SUPER SCOOP VIDEO : A la conquete de l'infiniment petit : La NANO UTOPIE et les NANOTECHNOLOGIES
SCOOP VIDEO : A la conquete de l'infiniment petit : les NANOTECHNOLOGIES
Le futur des nanotechnologies vu par ses experts
Où en seront les nanotechnologies dans 7, 12 ou 20 ans ? Le centre interdisciplinaire de prévision et d'analyse technologique (ICTAF) de l'université de Tel-Aviv a interrogé 139 experts de 30 pays (dont 27 Américains, 18 Allemands, 13 Israéliens et 13 Français) dans le cadre du reseau d'excellence européen “Nano-to-Life” (N2L).
Son enquête révèle que la majeure partie d'entre-eux estiment qu'en 2013 il sera possible de manipuler l'intérieur de cellules sans les altérer et de remplacer les expérimentations sur les animaux par des tests in vitro, que les laboratoires sur des puces et l'autoassemblage de molécules, sans l'intervention d'une source extérieure, seront généralisés, et que des puces utilisant sur des biomolécules, de l'ADN et des peptides, seront commercialisées, ainsi que des médicaments (ou dopants) reposant sur des nanoparticules.
Ils estiment aussi qu'en 2018, il devrait être possible de fabriquer des organes humains artificiels in vitro, d'intégrer des “dispositifs d'autoréparation” (self-repairing abilities en VO) dans des systèmes artificiels, que les puces à base de protéines seront largement utilisées par le grand public. En 2025, selon les experts, des nanomachines permettant le diagnostic, mais aussi des thérapies, pourront être envoyées dans nos corps.
Tous ne sont bien évidemment pas d'accord, et ces chiffres ne représentent qu'une moyenne. Ainsi, 37% des scientifiques interrogés estiment que la fabrication in vitro d'organes humains sera possible avant 2015, mais 31% répondent qu'on ne pourra pas le faire avant 2020. Pour ce qui est du remplacement des expérimentations sur les animaux par des tests in vitro, ils sont 20% à considérer que cela n'arrivera jamais, et 23% à estimer que l'on ne pourra pas développer de systèmes artificiels d'autoréparation.
Si les applications les plus prometteuses ont trait à la santé, tant d'un point de vue scientifique que commercial, les experts interrogés ne se sentent nullement limités dans leurs possibilités, à l'exception de quelques nanotechnologies dont la portée éthique pourrait obérer leur acceptation par le grand public (à commencer par les organes humains in vitro et l'implantation de nanomachines dans le corps).
De façon plus surprenante, les scientifiques ne semblent pas avoir de problèmes de financements. Ceux-ci constituent la dernière de leur priorité. Ils demandent avant tout un accroissement de la recherche fondamentale et appliquée, et un éclaircissement du paysage réglementaire, notamment dans le domaine médical.
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Des colonies de fourmis aux essaims de micro-robots
Le projet Micron (pour “Miniaturised Co-operative Robots advancing towards the Nano range”) avait pour objectif de déployer une équipe de cinq robots mesurant entre 1,5 et 3 cm, alimentés par un système électrique sans fil et dotés d'un système infrarouge permettant de les contrôler à distance et de les faire interagir. L'un d'entre eux pourrait ainsi, doté d'une caméra, repérer les cellules, afin qu'un autre ne s'en saisisse, et qu'un troisième y injecte du liquide au moyen d'une micro-seringue.
Si l'équipe n'a pu finaliser qu'un seul des cinq robots prévus, les quelques tests qu'on lui a fait passer auraient été concluants… à ceci près qu'on ne sait donc toujours pas s'il est possible ou non de faire coopérer de telles équipes de micro-robots. Il est néanmoins déjà question de s'en servir aux fins de microassemblage de composants, et donc à la fabrication de microcircuits, afin de nettoyer certains endroits inaccessibles aux êtres humains, ou encore en vue de manipuler des cellules et d'y injecter du liquide, ce qui pourrait servir à étudier l'ADN ou expérimenter de nouvelles molécules et médicaments !
L'équipe de Jörg Seyfried, du laboratoire de micromecatronique et de microrobotique à l'université de Karlsruhe en Allemagne, se concentre aujourd'hui sur I-Swarm (Intelligent Small World Autonomous Robots for Micro-manipulation), un projet d'essaim de micro-robots ultraspécialisés, aux possibilités limitées, mais déployés en réseau, et destinés à coopérer.
A terme, ces essaims, dont les modes d'auto-organisation et de coopération s'inspirent des colonies de fourmis et autres insectes et animaux évoluant en réseau, pourraient comporter jusqu'à 1000 micro-robots. L'objectif affiché, à l'instar du projet Swarm bots qui précédait I-Swarms, est de tester la viabilité de ces modèles “naturels” d'auto-organisation, et donc d'”intelligence distribuée", dès lors qu'ils sont appliqués à des robots.
Au vu de l'animation de démonstration d'I-Swarm, on ne peut s'empêcher de penser que les micro-robots d'aujourd'hui sont bien moins autonomes (et efficaces) que les fourmis qui les inspirent. Il faudrait plutôt parler de travail en réseau et de répartition des tâches, et à les voir, on pense plus à des Sim's téléguidés qu'à un groupe de travailleurs autogérés.
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En bref : Nanoproduits : déjà parmi nous
Si besoin était, le diaporama du magazine Forbes (lien ci-dessous) consacré aux produits issus de la nanotechnologie confirme la réalité de ses applications concrètes.
Chewing-gums au chocolat, rendus possible par la présence de nanocristaux assurant l'élasticité de la gomme tout en conservant l'arôme du chocolat ; crème faciale à base de buckyballs (nanotubes de carbone fermés, se présentant sous la forme d'une structure sphérique) ; battes de baseball tirant partie de nanotubes de carbone pour augmenter leur efficacité ; chaussettes anti-odeurs incorporant des nanoparticules d'argent…
Ces “Top Nano Products”, tous déjà commercialisés, témoignent de la diversité rendue possible par une maîtrise accrue de l'échelle moléculaire.
L'internet des objets : une nouvelle révolution
L'union internationale des télécommunications publie son 7e rapport internet consacré, cette année, à l'internet des objets ( The Internet of Things ), qu'elle présente comme une nouvelle révolution : comment les technologies ubiquitaires annoncent un monde d'appareils interconnectés ?
Avec l'application de technologies telles que l'identification par radiofréquence (RFID), les capteurs sans fil, les robots et les nanotechnologies, l'internet va s'étendre à des objets bien réels expliquent les auteurs du rapport en enrichissant leur réflexion de très nombreux exemples d'utilisation dans une multitude de domaines d'applications, et pas seulement pour les pays développés. L'impact de ces technologies — utilisées séparément ou associées les unes aux autres — “remettront en question les structures existantes de l'industrie des télécommunications tout en ouvrant des perspectives radicalement nouvelles à des modèles de gestion inédits”.
L'union internationale des télécommunications semble lucide sur l'avenir que dessine cette évolution pour les opérateurs de télécommunication traditionnels : “L'accès large bande a fait évoluer la nature de l'internet qui, d'ores et déjà, capte les recettes des communications téléphoniques établies sur les lignes fixes. L'arrivée de l'internet des objets contribuera à renforcer cette tendance. Les recettes mondiales du trafic de données augmentent beaucoup plus vite que celles du trafic vocal, tendance qui devrait se poursuivre avec les communications entre des millions d'objets.”
Pour autant, rappelle encore l'organisme de standardisation : “A l'heure actuelle, la normalisation des technologies nouvelles reste fragmentaire. Si l'on veut que l'internet des objets devienne réalité, il convient de s'atteler systématiquement à cette tâche de normalisation pour assurer l'interopérabilité des protocoles de communication.”
Autre enjeu, précise le rapport, “à partir du moment où des caméras seront incorporées dans des écrans et des capteurs d'empreintes digitales dans des poignées de porte, notre façon de concevoir le respect de la vie privée risque d'être vite dépassée.” D'où l'impératif de respecter les principes du consentement éclairé, de la confidentialité et de la sécurité des données. Si on ne fait rien pour protéger de manière concerté ces valeurs, la réalisation de cet internet des objets sera beaucoup plus long, conclut le rapport.