Hommes en noir
Hommes en noir
Les hommes en noir (anglais : men in black, abrégé en MIB) est un terme désignant un groupe de personnages présents dans le folklore américain et dans plusieurs thèses conspirationnistes, dont le but serait d'empêcher l'humanité, ou du moins le grand public, d'accéder à des connaissances de provenance extra-terrestre. Ils se présenteraient le plus souvent comme des agents travaillant pour le gouvernement fédéral américain et s'habilleraient en noir ou en gris. Des scénaristes ont souvent profité de leur vague description pour les insérer dans différents épisodes de séries télévisées.
Ces individus, parfois de sexe féminin, se présentent seuls ou en groupe (le plus souvent un trio) au domicile du témoin d’un événement extraterrestre après un délai qui peut varier d’un jour à plusieurs mois. Le témoin les interprète tantôt comme des agents du gouvernement chargés d’étouffer l’affaire, tantôt comme des créatures non humaines (extraterrestres ou humanoïdes) aux objectifs mystérieux. Quelle que soit leur date d’apparition, ils sont souvent vêtus de costumes sombres ou gris, en général dans le style des années d’après-guerre, comme d’ailleurs leur voiture, lorsqu’ils en ont une.
Leur présence récurrente dans les récits de personnes prétendant avoir vu un OVNI ou rencontré un extraterrestre a poussé les ufologues américains à leur attribuer le nom collectif de « men in black ». L'origine des hommes en noirs pourrait provenir de l'ouvrage They knew too much about flying saucers de Gray Barker (1956). Collaborant avec John A. Keel de 1966 à 1967 sur l'affaire du Mothman, Kell reprend alors -et développe- ce terme exact de MIB dans son best-seller The Mothman Prophetie en 1975. En 1998, John C. Sherwood révéla que Gray Barker publiait dans son fanzine ufologique, sous forme d'articles (donc présentés comme objectifs), des textes qui au départ lui étaient soumis comme étant des nouvelles de science-fiction[1].
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Leur existence, une question débattue[modifier]
L'existence des hommes en noir fait l'objet de nombreux débats. Les témoignages des personnes prétendant les avoir rencontrés sont les seuls éléments de preuve quant à leur existence. On pourrait affirmer que le recours aux MIB sert d'excuse, faute de preuves dans certaines prétendues rencontres avec des extraterrestres, mais on ne sait pas combien de fois cela a été effectivement le cas.
Contrairement à ce que l'on peut voir dans l'adaptation cinématographique de cette légende, ils se déplacent toujours en nombre impair, et s'habillent en noir. Ce sont des étrangers ou des humains hybrides. Certains pensent que leur travail consiste à éliminer les preuves matérielles de la présence des extraterrestres sur Terre. D'autres pensent qu'il s'agit d'agents de l'État qui, intentionnellement, s'habillent et agissent de manière ridicule, dans le but de discréditer les témoins d'ovnis s'ils signalent leur rencontre.
Description physique[modifier]
En dehors du stéréotype du costume et des lunettes noires, les MIB sont souvent décrits par les témoins comme portant des vêtements passés de mode, coupés dans un tissus toujours léger, même lors des observations avec expositions aux froid les plus rigoureux. Leurs yeux -noirs- sont bridés, leurs pommettes saillantes; ils ont de longs doigts et leur taille dépasse le plus souvent les 1m85. Leur voix est souvent décrite comme « nasillarde » ou « électronique » (comme si le débit d'élocution possédait un léger décalage temporel), sans qu'ils n'utilisent d'appareil. Se mouvant souvent de façon rigide, malhabile, ils semblent aussi se déplacer dans des Cadillac noires (anciens modèles essentiellement de type V8 des années 48-53, flambant neufs... conservant même les odeurs de selleries d'usine,... et aux tableaux de bord le plus souvent multicolores) roulant toujours tous feux éteints la nuit. Tantôt leur peau est mate, très foncée (les faisant prendre pour des indiens nord-américains de grande taille)... tantôt tout au contraire leur faciès camus est rougeaud, comme couvert de coups de soleil. Leurs chaussures sont toujours brillantes car flambant neuves... reposant le plus souvent sur d'épaisses semelles. Leurs cheveux noirs sont toujours parfaitement lissés; parfois coupés en brosses très courtes. Lors de conversations un peu prolongées, ils demandent souvent de l'eau à leur interlocuteur. Au contact, leurs extrémités paraissent glaciales.
Comportement[modifier]
Les MIB semblent toujours posséder des informations précises sur les personnes auxquelles ils rendent visite, comme si ces personnes avaient été sous surveillance pendant une longue période. Ils sembleraient être désorientés par la nature des objets de la vie quotidienne (stylos, ustensiles, nourriture, etc.), et par l'utilisation d'un argot dépassé. Le comportement des hommes en noir varierait d'une personne à l'autre. Ils agiraient comme s'ils provenaient d'une agence cherchant à collecter des données sur les phénomènes inexpliqués, utilisant des instruments pour effacer les souvenirs de la mémoire, supprimant des informations, essayant de convaincre leurs sujets que les phénomènes dont ils ont été les témoins n'ont jamais existé. Un flash lumineux (d'allure photographique) précèderait ou accompagnerait parfois leur rencontre. Ce phénomène est expliqué dans le film par les Neuralyseurs (neuralyzers) dont se servent les MIB pour effacer sélectivement la mémoire des individus témoins de ces phénomènes.
Origine et évolution[modifier]
Ce personnage semble naître peu après la Seconde Guerre mondiale à l'occasion de l'incident de l'île de Maury dont le récit, rapporté dans la presse, s'avéra par la suite mensonger. Le protagoniste principal, Harold Dahl, prétendait avoir rencontré des ovnis en juin 1947 à Maury Island près de Tacoma, puis avoir reçu le lendemain la visite d'un homme portant un costume noir semblable à celui des agents du gouvernement et conduisant une Buick neuve ; l'homme aurait exigé le silence sous peine de représailles (source: Gray Barker).
Par la suite, le MIB se représentera souvent dans les récits de témoins, tout en subissant une évolution :
- Il apparaît généralement accompagné, le plus souvent de deux autres.
- Une femme est parfois présente dans le groupe.
- La date de la visite n’est pas automatiquement le lendemain de la « vision » ou de la « rencontre », mais peut avoir lieu plusieurs mois plus tard.
- Le motif de la visite n’est souvent pas clairement exprimé. Les propos peuvent être sans rapport avec l’événement, incohérents, ou avoir une connotation sexuelle. En tout état de cause, le témoin reste certain que la visite est en rapport avec l’événement.
- Souvent, jusqu’au début des années 1990, il porte des vêtements et conduit une voiture de la fin des années 1940, fait reconnu comme anachronique ou bizarre par les témoins.
- Il est souvent interprété comme étant lui-même un extraterrestre.
- Le premier cas français est évoqué par Jimmy Guieu dans une correspondance directe avec Gray Barker datée de mars 1956, faisant état de quatre hommes mystérieux (sud de la France) devant un témoin rencontrant peu après un personnage d'allure féminine qui lui permit de prendre en main un instrument d'optique effilé où les structures moléculaires du métal étaient intriquées à celles du verre à ses deux extrémités.
- Le second cas documenté l'est par Jacques Bergier, lors de la présence d'un fort curieux personnage au premier rang durant une « Conférence Planète », organisée dans le cadre des « Dîners-débats Planète » des « Clubs-Ateliers Planète ».
- Un portrait-type, d'après témoignages, de MIB est reproduit pour la première fois dans Flying Saucer Review special Issue n°2, p. 37, article Mystery of the mohawk de jennifer Stevens (repris p.353 de l'édition française de The mothman prophecies)
L'origine de ces personnages pourrait provenir de Gray Barker qui, dans son classique de l'ufologie They knew too much about flying saucers, introduisit pour la première fois la thématique des hommes en noir. À la fin des années 1990, John C. Sherwood révéla par que Gray Barker publiait dans son fanzine ufologique, sous forme d'articles (donc présentés comme objectifs), des textes qui au départ lui étaient soumis comme étant des nouvelles de science-fiction[1].
Références dans la culture populaire[modifier]
- Une bande dessinée, Men in Black, et deux films, Men in Black et Men in Black II, sont tirés de ce folklore.
- Dans la bande dessinée Martin Mystère, les hommes en noir interviennent régulièrement pour détruire toute trace du passé et de l'Atlantide.
- Dans Chasseurs d'hommes, publié dans la collection « SF Jimmy Guieu » (n° 10), Jimmy Guieu fait allusion à des hommes traquant toute personne ayant en sa possession des preuves de l'existence des ovnis.
Cinéma, télévision et jeux vidéo[modifier]
Il y a de nombreuses références aux MIB dans le cinéma et la télévision. Quelques exemples :
- Le film Men in Black en 1997 avec, dans les rôles principaux, Will Smith et Tommy Lee Jones, et sa suite Men in Black II en 2002.
- Le film The Brother from Another Planet en 1984.
- La trilogie des films Matrix (l'agent Smith et ses multiples projections).
- Les séries X-Files (voir L'homme à la cigarette et l'épisode n°20 de la saison 3 "Le seigneur du magma") et Dark Skies.
- L'Observateur de la série Fringe serait un Homme en Noir.
- Dans la série de jeux vidéo Half-Life, le protagoniste croise régulièrement un personnage mystérieux correspondant à l'archétype de l'Homme en Noir (bien que vêtu de bleu) désigné par les fans comme "l'homme à la mallette" ou encore G-Man.
- Dans la série télévisée Stargate SG-1, une agence fictive des services secrets qui surveille le Programme Porte des Étoiles sont tous habillés de noir et l'expression MIB est déformé et devient NID.
- Lors d'une interview, Dan Aykroyd a déclaré que les hommes en noir ont servi d'inspiration pour le costume de scène des Blues Brothers.
De nombreuses références ponctuelles aux MIB sont faites dans d'autres séries, l'homme en noir typique étant souvent utilisé pour représenter un personnage sinistre et autoritaire. On rencontre ce stéréotype dans le dessin animé Lilo et Stitch, où le personnage Cobra Bubbles est un ancien agent de la CIA qui a participé à l'incident de Roswell. On le retrouve également dans le film Mémoire effacée, où un homme, qui ne s'habille pas en noir, est considéré comme l'une de ces personnes chargées de mener une expérience.
En 1998, le film Ennemis non identifiés en fait mention[2].
Le jeu-vidéo Deus Ex, sorti en 2000, met en scène les hommes en noir dans beaucoup de niveau. Ils travaillent généralement conjointement avec le Majestic 12 pour garder les laboratoires de nano-technologie et la zone 51.
Dans le film Transformers (2007), on rencontre les agents du Secteur Sept, une organisation secrète du gouvernement des États-Unis. Ils sont décrits comme des MIB.
Les deux premiers épisodes de la saison 6 de Doctor Who (diffusés en Avril 2011) mettent en scène des extraterrestres habillés de costumes retro. Ces extraterrestres sortent immédiatement de la mémoire des gens qui les quittent des yeux et semblent être infiltrés partout sur Terre, notamment à la Maison Blanche du temps de l'administration du Président Nixon. On peut y voir une référence aux MIB.
Notes et références[modifier]
- Sherwood, J. C. (1998), Gray Barker : My friend, the myth-maker, in Skeptical Inquirer, vol. 22, n°3, pp. 37-39.
- http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/25067/Ennemis-non-identifies.html [archive]
Voir aussi[modifier]
Articles connexes[modifier]
- Modèle sociopsychologique du phénomène ovni
- Les hommes en noir, dans les livres de Jacques Bergier
- Les hommes en noir (1), dans les livres de Jean Sider
- Les hommes en noir (2), dans les livre de Jean Sider
- Majestic 12
Bibliographie[modifier]
- Essais
- Peter Brookesmith, UFO : The Complete Sightings Catalog, Blandon, 1995. (ISBN 0713725184)
- Olivier Delcroix, James McAndrew, le vrai "man in black", Le Figaro, édition du mercredi 06 août 1997, p. 1, 22 (relate l'historique du thème MIB, lors de la sortie en France du film du même nom).
- Gray Barker, Ils En Savaient Trop Sur Les Soucoupes Volantes, coll. Bibliothèque des Prodiges dirigée par Pierre Lagrange, Presses Du Châtelet, août 2002, (ISBN 2-84592-066-0) (édition originale: University Books Inc., 1956).
- John A. Keel, La Prophétie des Ombres, coll. Bibliothèque des Prodiges, Presses du Châtelet, 2002, préface et annotations de Pierre Lagrange, (ISBN 978-2-845-92053-8).
- Joël Mesnard, Men in black : l'étrange affaire des hommes en noir et des ovnis, Grenoble, Le Mercure dauphinois, « Les dossiers non classés », 2005, (ISBN 2-913826-61-X).
- Fictions
- J. J. Gardner, Men in black, une novélisation junior d'après une histoire et un scénario de Ed Solomon ; trad. de l'américain par Thomas Bauduret, Paris, Pocket, « Pocket junior » 334, 1997. (ISBN 2-266-07868-2)
- Jean-Pierre Husson, Les Hommes en noir, Boulogne-Billancourt, ETAI, 2000. (ISBN 2-7268-8448-2)
- Steve Perry, Men in black, roman d'après une histoire de Ed Solomon ; traduit de l'américain par Thomas Bauduret, Paris, Pocket, 1997. (ISBN 2-266-07846-1)
- MIB : « Men in black », scénario et dialogues Ed Solomon ; réalisation Barry Sonnenfeld ; textes additionnels Walter F. Parkes, Laurie MacDonald, Dania Landau ; traduit de l'américain par Jacques Guiot, Paris, Éditions Hors collection, « Le livre du film », 1997. (ISBN 2-258-04827-3)