publique dans les décennies qui viennent de l'existence d'un contact limité entre terriens et extraterrestres est une conséquence prévisible de la prise de conscience progressive d'une présence étrangère dans notre environnement. Il est possible que les gouvernements des puissances occidentales aient, peu à peu, conditionné leurs populations dans le but de les préparer à admettre cette présence.
- L'annonce officielle d'un contact entre terriens et extraterrestres entraînera sans aucun doute de profondes modifications dans un certain nombre de structures de pouvoir. Les armées des grandes puissances occidentales, les Églises des principales religions, et même les structures qui sont responsables de la recherche scientifique risquent de mal supporter un tel contact.
- Même s'il est pratiquement impossible de connaître les motivations réelles de nos visiteurs extraterrestres, nous pouvons imaginer qu'ils attendent de nous une attitude plus responsable vis-à-vis de la gestion des ressources énergétiques de notre planète, et une meilleure maîtrise de notre agressivité naturelle. Si nous n'accomplissons pas des progrès significatifs dans ces deux domaines, il est probable qu'ils considèrent que nous ne sommes pas encore prêts à entrer dans une communauté extraterrestre plus large (une sorte de « fédération galactique » par exemple).
Cependant, une des difficultés majeures soulevées par l'HET est la surabondance des témoignages concernant les observations d'ovnis. Ce fait avait déjà intrigué le Dr. J. Allen Hynek et l'avait amené à émettre des réserves vis-à-vis de cette hypothèse. Jacques Vallée en vint, lui aussi, à douter de la crédibilité de l'HET après avoir entrepris des recherches statistiques sur la fréquence et la répartition des observations. Il estime à environ 30 millions, au moins, le nombre d'observations potentielles si les habitants de la Terre étaient uniformément répartis sur toute la surface du globe, et si pendant les périodes de nuit, ces mêmes habitants continuaient à veiller. Pour Jacques Vallée, un tel chiffre suffit à montrer que : « l'hypothèse extraterrestre n'est pas assez bonne parce qu'elle n'est pas assez étrange pour expliquer (l'ensemble) des faits » (extrait de « Autres Dimensions, Chronique des contacts avec un autre monde »). En un mot, il y a trop de témoignages ovni pour que ces derniers puissent être présentés comme de simples vaisseaux spatiaux en visite sur notre planète. Un autre argument contre l'HET provient des difficultés à concevoir des voyages entre les étoiles ou, à fortiori, entre les galaxies. L'argument repose sur le postulat qu'il est impossible de franchir les immenses distances qui séparent les étoiles. Les raisons invoquées pour justifier cette impossibilité sont à la fois d'ordre physique et technologique. D'après les lois connues de la physique, aucun objet matériel ne peut se déplacer plus vite que la vitesse de la lumière (300000 kilomètres / seconde). En ce qui concerne la technologie, aucune de nos fusées n'est actuellement capable d'atteindre une vitesse suffisante pour franchir, dans une durée raisonnable, les immensités de l'espace interstellaire (opinion partagée par Carl Sagan et Donald Menzel).
Conclusion : il semblerait que l'exploration de l'espace ne soit pas possible avec des moyens conventionnels, du moins en l'état actuel de nos connaissances. Quelques chercheurs ont tenté, cependant, de contourner ces difficultés en spéculant sur d'hypothétiques univers parallèles, l'utilisation des trous de vers (pont de Einstein-Rosen ), et des trous noirs. Même si ces idées audacieuses, qui sont des concepts qui n'existent encore que sur le papier, ouvrent des perspectives nouvelles pour une future exploration de l'espace, rien ne dit qu'elles soient réellement réalisables. Quoi qu'il en soit, si les ovnis sont les produits manufacturés d'une technologie extraterrestre, il faut admettre que ces entités extraterrestres d'une autre planète en savent beaucoup plus long que nous sur les lois qui régissent l'univers, et cela par le seul fait qu'elles sont parvenues à surmonter toutes les difficultés inhérentes aux voyages interstellaires.
Source : OVNI INVESTIGATION
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