Restriction calorique

 

Restriction calorique

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La restriction calorique ou régime hypocalorique est un type de régime alimentaire consistant à réduire les apports caloriques habituellement ingérés, tout en se nourrissant de manière suffisante au niveau qualitatif, de sorte qu'il se passe une sous-nutrition sans malnutrition.

Description[modifier | modifier le code]

Les différents régimes hypocaloriques[modifier | modifier le code]

L'un des plus connus est notamment celui mis en place par le très médiatisé médecin nutritionniste, le Docteur Jean-Michel Cohen. Le fondement de son régime hypocalorique est une alimentation variée et équilibrée. Malgré un mode de fonctionnement quelque peu différent, le régime Weight Watchers, le régime Jenny Craig, le Régime Montignac ou encore la chrononutrition suivent les principes du régime hypocalorique.

Le régime soupe au chou dont le principe de base est celui de la consommation de soupe hypocalorique, associée à deux ou trois autres aliments sur une durée d'une semaine, est beaucoup plus restrictif. De même, le Régime Mayo présente une ration quotidienne de 1000 calories tout au plus, durant deux semaines.

Il faut néanmoins distinguer le régime hypocalorique du régime hyperprotéiné, qui, comme son nom l'indique met l'accent sur la consommation de protéines, à l'image du Régime Dukan[1].

Mise en place et pratique[modifier | modifier le code]

À l'heure actuelle, le régime hypocalorique est le régime le plus suivi et le préféré des internautes. Les jeunes mamans le choisissent aussi, bien souvent, pour se débarrasser de leurs kilos superflus après la grossesse. Il fait aussi des adeptes chez les célébrités. L'actrice Scarlett Johansson, en effet, est parvenue à perdre du poids rapidement[1],[2].

Pour suivre un régime hypocalorique, il faut réduire l'apport de calories de façon à n'en consommer moins que l'on en dépense. Il n'exclut aucune catégorie nutritionnelle : tout aliment est autorisé à condition qu'il soit consommé en quantité moindre. Il faut cependant contrôler les quantités de sucres et de graisses dans le but de pousser le corps à puiser dans ses réserves. La restriction calorique ne doit pas, en revanche, être à l'origine de carences alimentaires. Le but est donc de manger moins, mais en optimisant son alimentation afin de miser sur la qualité de cette dernière et d'éviter la malnutrition. Pour déterminer le nombre de calories quotidiennes, il faut avant tout se fixer une perte de poids précise. On ne choisit pas, en effet, le même nombre de calories si l'on veut perdre cinq ou vingt kilos. De même, la durée du régime dépend du nombre de kilos à perdre. Le régime hypocalorique, en outre, s'associe à des réflexes simples : exclure le grignotage, éviter les boissons à forte teneur en sucres, prêter attention aux assaisonnements et aux sauces qui doivent contenir moins de matières grasses et pratiquer une activité physique régulière ; la marche à pied constitue déjà à elle seule une activité physique. Dans le cadre d'une perte de plus de cinq kilos, mieux vaut se tourner vers un diététicien ou un praticien car outre les conseils nutritionnels, il apportera un soutien psychologique et veillera à la bonne santé du patient. Le régime hypocalorique est reconnu comme étant efficace, mais il nécessite beaucoup de discipline et donc beaucoup de rigueur dans sa pratique[3].

Stabilisation[modifier | modifier le code]

Une fois la perte de poids souhaitée obtenue, pour reprendre une alimentation normale, il faut procéder de façon très progressive dans l'augmentation du quota calorique afin de ne pas reprendre de poids. Pour ce faire, il faut conserver les bonnes habitudes alimentaires et augmenter l'activité physique. Un patient qui ne suivrait pas ces conseils s'expose à de très importants risques de reprise de poids[4].

Avantages et inconvénients[modifier | modifier le code]

Le principal avantage du régime hypocalorique trouve sa source dans son caractère non restrictif des aliments. Plaisir alimentaire et perte de poids ne sont donc pas incompatibles. Il peut, de plus, être choisi par tout type de patients. Il convient, en effet, aussi bien aux personnes obèses qu'aux personnes ne présentant que quelques kilos en trop. Il est néanmoins déconseillé aux enfants, adolescents ou personnes âgées à cause de certains effets secondaires potentiels. Enfin, contrairement à d'autres régimes, aucun changement dans l'alimentation n'intervient : il suffit de réduire la quantité calorique quotidienne.

Si le régime hypocalorique est efficace, le suivre entraîne néanmoins certaines contraintes. Il nécessite notamment de procéder à des calculs quotidiens pour ne pas dépasser la quantité calorique autorisée. Dès lors, on observe parfois chez les patients des frustrations car il n'est pas toujours aisé de se contrôler. Par ailleurs, en cas de non suivi exemplaire du régime hypocalorique, le patient peut s'exposer à de sérieux déséquilibres alimentaires. La stabilisation, en outre, est obligatoire dans le but d'écarter tout effet « yoyo ». Pour finir, le régime hypocalorique peut causer certains effets secondaires dont les plus courants sont les calculs biliaires, présents le plus souvent chez les femmes obèses et davantage fréquents dans le cadre d'une perte de poids rapide. Il est ainsi conseillé aux patients qui suivent le régime hypocalorique à long terme, d'adopter l'utilisation de compléments alimentaires aux composants naturels afin de favoriser le transit intestinal[3].

Lien entre régime hypocalorique et longévité[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

L'un des premiers à évoquer le lien possible entre une alimentation moins calorique et une durée de vie plus longue est Luigi Cornaro, aristocrate italien de la Renaissance. Il a expliqué dans son autobiographie intitulée L'Art de vivre longtemps qu'il consommait de la nourriture sans modération et que son état de santé était devenu critique à l'âge de 37 ans. Il prend alors l'initiative de restreindre son compte journalier de calories jusqu'à la fin de sa vie. Il est alors devenu centenaire et s'est éteint à l'âge de 103 ans. Plus récemment, en 1935, Clive McCay[5], gérontologue américain, a mené une expérience sur des rats. Les résultats ont révélé que ces derniers, nourris de façon nettement moins calorique, vivaient 40 % plus longtemps et présentaient moins de pathologies généralement fréquentes à l'apparition d'un âge avancé. Plus tard, en 1986, Richard Weindruch, professeur à l'Université du Wisconsin-Madison aux États-Unis et spécialisé dans le vieillissement, a pu observer le même phénomène chez des souris. Les études ont été poursuivies ensuite sur divers animaux et notamment sur des araignées ou des poissons. Parallèlement, le Dr Roy Walford[6], rattaché à l'Université de Californie à Los Angeles, a travaillé lui aussi sur des souris et a fait la même constatation. Il a ensuite suivi un régime hypocalorique durant 30 ans, régime fondé sur la consommation journalière de 1500 à 2000 calories. Cela correspond à 30 % de moins que le nombre de calories recommandé en règle générale aux individus de sa taille et de son âge. Il faut noter que pour prévenir toute carence, il ingère des vitamines et des oligo-éléments notamment. Le Dr Roy Walford est néanmoins décédé en 2004 de la maladie de Lou Gehrig, à l'âge de 79 ans.

Etudes récentes[modifier | modifier le code]

Le même type d'expérience a été menée par le Dr Pierette Gaudreau, professeur de biochimie à l'Université de Montréal. Les rats sur lesquels portait l'étude ont été progressivement moins nourris. C'est alors que le Dr Gaudreau a constaté une durée de vie 50 % plus longue que celles des rats nourris à volonté. Leur santé, en outre, était bien meilleure et n'a présenté que bien plus tard les pathologies liées au vieillissement. Cependant, elle affirme que ce processus est difficilement applicable à l'être humain dans la mesure où le régime attribué aux rats était draconien.

En 2009, Richard Weindruch[7], professeur à l'Université du Wisconsin, publie une nouvelle étude qui porte sur une nouvelle expérience effectuée sur des primates. Les résultats ont révélé que 37 % des macaques qui se nourrissaient comme ils l'entendaient, succombaient d'une pathologie liée au vieillissement, alors qu'ils n'étaient que 13 % dans ce cas, lorsque leur régime alimentaire était restreint en calories.

On a constaté un grand nombre de centenaires chez les Japonais de l'île d'Okinawa, bien connus, en effet pour leur consommation riche en légumes et produits de la mer. Ces produits, par ailleurs, sont reconnus comme étant peu caloriques. Aucune preuve scientifique n'a pu néanmoins établir le lien entre ce régime alimentaire et la longévité de ces Japonais[8].

Certains scientifiques, par ailleurs, restent sceptiques quant à l'hypothèse de l'association hypocalorie/longévité. Des chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles et à Irvine ont mis en place un schéma mathématique qui a permis d'estimer une augmentation maximale de l'espérance de vie de 7 %, mais qui ne dépassera pas, en moyenne, les 2 %.

Guylaine Ferland, professeur de nutrition à l'Université de Montréal indique quant à elle que ces expériences sur les animaux, si elles ne permettent pas d'établir un lien direct avec la longévité, mettent en évidence le caractère essentiel de la nutrition dans le processus du vieillissement. Elles prouvent également que le surpoids est à l'origine d'un bon nombre de problèmes de santé qui nuisent à la longévité. Mais, selon elle, la restriction calorique ne doit pas être adoptée dans le but de vivre plus longtemps, le risque étant les carences alimentaires.

Il semble donc qu'il faille choisir le juste milieu. C'est de ce principe qu'est partie la vaste étude québécoise, NUAGE (Nutrition & Age). Elle indique qu'il est possible de ralentir le vieillissement grâce au soin apporté dans l'alimentation, sans pour autant s'imposer une restriction calorique draconienne. L'étude démontre que consommer une grande quantité de sucres et de lipides produit davantage de stress oxydatif, responsable dans certains cas, de l'altérité des cellules au cours du métabolisme humain. Or, certains aliments riches en antioxydants tels que le bleuet, le chou, les haricots rouges, le vin rouge, le curcuma, le poivre ou encore le cacao se sont révélés efficaces pour faire barrage à ce stress oxydatif.

La prochaine étape, selon certains chercheurs, est de retarder le vieillissement par une molécule ou toute autre forme d'intervention médicale. À ce propos, le Dr Richard A. Miller, pathologiste à l'Université du Michigan, pense qu'il sera à terme possible de créer un médicament capable de reproduire les effets de la restriction calorique afin d'allonger l'espérance de vie humaine jusqu'à 112 ans, tandis que certains individus pourraient même atteindre les 140 ans.

Le régime hypocalorique comme moyen de prévention contre le cancer et autres maladies[modifier | modifier le code]

Cancer et autres maladies[modifier | modifier le code]

L'étude de Richard Weindruch a également démontré que les primates, non seulement perdaient du poids, mais étaient aussi en meilleure forme physique et souffraient deux fois moins de cancers liés à l'âge et de maladies cardiovasculaires. De même, seuls 13 % des primates dont le régime était allégé en calories ont développé du diabète, alors que les autres étaient 29 % à présenter des signes avant coureur de la maladie. En outre, en Israël, des scientifiques ont mis au point un modèle mathématique qui explique comment les cellules cancéreuses dont la croissance est rapide, présente un besoin supérieur en calories que celui des cellules saines. Néanmoins, pour l'heure, rien ne prouve que cette méthode peut fonctionner chez l'homme. Mais les études se poursuivent et le Dr David Eichler[9], de l'Université Ben Gurion a démontré que les cellules cancéreuses ont besoin d'une quantité très élevée d'énergie pour se reproduire rapidement. Or, les cellules qui font l'objet de son étude sont mortes en raison d'un apport énergétique insuffisant. Le Dr Eichler pense donc qu'un régime hypocalorique pourrait réduire l'apparition de certaines tumeurs. De son côté, à l'Université de l'Ohio, le Dr Steven Clinton affirme qu'il faudrait maintenant tester cette hypothèse de façon clinique. En outre, certaines études épidémiologiques avaient déjà révélé que dans les pays où l'on mange peu, le cancer était moins présent que dans les pays développés. Il faut noter, cependant, que le recul du cancer ne pourrait intervenir que dans le cas de cancers du sein, de l'estomac ou du côlon. D'autres recherches récentes ont montré qu'adopter un régime alimentaire qui diminue de 30 % le nombre de calories et qui maintient dans le même temps un apport en vitamines, minéraux et nutriments, permet de toucher des voies moléculaires responsables de la progression de la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson notamment.

Troubles digestifs[modifier | modifier le code]

En 2002, des spécialistes de la chirurgie esthétique et de la nutrition, le Dr Alain Butnaru[10] et le Dr Daniel Sister[11] ont publié un ouvrage intitulé La Médecine anti-aging. Ils y indiquent que tout excès de nourriture se transforme en déchet. Ainsi, tous les déchets accumulés perturbent les organes de la digestion pour finalement bloquer le fonctionnement d'élimination et engendrer des risques d'obésité ou de constipation entre autres. Parallèlement, l'organisme, pour lutter contre cet excès de nourriture, ralentit les processus de digestion et d'assimilation. Dès lors, on observe un dysfonctionnement de l'estomac, de l'intestin, du foie ou encore des reins[12].

Cholestérol et pression artérielle[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, plusieurs milliers d'individus suivent scrupuleusement un régime qui n'excède pas les 2000 calories, alors que Modèle:Référence souhaitée/la ration journalière chez un homme est généralement de 3000. Leur cas a été étudié par des scientifiques qui ont noté des niveaux de mauvais cholestérol et de triglycérides inférieurs à ceux des personnes au régime alimentaire classique, ainsi qu'un meilleur taux de cholestérol normal. Par ailleurs, leur cœur ainsi que leur réseau d'artères présentaient un meilleur fonctionnement et une tension artérielle moins élevée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b http://www.aufeminin.com/info-regime-hypocalorique.html [archive] Consultation du 27 mars 2012
  2. http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/mag_2001/mag0427/nu_3914_regime_hypocalorique.htm [archive] Consultation du 27 mars 2012
  3. a et b http://www.top-regime.fr/regimes/regime-hypocalorique.php [archive] Consultation du 27 mars 2012
  4. http://www.bodyscience.fr/?Conserver-son-poids-apres-un [archive] Consultation du 27 mars 2012
  5. http://www.ledevoir.com/non-classe/123206/bien-vieillir-la-nutrition-cle-de-la-longevite [archive] Consultation du 27 mars 2012
  6. http://andreledoux.blogauteurs.net/blog/sante/manger-moins-vous-vivrez-plus-longtemps/ [archive] Consultation du27 mars 2012
  7. http://aging.wisc.edu/research/affil.php?Ident=67 [archive] Consultation du 27 mars 2012
  8. http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=26211 [archive] Consultation du 27 mars 2012
  9. http://www.rtflash.fr/regime-hypocalorique-pourrait-ralentir-cancer/article [archive] Consultation du 27 mars 2012
  10. http://www.alainbutnaru.com/ [archive] Consultation du 27 mars 2012
  11. http://www.beautyworkswest.com/By-dr-sister.aspx [archive] Consultation du 27 mars 2012
  12. http://andreledoux.blogauteurs.net/blog/sante/manger-moins-vous-vivrez-plus-longtemps/ [archive] Consultation du 27 mars 2012

Lien externe[modifier | modifier le code]



30/10/2013
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