Rapport OVNI : "Estimation de la situation"
Estimation de la situation
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L'Estimation de la situation (en anglais : Estimate of the situation) est un rapport secret rédigé en 1948 par le personnel du projet Sign, un projet scientifique d'étude des OVNI créé par l'US Air Force. Dans ce rapport, les scientifiques de Sign expliquent en quoi l'hypothèse extra-terrestre est selon eux la plus plausible pour expliquer la nature des OVNI les plus mystérieux.
Histoire [modifier]
L'historien David Michael Jacobs écrit qu'un cas très documenté d'OVNI, où deux pilotes de lignes expérimentés et au-dessus de tous soupçons, Clarence Chiles et John Whitted, virent au dessus de l'Alabama un OVNI en forme de cigare, très lumineux, et plus rapide que n'importe quel avion de l'époque en 1948, fit changer l'opinion des experts de Sign, auparavant très sceptiques. Le même objet avait été vu quelques jours avant cet événement près de La Haye, aux Pays-Bas.
Comme le note le Dr Michael Swords, "les membres du projet virent qu'ils avaient plusieurs douzaines d'observations aériennes qu'ils ne pouvaient expliquer, dont beaucoup faites par des pilotes militaires ou des scientifiques. Ces objets se comportaient comme des objets technologiques, mais cette technologie n'était pas la nôtre". De ce fait, petit à petit, l'idée qu'une partie des OVNI étaient vraisemblablement d'origine extra-terrestre commença à germer dans l'esprit des experts de Sign.
Lorsque le capitaine Edward J. Ruppelt, ancien directeur du projet Blue Book, rend public l'estimation de la situation en 1956, il écrit :
"Dans les services de renseignements, si vous avez quelque chose à dire sur un problème important, vous écrivez un rapport, une "estimation de la situation". Quelques jours après l'observation du DC63 (le rapport de Chiles et Whitted), le personnel de Sign décida qu'il était temps de faire une estimation de la situation. Et cette estimation était que les OVNI étaient d'origine extra-terrestre !
C'était un document épais avec une couverture noire, imprimé avec le papier standart gouvernemental, sur lequel était tamponné les mots "TOP SECRET".
Il contenait l'analyse de l'Air Force sur beaucoup des incidents dont j'ai parlé, plus d'autres encore. Beaucoup de ces observations venaient de scientifiques, de pilotes et d'autres témoins crédibles, et chacun de ces cas avait une cause inconnue.
... Quant l'Estimation a été complétée, dactylographiée et approuvée, elle à commencée à monter les échelons de la hiérarchie militaire. Elle a générée beaucoup de commentaires mais personne ne l'a rejeté.
Elle a cependant ensuite été rejetée par le général Hoyt S. Vandenberg, qui n'acceptait pas la possibilité d'une origine extra-terrestre de certains OVNI, même si cette idée émanait de scientifiques. Selon Ruppelt, l'Estimation de la situation a ensuite connu une "mort rapide". Quelques mois plus tard, elle a été déclassifiée et plus ou moins oubliée.
Dans les années 1980, un ufologue interrogea un colonel de l'US Air Force, qui avait participé à la rédaction du Rapport quant il était lieutenant. D'après ce colonel, le général Vandenberg avait fait censurer le passage de l'Estimation mentionnant les preuves physiques de l'origine extra-terrestre des OVNI, pour pouvoir rejeter officiellement le rapport ensuite. Cependant, aucune preuve de cette censure n'a été fournie.
Voir aussi [modifier]
Sources [modifier]
- Jerome Clark; The UFO Book: Encyclopedia of the Extraterrestrial; Visible Ink, 1998; ISBN 1578590299
- David Michael Jacobs; The UFO Controversy In America; Indiana University Press, 1975; ISBN 0253190061
- Diana Palmer Hoyt, "UFOCRITIQUE: UFO's, Social Intelligence and the Condon Committee"; Master's Thesis, Virginia Polytechnic Institute, 2000; read it online
- J. Allen Hynek; The UFO Experience: A Scientific Inquiry; 1972; Henry Regnery Company
- Kevin Randle; UFO Casebook; Warner Books; 1989; ISBN 0446357154
- Jenny Randles and Peter Houghe; The Complete Book of UFOs: An Investigation into Alien Contact and Encounters; Sterling Publishing Co, Inc, 1994; ISBN 0806981326
- Edward J. Ruppelt; The Report on Unidentified Flying Objects; 1956; Doubleday & Company online--see Chapter 2
- Michael D. Swords, "UFOs, the Military, and the Early Cold War" (pp. 82-122 in UFOs and Abductions: Challenging the Borders of Knowledge, David M. Jacobs, editor; University Press of Kansas, 2000; ISBN)
- Michael D. Swords, "Project Sign and the Estimate of the Situation" (2000) read it online
Projet Sign
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Le Projet Sign (signe en français) a été la première étude scientifique officielle de l'US Air Force sur les OVNI. Le projet a été créé en décembre 1947 et dissout le 16 Décembre 1948, remplacé par le projet Grudge.
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Contexte [modifier]
Le projet Sign a été créé sous l'impulsion du général Nathan F. Twining, suite à une vague d'OVNI (appelées "soucoupes volantes" à l'époque) en 1947 aux États-Unis, dont les deux plus célèbres cas sont l'observation de Kenneth Arnold en juin et l'incident de Roswell en juillet. Par ailleurs, le projet a été précédé d'une enquête du général James H. Doolittle en 1946 durant l'affaire des "Fusées Fantômes", et d'une étude du général Schulgen durant l'été 47, laquelle étude prouvait l'existence matérielle de ces objets volants[réf. nécessaire]. Par ailleurs, Twining lui écrit, dans un mémo secret de septembre 1947 :
- Le phénomène rapporté est quelque chose de réel et non une vision ou un canular
- Il y a des objets ayant approximativement la forme d'un disque, d'une taille suffisamment importante pour sembler aussi grands qu'un appareil humain.
- Il est possible que certains des incidents puissent être causés par des phénomènes naturels, tels que des météores.
- Les caractéristiques opérationnelles rapportées telles qu'une vitesse ascensionnelle extrême, la manœuvrabilité (particulièrement au niveau du roulis), et des manœuvres qui doivent être considérées comme évasives face à des avions ou radars amicaux, portent à croire à la possibilité que certains des objets sont contrôlés manuellement, automatiquement ou à distance.
- La description apparemment courante des objets est comme suit :
- Surface métallique ou réfléchissant la lumière
- Absence de trainée, à l'exception de quelques cas lorsque l'objet opére apparemment dans des conditions de hautes performances
- De forme circulaire ou elliptique, plat à la base et dômé au-dessus.
- Plusieurs rapports de vols en formation bien tenue variant de 3 à 9 objets
- Normalement aucun son associé, à l'exception de 3 cas où un rugissement grondant a été noté
- Il est possible dans les connaissances américaines actuelles (si un développement détaillé étendu est entrepris) de construire un appareil piloté ayant l'allure générale de l'objet décrit en sous-paragraphes (e) ci-dessus qui serait capable d'une autonomie approximative de 7000 miles à des vitesses subsoniques.
- Tous développements dans ce pays suivant les lignes indiquées seraient extrêmement coûteux, consommateurs de temps et aux dépends considérables des projets actuels et par conséquent, s'ils étaient menés, devraient être mis en place indépendamment des projets existants.
- Une considération adéquate doit être donnée à ce qui suit :
- la possibilité que ces objets soient d'origine américaine - le produit d'un projet de haute sécurité non connu de l'AC/AS-2 ou de ce commandement
- le manque d'indices physiques sous la forme d'éléments récupérés de crash qui prouveraient indéniablement l'existence de ces objets
- la possibilité qu'une nation étrangère ait une forme de propulsion éventuellement nucléaire, qui est hors de notre connaissance scientifique.
Twining recommande ensuite une étude approfondie du phénomène.
Projet Sign [modifier]
La proposition de Twining est approuvée par le gouvernement le 30 décembre 1947, et le projet Sign débute le 22 janvier 1948, sur la base aérienne de Wright-Patterson, dans l'Ohio. Il est placé sous le commandement du capitaine Robert R. Sneider. Bien que le projet ait été classifié "d'accès restreint", son existence est connue du grand public, souvent sous le nom de "Projet Soucoupe". Le projet engage aussi des consultants scientifiques, comme l'astronome américain Josef Allen Hynek, chargé de distinguer les cas de méprises avec des étoiles ou des météorites.
Le Dr Michael D. Swords écrira : « le personnel de ce projet était probablement le plus talentueux groupe d'étude sur les OVNI jusqu'à ce que l'Air Force ait finit ses recherches en 1969. Pour aider l'officier commandant, le capitaine Robert R Sneider, il y avait deux ingénieurs aéronautiques exceptionnels, Alfred Loedding et Albert B. Deyarmond. Il y avait aussi l'expert en nucléaire et balistique Lawrence Truettner. La qualité de ce personnel indique le sérieux (surtout en comparaison avec les années suivantes) avec lequel l'Air Force considérait le phénomène OVNI ».
La première entreprise de grande envergure du projet Sign fut l'étude du célèbre incident de Mantell. Le 7 janvier 1948 , le pilote de l'Air Force Thomas Mantell avait repéré un OVNI dans le ciel du Kentucky et s'était lancé à sa poursuite (chose confirmée par ses coéquipiers qui avaient dû rentrer à leur base avant le drame). On retrouva les débris de son avion éparpillés sur des kilomètres, comme s'il avait été détruit en haute altitude. Les enquêteurs de Sign arrivèrent à la conclusion que Mantell avait confondu la planète Vénus (en plein après-midi) et qu'il avait été victime d'une défaillance d'oxygène. Ils n'expliquèrent cependant pas les observations concordantes de témoins au sol, ni pourquoi l'avion avait explosé en plein vol.
Les enquêteurs furent moins sceptiques lorsqu'en juillet 1948, deux pilotes de ligne virent un OVNI approchant de manière "intelligente". Ils accordèrent une grande crédibilité à ce témoignage et estimèrent que l'objet était peut-être occupé.
Le rapport "Estimation de la situation" [modifier]
Au fil des enquêtes, le personnel de Sign perdit peu à peu son scepticisme initial face à de nombreux cas troublants et inexpliqués. Petit à petit, l'idée que certains de ces OVNI pouvaient être d'origine extra-terrestre fut admise par les experts du projet. Ce fut la rédaction d'un rapport secret resté fameux, nommé "Estimation de la situation". Ce rapport expliquait qu'au vu des performances aériennes de certains des OVNI et de l'impossibilité de les faire correspondre à des phénomènes naturels, l'explication la plus probable et rationnelle était donc qu'une partie des OVNI avaient une origine extra-terrestre.
Ce rapport fut rejeté catégoriquement par le général Hoyt S. Vandenberg, d'autant plus qu'un groupe de scientifiques sceptiques avaient rédigé un autre rapport aux conclusions inverses. Cependant, malgré ce rejet, les scientifiques de Sign continuèrent leur étude du phénomène, ce qui confirma leur première conclusion sur l'origine extra-terrestre des OVNI. C'est alors que le général Charles P. Cabel demanda au personnel de Sign de rédiger un nouveau rapport, lequel devrait exclure l'HET. Ils rendirent un rapport qui ne fut pas aussi explicite que le premier, mais qui sous-entendait la même conclusion.
C'est alors qu'en décembre 1948, le Projet Sign fut dissous et remplacé par le Projet Grudge, composé de scientifiques ne croyants pas à l'HET.
Voir aussi [modifier]
Liens internes [modifier]
Sources [modifier]
- Jerome Clark, The UFO Book: Encyclopedia of the Extraterrestrial, Visible Ink, 1998; ISBN 1578590299
- David Michael Jacobs, The UFO Controversy In America, Indiana University Press, 1975; ISBN 0253190061
- Curtis Peoples, Watch the Skies! - A Chronicle of the Flying Saucer Myth. Smithsonian, 1994, IBSN 1-56098-343-4.
- Edward J. Ruppelt, The Report on Unidentified Flying Objects, Doubleday & Co., 1956 online
- Michael D. Swords, "UFOs, the Military, and the Early Cold War" (pp. 82-122 in UFOs and Abductions: Challenging the Borders of Knowledge, David M. Jacobs, éditeur; University Press of Kansas, 2000; ISBN)
Liens externes [modifier]
- (fr) Article de rr0.org
- (en) La lettre du général Twining
- (en) Interview du Dr Hynek, par Dennis Stacy, 1985
- (en) Analyse du Projet Sign
Besoin d'en connaître
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L'expression « besoin d'en connaître », lorsqu'elle est utilisée dans le cadre d'organisations gouvernementales, et plus particulièrement pour des applications militaires ou d'espionnage, décrit une restriction de l'accès à une information considérée comme sensible.
Le principe de restriction au besoin d'en connaître implique que, même si quelqu'un possède les habilitations officielles nécessaires, l'accès à ce type d'information ne peut lui être attribué qu'uniquement lorsqu'il a le besoin spécifique de la connaître.
La bataille de Normandie en 1944 est un exemple d'une restriction au besoin d'en connaître. Parmi plusieurs milliers de militaires impliqués dans l'organisation du débarquement, seule une petite poignée d'entre eux avait la connaissance de l'ensemble de l'opération ; ces derniers ont donné au reste du personnel militaire uniquement les informations dont il avait besoin pour réaliser leur mission.
En sécurité informatique, les mécanismes de contrôle d'accès discrétionnaire de certains systèmes d'exploitation peuvent être utilisés pour renforcer le besoin d'en connaître. Dans cette situation, le propriétaire d'un fichier détermine quels autres utilisateurs peuvent avoir accès à son fichier. Le besoin d'en connaître est souvent appliqué aussi avec des modèles de mandatory access control.
Voir aussi [modifier]