Denis Letty (général français) qui a créé le rapport COMETA sur les OVNI en France - Partie 2
COMETA : on nous écrit… (2)
Un article que vous auriez dû lire… normalement
Depuis quelques semaines nous parviennent des courriers non-identifiés, venant de personnes non-identifiables. Il n'est pas dans les habitudes de l'UFOCOM de propager des rumeurs ou des bruits de couloirs. Toutefois, nous avons recoupé les informations reçues, autant que faire ce peut, et nous pensons qu'il est utile de les partager avec vous.
Cela a commencé il y a quelques semaines par la publication du rapport COMETA. L'UFOCOM était au courant de l'existence d'un tel groupement depuis 1997 mais nous n'avions pas pu confirmer réellement l'information. Nous avions donc rangé cela dans un tiroir.
Or, en, juin de cette année 1999, nous avons eu confirmation de la parution d'un "rapport" émanant de militaires et de scientifiques. Quelques semaines plus tard, le rapport du COMETA sortait. Alors que nous travaillions sur deux affaires importantes, le contenu du dit rapport nous a complètement laissé pantois. Les signatures, messieurs, dames, les signatures… Rien que des gens honorables, crédibles et dont le niveau de respectabilité ne fait aucun doute. Et c'est tout cela qu'ils ont mis sur la table en acceptant, sur proposition de la rédaction du VSD "Hors-Série", de diffuser ce rapport dans le grand public. Si ce n'est pas un acte de courage intellectuel, je ne vois plus que l'explication de la désinformation, voire de la mission "occulte" d'un département "X" ou "Y" au sein de l'appareil militaire ou du renseignement. Je pense que nous pouvons désormais exclure ce dernier point une fois pour toute. L'armée française ne veut pas nuire à ses citoyens. Pas plus que l'armée belge, italienne, anglaise, allemande et même... américaine. Même s'il arrive, de temps à autre, que l'intérêt du plus grand nombre prime sur l'intérêt d'un seul.
Si le COMETA est prêt à aller plus loin dans sa démarche, il n'en est pas de même pour tous les secteurs d'activités de l'Etat français. Peut-être y a-t-il des divergences de vue quant à la stratégie d'information? Jusqu'ici, le rapport COMETA n'a pas eu de retour sur le plan officiel. Aucune réaction publique de la part du Président de la République ou du Premier Ministre. Juste quelques papiers ironiques, ci et là, et quelques interviews radio du général Letty.
Si la polémique est forte chez les ufologues, les réactions médiatiques sont également très peu nombreuses. Pas de télévision. Aucun écho dans les média généraux étrangers. Alors, nous essayons, tant bien que mal, de vous tenir informés des suites de ce rapport. Et certains de nos lecteurs-correspondants anonymes (des gens apparemment bien renseignés) nous envoient, à leur tour, leur sentiment ou des infos. Voir parfois les deux.
Le premier à recueillir le sentiment d'un correspondant anonyme fût Yves, le Conseiller Général (bio-généticien) de l'UFOCOM (voir article précédent). On y parle également d'un rapport de la DRM abordant le thème OVNI et où ont été entendus messieurs Boudier et Greslé, décrits comme des chercheurs privés. Il se trouve que j'ai eu confirmation de l'un des intéressés de la réalité de cette audition.
C'est aussi via Internet (puis un coup de fil) qu'il y a quelques semaines, j'avais eu vent de la publication d'un article sur le COMETA dans la revue officielle de la Défense française "Armées d'Aujourd'hui" et ce pour ce mois de septembre 99. Information corrélée par ailleurs. Or, il apparaît qu'en dernière minute, la suppression de l'article aurait été décidée. D'après notre source, la raison invoquée serait : la parution d'un tel article est inopportune. La décision serait venue de la DICOD (Délégation à l'Information et à la Communication de la Défense)… Il nous est impossible de confirmer ce dernier élément.
Thierry, septembre 99
Les OVNI, un enjeu de défense nationale?
<<Envisager toutes les hypothèses>>
En posant la question des conséquences du phénomène des OVNI (Objets Volants Non Identifiés) sur la défense nationale, le COMETA (Comité d'études approfondies) vient de briser un tabou en France. Avec d'autant plus de force que ses membres sont d'éminentes personnalités scientifiques et militaires.
Constitué d'anciens auditeurs de l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN) et d'experts qualifiés provenant de tous les horizons (voir encadré), le COMETA vient de remettre au président de la République, au Premier ministre et aux hautes autorités civiles et militaires un rapport intitulé "Les OVNI et la défense : à quoi doit-on se préparer", qui conclue plus de trois années d'enquêtes et d'auditions. A travers une étude rigoureuse, dont l'objectif est de "dépouiller le phénomène OVNI de sa gangue irrationnelle" selon le professeur André Lebeau, les auteurs interpellent les pouvoirs publics sur les conséquences scientifiques, stratégiques et politiques du phénomène des OVNI.
Déjà en 1976, un comité de l'IHEDN présidé par le Général Blanchard de la Gendarmerie Nationale avait ouvert le dossier des OVNI. Les recommandations de ce comité avaient abouties à la création du Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEPAN), précurseur de l'actuel Service d'expertise des phénomènes de rentrée atmosphérique (SEPRA), organisme du CNES en charge de ce dossier. Aujourd'hui, plus de vingt ans après, il s'agit pour le COMETA de refaire le point des connaissances sur ces observations et de provoquer une nouvelle réaction des autorités françaises : "Les témoignages de gens crédibles ont déjà et doivent continuer à faire évoluer l'état d'esprit au sujet des ovnis", explique le général de division aérienne Denis Letty, ancien pilote de chasse de la FATAC, pour qui il faut briser les incitations à ne pas parler par crainte du ridicule.
Priorité aux faits
Dans une première partie, "Faits et témoignages", le comité a sélectionné, parmi les centaines de cas crédibles observés ces dernières décennies à travers le monde, un certain nombre d'événements non élucidés. "Nous voulons convaincre par le sérieux de notre enquête : tout ce qui n'était pas prouvé à été éliminé" affirme le général Letty. On ne trouvera donc pas, dans le rapport, de témoignages plus ou moins farfelus d'abductions (enlèvements) ou de prélèvement d'organes sur les animaux. Le comité a ainsi recueilli trois témoignages de pilotes civils et militaires français confrontés en vol à des OVNI, avant d'étudier cinq cas aéronautiques majeurs dans le monde et trois cas d'observation à partir du sol. Quatre cas de rencontre rapprochée en France concluent cette partie. Le comité n'a pas d'explication miracle pour tous ces cas qui demeurent inexpliqués : il peut s'agir d'engins secrets terrestres, mais l'hypothèse d'engins d'origine non terrestre ne peut être écartée.
Une seconde partie, "Le point des connaissances" décrit l'organisation de la recherche en France et dans le monde. La recherche française associe le SEPRA, associé au CNES, la Gendarmerie nationale, l'armée de l'Air, la Direction générale de l'aviation civile et la Météorologie nationale.
Le comité émet également des hypothèses scientifiques et aéronautiques sur l'origine des OVNI : propulsion magnétohydrodynamique, propulsion par antimatière… et sur les leçons que nous pouvons en tirer en matière de recherche scientifique. Déplorant de ne pouvoir étudier de fragments d'engins, le comité semble persuadé, sans pouvoir cependant en apporter la preuve, que les Etats Unis cachent quelque chose sur ce qui s'est passé à Roswell en 1947. Il est vrai que les contradictions des versions officielles successives et les procédés de désinformation utilisés par les Américains, exposés dans le rapport, sèment le doute.
De nombreuses réactions dans la presse et sur internet.
Dans la partie "Les OVNI et la Défense", les auteurs estiment qu'en fonction des connaissances acquises sur les OVNI acquises à ce jour, l'hypothèse - décriée - d'une origine extraterrestre ne peut être écartée, appelant une réflexion puis des décisions. "Nous espérons que l'Etat reprendra la balle au bond : nous ne demandons pas la création d'une énorme entité, mais le renforcement des structures existantes (le SEPRA est aujourd'hui réduit à sa plus simple expression) et la création d'une cellule de veille technologique" explique le général Letty. Les auteurs préconisent également de développer l'information des pilotes civils et militaires, du public et des décideurs. Le comité se livre enfin à une analyse prospective, scientifiquement plus contestable, des implications politico-religieuses d'une éventuelle confirmation de l'origine extraterrestre des OVNI. En tous cas, la publication du rapport, qui n'était pas prévue à l'origine, "mais nous avons estimé que nous avions un devoir d'information à l'égard d'un public mature", selon le général Letty, à défaut d'avoir encore suscité de réactions officielles, a déjà eu de nombreux échos dans la presse. Le rapport a également fait beaucoup de bruit sur Internet, dans les forums de discussions d'ufologues. Mais le comité n'estime pas pour autant avoir terminé son travail, comme le précise le général Letty : "Il nous reste maintenant à entrer en contact avec les autres pays, pour faire un point sérieux au plan européen puis occidental".
Thibaud Malterre
(NB: Article prévu pour la revue "Armées d'Aujourd'hui" - rubrique "Société" -, septembre 1999)
Encadré n° 1: "Les principaux auteurs du rapport"
- le général Bernard Norlain, ancien directeur de l'IHEDN.
Encadré n° 2 : "L'affaire de Roswell"
L'année 1947 est marquée d'une vague d'apparition d'OVNI aux Etats Unis. Le 8 juillet au matin, la base de Roswell (Nouveau-Mexique), qui abrite alors les seuls bombardiers atomiques au monde, annonce aux radios locales qu'un "disque volant" s'est écrasé dans un ranch et que les militaires de la base ont récupéré les débris. Dès l'après-midi, le général Ramey (commandant la 8ème armée aérienne) dément l'information : les débris seraient ceux d'un ballon météo. C'est en 1978 que "l'affaire Roswell" se déclenche quand l'ancien officier de renseignement de la base affirme que les débris étaient d'origine extraterrestre. De nombreux témoins déclarent alors qu'ils ont été contraints au silence par l'armée en 1947 et font part de la présence de cadavres d'humanoïdes. En 1991, le général du Bose, ancien chef d'état-major du général Ramey, confirme que ce dernier a substitué aux débris trouvés à Roswell ceux d'un ballon météo. En septembre 1994, l'Air Force publie un rapport sur l'affaire Roswell : les débris proviendraient en fait d'un train de ballons du projet secret Mogul. On apprend en 1995 que tous les documents administratifs de la base de Roswell pour la période de mars 1945 à décembre 1949 ont été détruits. Enfin, en 1995, un film peu crédible sur l'autopsie d'un prétendu cadavre de Roswell jette le discrédit sur l'affaire.
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