Mort

 

Mort

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Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le sens commun du mot « mort » (fin de la vie). Pour les autres significations, voir Mort (homonymie).
La Faucheuse, une allégorie de la mort, inéluctable et imprévisible, en vogue dans l'Occident chrétien depuis l'époque médiévale au moins.
L'humanité est culturellement confrontée au phénomène de la mort depuis plus de 300 000 ans. Le nombre d'individus vivants (et donc de futurs morts) augmente de plus en plus vite, avec le développement exponentiel de la démographie depuis environ 4 siècles. En rouge la population vivante actuelle, en gris l'humanité morte depuis 200 000 ans environ, et en noir, l'humanité antérieure (estimation quantitative plus difficile)
Nombre estimé de morts durant le XXe siècle (total, toutes causes confondues), comparé au nombre total de personnes ayant vécu durant tout le siècle (totalité du rond). Au siècle suivant (XXIe siècle), ce seront plus de 7 milliards de personnes qui devraient décéder. Des questions éthiques et prospectives nouvelles sont posées à l'humanité, avec des enjeux psycho-sociaux-environnementaux importants (par exemple lié à la crémation des corps (consommatrice de pétrole en Occident et traditionnellement de bois de feu en Inde), ou aux espaces à réserver aux cimetières)
L'homme entretien des relations très complexes avec la mort des animaux (mort éventuellement violente dans le cas par exemple des corridas, de certaines formes de chasse, piégeage ou de pêche). La relation va de l'empathie au déni de souffrance, selon que l'animal soit proche, révéré, ou domestiqué, ou qu'il soit prédateur et concurrent (ici épervier mort). Ces relations varient beaucoup selon les cultures, contextes et personnalités individuelles

La mort est un concept qualifiant l'état d'un organisme biologique ayant cessé de vivre (même si ce terme s'utilise également au sens figuré pour désigner par exemple la dégénérescence d'une étoile[1], ou d'une langue ayant perdu ses derniers locuteurs[2]). Cet état se caractérise par une rupture définitive dans la cohérence des processus vitaux (nutrition, respiration…) nécessaires au maintien homéostatique de l'organisme considéré, ce qui distingue la mort d’une altération temporaire comme dans le cas de l'hibernation ou certaines congélations.

Au niveau cellulaire, la mort désigne l’arrêt des fonctions de base d’une cellule. Au sein de communautés pluricellulaires, cette mort peut être accidentelle (nécrose) ou régulée, voire programmée (apoptose). Toutefois il existe parfois des dérèglement qui remettent en cause cette mort régulée : la cellule est alors dite immortelle car elle peut se scinder en cellules filles un nombre de fois illimité. Les organismes unicellulaires qui se reproduisent uniquement par scissiparité sont en principe immortels, bien qu'après marquage il apparaisse que ces cellules vieillissent elles aussi, ce qui altère leur capacités homéostatiques et reproductives. Chez les organismes pluricellulaires, les cellules sexuelles, dites germinales, sont potentiellement immortelles, contrairement aux cellules de leur enveloppe somatique qui finissent irrémédiablement par mourir sous l'influence des facteurs pathogènes extérieurs, ou à cause du phénomène de vieillissement. L'enveloppe somatique forme alors ce qu'on appelle un cadavre, qui se décompose ensuite sous l’action de l'oxydation, des bactéries et de divers organismes nécrophages et détritivores, contribuant au recyclage de la matière organique et minérale.

À l'échelle des organismes, la mort peut être vue comme la fin de la vie par opposition à la naissance, ou comme l’absence de vie. Dans le premier cas, le fait que le cœur puisse arrêter de battre pendant un moment avant d’être réanimé pose la question de la limite, ou de la transition entre vie et mort. Face à cette question, l’Organisation mondiale de la santé animale considère la mort comme « la disparition irréversible de l’activité cérébrale mise en évidence par la perte des réflexes du tronc cérébral »[3]: elle adopte ainsi une définition de la mort en tant que mort cérébrale, par distinction avec un simple arrêt cardio-circulatoire, état qualifié de « mort clinique ».

À une échelle biologique plus historique et spatiotemporelle plus large, si l'individu disparaît en tant qu'entité unique au moment de la mort, une partie de son patrimoine génétique persiste dans sa descendance (si elle existe) et la vie de l'espèce et des écosystèmes dans lesquelles elle s'intègre se perpétue, tout en évoluant.

Définition médico-légale[modifier | modifier le code]

La mort est le moment où le corps commence à se décomposer. Médicalement, certains états mènent irrémédiablement à la mort, alors même que des cellules du corps continuent à vivre. C’est le cas de la mort cérébrale. Cependant, une minorité de personnes subissant une mort cérébrale n'en sont pas mortes. On considère qu'elles étaient en expérience de mort imminente.

Cette définition légale est importante, car c’est elle qui va permettre des actes tels que le prélèvement d'organes pour la transplantation : la mort légale précède en ce cas la mort physiologique. On maintient ainsi des personnes en état de mort cérébrale sous respiration artificielle, lorsque le cœur continue à battre spontanément : cela permet de maintenir les organes en bon état en vue d’un prélèvement. Certains pays autorisent le prélèvement d’organes à cœur arrêté, c'est-à-dire lorsque la personne n'est pas en état de mort cérébrale. Cette pratique est controversée.

Décès[modifier | modifier le code]

Dans la plupart des cas, le décès est constaté par un médecin par des signes cliniques caractérisant un arrêt cardio-circulatoire prolongé. Cela peut être un échec des tentatives de réanimation cardio-pulmonaire par une équipe médicale, ou bien la constatation par un médecin généraliste à domicile pour une personne que l’on sait en fin de vie (personne âgée ou bien souffrant d’une maladie diagnostiquée).

En France, comme dans la plupart des pays développés, le médecin remplit alors un certificat de décès comportant la date et l’heure de la constatation de la mort, l’identité de la personne décédée, les causes suspectées, l’absence de contre-indication à une inhumation ou à une crémation. L'état de mort légale entraîne la perte des droits de la personnalité : la personne décédée n'est plus considérée, sauf exceptions, en tant que personne au sens juridique du terme.

Définition générale[modifier | modifier le code]

La mort biologique résulte de l’incapacité permanente d’un organisme à résister aux modifications imposées par son environnement. Cette définition permet de définir en miroir aussi ce qu’est la vie (dans sa définition la plus large) : la capacité à maintenir son intégrité malgré la pression de l’environnement (homéostasie).

En termes d’entropie (niveau de désorganisation), il s’agit pour l’organisme de maintenir localement une entropie basse. Or l’entropie d'un système fermé ne peut qu’être stable ou augmenter d’après les principes de la thermodynamique. L’organisme doit donc puiser dans son environnement (d’où la nécessité de respirer etc.). La mort intervient quand l’organisme ne peut plus puiser et maintenir son entropie basse. La principale source d’énergie sur Terre est la lumière du soleil qui permet la photosynthèse.

Organismes unicellulaires[modifier | modifier le code]

On ne peut se contenter de la définition donnée plus haut pour les organismes unicellulaires, tels que les bactéries, levures, les champignons unicellulaires. En effet, ces organismes possèdent une forme de résistance aux variations de conditions extérieures : la spore. Pour ces organismes, le critère de la vie devient le suivant : la membrane cellulaire est intègre et sépare un milieu intérieur de composition différente du milieu extérieur. La mort est donc causée par la rupture de la membrane. La présence de cette forme de résistance explique la différence entre la pasteurisation et la stérilisation, seul ce dernier traitement tuant les spores.

Les organismes unicellulaires meurent aussi de « vieillesse ». Cela est assez bien documenté dans le cas des levures saccharomyces sp. Une cellule mère donne par division deux cellules filles. On a toujours pensé que ces cellules filles sont identiques entre elles. Ce n’est pas le cas. Il existe en effet sur l’une des cellules une cicatrice visible sur la membrane et reflet de la division qui vient de se produire. Au-delà d’un certain nombre de ces cicatrices, la cellule ne peut plus se diviser : elle mourra de « vieillesse ».

Virus[modifier | modifier le code]

Les virus se situent dans l’inerte. Ainsi, la question de la catégorisation d’un virus parmi les organismes vivants n’étant pas tranchée de manière satisfaisante, il est impossible de se prononcer sur la mort d’un virus en général. Car il a besoin d'un autre être vivant pour survivre

Cela dit, il existe différents types de virus, se situant plus ou moins du côté du vivant ou de celui de l’inerte. Par exemple, beaucoup de virus sont grosso modo du code génétique dans une membrane ayant la propriété de se fondre avec celle des cellules infectées. Ces virus peuvent être comparés à des livres attrayants, le texte étant le code génétique. Ils seraient donc, d’un point de vue biologique, plutôt du côté de l’inerte. Par contre, le virus ATV (Acidianus Two-tailed Virus) quand il sort de la cellule qui l’a produit a une forme de citron et deux bras lui poussent à chaque extrémité. C’est un processus actif, ce qui fait que ce virus est plus du côté du vivant que de l’inerte (Pour la Science, décembre 2006). Quant au virus mimivirus, il contient un code génétique plus important que certaines bactéries, et en même temps de l’ADN et de l’ARN.

Les médicaments antiviraux se contentent d’empêcher les virus de se multiplier, par interférence avec la réplication du matériel génétique, formation de la capside ou prévention de la formation de virus complets. La prévention de l’encapsidation du code génétique du virus, ARN ou ADN, dans la capside virale est donc une manière d’inactiver un virus. Dès que les conditions sont à nouveau réunies (présence d’une cellule hôte, absence d’antiviraux), le virus se multipliera à nouveau. Le problème se complique par la présence d’une forme silencieuse du virus au cours de laquelle le code génétique du virus s’intègre dans celui de l’hôte parasité. La destruction totale du virus implique la destruction de ce code.

Statistiques[modifier | modifier le code]

Les statistiques modernes de mortalité humaine ne concernent que les personnes ayant été vivantes, ne serait-ce que quelques secondes, à l'exclusion des statistiques de mortinatalité. Cependant, dans le passé, plusieurs pays incluaient dans la mortinatalité une partie des décès peu après la naissance, et les excluaient donc des statistiques de mortalité, ce qui pose des problèmes de comparabilité des données dans le temps et dans l'espace (entre pays)[réf. nécessaire].

Les causes de mortalité sont un élément important de l’épidémiologie. En France elles sont suivies par un laboratoire de l’INSERM, le CEDPIC (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès ; Centre Collaborateur OMS) qui a notamment produit une base de donnée alimentaire en 1968 (près de 18 millions de données, issues des certificats de décès (établis par les médecins lors du constat de décès) et des bulletin de décès (faits par l’officier d’état civil en mairie)[4].

Philosophie et religion[modifier | modifier le code]

La mort est appréhendée différemment selon les courants philosophiques ou religieux.

Philosophie[modifier | modifier le code]

Le Triomphe de la Mort
Peinture de Pieter Bruegel l'Ancien (1562).

En paléontologie, la découverte de rites funéraires est un élément important pour déterminer le degré d’éveil social d’un hominidé.

Cette conscience de la mort est un moteur de cohésion sociale (s’unir pour résister aux calamités, aux ennemis) et d’action (réaliser quelque chose pour laisser une trace). Elle est un élément important de la réflexion métaphysique. C’est aussi ce qui donne la puissance symbolique à des actes tels que l’homicide et le suicide.

La philosophie des Lumières en Europe, incitant à la maîtrise de la nature, suggère l’avènement d’une domination de la dégradation du corps de l’Homme.

D'après Platon, la mort est la séparation de l'Âme et du Corps. Enfin délivrée de sa prison charnelle, l'Âme immortelle peut librement rejoindre le ciel des Idées, L'Éternité, le domaine des philosophes. (cf. Phédon)

Selon Épicure, la mort n'est rien puisque « tant que nous existons la mort n'est pas, et que quand la mort est là nous ne sommes plus. La mort n'a, par conséquent, aucun rapport ni avec les vivants ni avec les morts, étant donnée qu'elle n'est plus rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus. » (Lettre à Ménécée).

Jankélévitch, dans La Mort, quant à lui propose une réflexion sur la mort d'un point de vue grammatical : « la mort en troisième personne est la mort-en-général, la mort abstraite et anonyme » (c'est la mort du « on »), « la première personne est assurément source d'angoisse [...] En première personne, la mort est un mystère qui me concerne intimement et dans mon tout, c'est-à-dire dans mon néant » (la mort du « je »), « il y a le cas intermédiaire et privilégié de la deuxième personne; entre la mort d'autrui, qui est lointaine et indéfférente, et la mort-propre, qui est à même notre être, il y a proximité de la mort du proche » (c'est la mort du « tu »).

Religions[modifier | modifier le code]

Animisme[modifier | modifier le code]

Dans l'animisme, la mort est perçue comme une continuité, au point que l'on puisse dire qu'il n'y a pas vraiment de mort dans le langage animiste et que le dialogue des « morts » et des vivants se poursuit sans interruption.

Un célèbre poème de Birago Diop intitulé Souffles[5] résume cette perception :

« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/ Ils sont dans l’Ombre (…) / Les morts ne sont pas sous la Terre:/ Ils sont dans le Bois (…) / dans l’Eau (…) / dans la Foule (…) / Les Morts ne sont pas morts. »

Athéisme[modifier | modifier le code]

Pour les athées la mort ne recèle aucun mystère métaphysique : elle n'est pas plus difficile à appréhender que ne l'est le sommeil profond, et il n'existe pas plus de vie après la mort qu'avant la naissance.

On peut par exemple citer le philosophe grec Épicure :

« Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas[6]. »

Citons encore Wittgenstein, dans le même esprit, mais deux millénaires plus tard :

« La mort n'est pas un événement de la vie. On ne vit pas la mort. Si l'on entend par éternité non la durée infinie mais l'intemporalité, alors il a la vie éternelle celui qui vit dans le présent. Notre vie n'a pas de fin, comme notre champ de vision est sans frontière[7]. »

Bouddhisme[modifier | modifier le code]

La mort n’est qu’un passage d’une vie à l’autre dans le bouddhisme qui ne reconnait ni les concepts de dieu, ni d'âme. Anatta : «Il y a deux idées, psychologiquement enracinées dans l'individu : protection de soi et conservation de soi. Pour la protection de soi, l'homme a créé Dieu duquel il dépend pour sa propre protection, sauvegarde et sécurité, de même qu'un enfant dépend de ses parents. Pour la conservation de soi, l'homme a conçu l'idée d'une âme immortelle ou Ātman qui vivra éternellement. Dans son ignorance, sa faiblesse, sa crainte et son désir, l'homme a besoin de ces deux choses pour se rassurer et se consoler; c'est pourquoi il s'y cramponne avec fanatisme et acharnement.»[8]

Le Bardo Thödol (Livre des morts tibétain) décrit les différentes étapes de ce passage d’une vie à une autre vie et constitue une sorte de guide fournissant divers conseils (abandon de l’ego, etc.) pour réussir cette transition.

Pour un être éveillé, la mort n’est pas un passage d’une vie à une autre : c'est la fin du conditionnement, donc la fin de toute existence possible (parinirvâna).

Christianisme[modifier | modifier le code]

Pour le christianisme, seul le corps peut être concerné par la mort et celle-ci n'est que passagère.

La conséquence de la mort du corps est la séparation de celui-ci avec l'âme qui est immortelle. Le corps, quant à lui, doit ressusciter pour se joindre de nouveau à l'âme à la Fin des Temps qui est le triomphe final de Dieu et de la vie.

Après la mort du corps, les âmes des morts se trouvent aussitôt face à Dieu qui, selon les catholiques et les protestants, leur apparaît alors pleinement tel qu'il est : elles peuvent donc choisir librement, en pleine connaissance de cause, sans être influencées par le monde extérieur terrestre, de vivre ou non avec lui pour l'éternité. Les orthodoxes, pour leur part, ne croient pas que Dieu soit vu tel qu'il est [réf. nécessaire] car il est essentiellement au-delà de tout ce qui peut être vu, même après la mort.[réf. nécessaire]

  • Soit le mort choisit de vivre avec Dieu parce qu'il reconnaît en Dieu ce qu'il a toujours cherché pendant sa vie terrestre (sans forcément en avoir conscience), ou parce que même en ne l'ayant pas recherché, ce qu'il découvre lui plaît [9].

Dans ces deux cas de figure, le christianisme considérant que Dieu est la source de tout bien, les âmes qui choisissent de vivre avec Dieu sont alors comblées dans leur recherche du bien et vivent dans le bonheur parfait pour l'éternité.

Cependant, pour les catholiques et les orthodoxes, la distance qui sépare l'âme du mort de la perfection divine est telle que les âmes qui choisissent Dieu ressentent d'elles-mêmes leur indignité et le besoin de se purifier au préalable : elles se dirigent d'elles-mêmes vers le Purgatoire par pudeur, face à la pureté divine[10].

Au Purgatoire, elles n'ont plus la vision de Dieu (la « vision béatifique ») et ressentent le regret de ne pas avoir fait tout le bien possible. Une fois purifiées, ces âmes quittent le Purgatoire pour le Paradis. Seules les personnes parfaitement pures peuvent entrer directement au Paradis : Jésus, Marie par exemple. Les Protestants ne croient pas à l'existence du Purgatoire.

  • Soit la personne morte choisit de faire son bonheur seule et refuse la compagnie de Dieu par une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), dans laquelle elle persiste jusqu’à la fin [11].

Elle préfère se priver elle-même de Dieu plutôt que de reconnaître et rejeter le mal qu'elle a commis ; elle est laissée à elle-même et au mal dans lequel elle persiste, ce qui constitue l'Enfer[12] qui n'est pas un lieu mais l'état de l'âme qui choisit de vivre sans Dieu. Ce choix définitif, en conformité ou non avec la vie qu'on a menée, se faisant face à Dieu, il n'est pas dû à l'ignorance ou l'incompréhension comme cela peut avoir été le cas pendant la vie terrestre.

Pour les Protestants, l'homme choisit de vivre ou non en conformité avec la volonté divine, en reconnaissant Jésus comme son sauveur et Seigneur, et ce avant de passer en jugement ou de voir Dieu face à face[13].

L’eschatologie chrétienne a réfléchi sur le sens de la mort et des fins dernières. Il y a un jugement immédiat de l’âme et un jugement dernier collectif afin que les mérites de chacun soient connus de tous[14].

Hindouisme[modifier | modifier le code]

L’hindou croit en une vie après la mort — le corps n’étant qu’une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque survient le moment de quitter la vie, il est dit que toutes les facultés d'action et de sensations se replient dans le mental (manas), puis le mental se replie dans le souffle (prana) puis le souffle dans l’âme individuelle ou Jivatman et enfin cette dernière retourne au Brahman et atteint la libération ou moksha[15]

Cependant, si son karma a accumulé le fruit de trop d’actes négatifs (les mauvaises actions), l’âtman s’incarne dans un nouveau corps sur une planète comme la terre (ou inférieure qui compose l’enfer), afin d’y subir le poids de ses mauvaises actions. Si son karma est positif, il ira vivre comme un dieu ou deva, sur l’une des planètes célestes (supérieures à la terre, ou paradis).
Une fois épuisé son karma, l’âme retournera sur terre dans un autre corps au sein d’une caste.
Ce cycle est appelé samsâra. Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit vivre de manière à ce que son karma ne soit ni négatif, ni positif, selon ce verset de la Bhagavad-Gîtâ (II.11) : « Tu t'apitoies là ou la pitié n'a que faire, et tu prétends parler raison. Mais les sages ne s'apitoient ni sur qui meurt, ni sur qui vit. » [16] Au moment de la mort l’esprit est séparé du corps. Le non-initié sera alors pris d’une irrésistible envie d’en retrouver un, ce qu’il fera. Par contre, l’initié saura trouver la porte de la libération.

Islam[modifier | modifier le code]

Dans l'islam, la conséquence de la mort du corps est la séparation de celui-ci avec l'âme (c'est l'ange de la mort, nommé Malak Al Mawt, qui est chargé de cette tâche). Le corps, quant à lui, doit ressusciter pour se joindre de nouveau à l'âme à la fin des temps lors du Jugement Dernier. Le Coran décrit en détail et mentionne de nombreuses fois la résurrection et le Jugement Dernier.

Selon l'Islam, tous les êtres sont destinés à mourir, comme il est indiqué dans la Sourate 3 ALI-IMRAN La famille d'Imran, verset 185 : « Toute âme goûtera la mort ». Y compris l'ange de la mort lui même, qui sera le dernier à mourir, mais à l'exception de Dieu, qui est éternel.

Du point de vue du rituel, quand un musulman est au seuil de la mort, il doit prononcer une dernière fois la chahada, le témoignage de Foi. Ceux qui l'assistent dans l'agonie doivent l'inciter à la répeter et lire la sourate 36 YA-SIN au chevet du mourant car elle incite l'âme à ne pas être tentée par le Diable dans les affres de la mort. Après la mort, le corps est lavé et enveloppé dans des pièces de tissu blanc (Al Kafn), le linceul, par la suite les musulmans font la prière funéraire Salat Al Janaza, de préférence à la mosquée, à la suite de quoi on procède à l’enterrement le plus tôt possible. Le corps est enterré le visage tourné vers La Mecque ou, s'il est dans un cercueil, il est positionné de telle façon que La Mecque se trouve à sa droite. Le rite funéraire consiste à jeter de la terre sur le linceul (s'il n’y pas de cercueil), tandis que les personnes présentes prient et invoquent Dieu pour qu'Il aide le défunt à bien répondre aux questions de Monkar et Nakir, les deux anges qui questionnent les morts dans leur tombe.

Jaïnisme[modifier | modifier le code]

Dans le jaïnisme, comme dans l'hindouisme, l'âme est soumise au cycle des naissances et des morts. L'âme y est donc une entité distincte qui voyage par-delà les limites et la disparition du corps[17].

Judaïsme[modifier | modifier le code]

Dans la religion juive, on considère que la mort n’est que la séparation du corps (gouf) et de l’âme (néfesh). Cette âme, une fois libérée de son enveloppe corporelle va selon les actions réalisées dans la vie humaine dans différents lieux. Si les actions ont été bonnes et si le juif a respecté les commandements de la Torah son âme montera au ciel dans des degrés plus ou moins élevés et ce grâce à la légèreté de son âme. Au contraire une vie remplie de pêchés alourdira cette âme qui sera condamnée à errer sur terre, au niveau 0, et désirer perpétuellement sans pouvoir satisfaire ses besoins faute de corps matériel. Un état infernal d’errance et de souffrance.

Lorsqu'une personne décède, on doit l'enterrer au bout de trois jours (l'âme peut revenir dans le corps du défunt et peut revenir à la vie, sous un délai de trois jours. La seule raison qui fait que l'on enterre pas le mort le jour même, c'est quand le décès se déroule juste avant ou pendant un jour de fête (Yom-Tov). Un homme (bénévole d'une association, la Hevra kaddisha, la « confrérie sainte » en français) qui ne connaît pas le défunt, nettoie le corps, soigne les blessures (si le défunt en avait), l’habille d'une robe blanche et couvre la tête du défunt avec son talith qu'il portait lors de sa vie. Ensuite, la levée du corps se déroule en une heure. Le corps du défunt, (couvert des pieds à la tête), est exposé dans un cercueil dans sa maison où à l'hôpital. Seule la famille est autorisée à rester autour du cercueil. À ce moment-là, la personne qui a nettoyé le corps lit les tehillim. Lire les tehillim est censé interpeller l'âme du défunt, car l'âme est pendant sept jours après le décès, juste au-dessus du corps, et voit et entend tout ce qui se passe dans la pièce. Enfin, a lieu l'enterrement. Les amis et la famille se rendent au cimetière, un discours en hommage du défunt est prononcé et des bénédictions sont récitées avant la mise en terre. Lorsque l'on enterre le cercueil, les endeuillés (fils, frères et parents du défunt) jettent de la terre sur le cercueil avant de l'ensevelir. Les endeuillés déchirent alors leur vêtement en signe de deuil et récitent enfin le kaddish.

La religion juive accorde une importance extrême et un profond respect au défunt. On récitera alors le Kaddish au moins cinq fois par jour pendant un an à partir de l'enterrement, dans le but de permettre à l'âme du défunt de monter dans les « niveaux » célestes.

Polythéisme mésoaméricain[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Religions mésoaméricaines.

Spiritisme[modifier | modifier le code]

Les spirites considèrent que chaque individu existe avant sa naissance et s'incarne sur la Terre pour progresser et vivre une expérience éducative. L'incarnation provoquant une perte temporaire du souvenir des vies antérieures. La mort du corps matériel libère l'esprit éternel de l'homme, qui retourne ensuite dans une « dimension spirituelle » correspondant à son niveau d'avancement [18].

Témoins de Jéhovah[modifier | modifier le code]

Les Témoins de Jéhovah considèrent que lors de la mort, l'âme meurt en même temps que le corps. Le corps et l'âme sont un tout, l'un ne pouvant exister sans l'autre : « et l'homme devint une âme vivante » (Gen 2:7 TDMN). Les Témoins de Jéhovah croient que certains morts seront ressuscités de manière physique sur Terre (transformée en paradis) sans maux (par exemple Jean le Baptiseur aura sa tête), et que d'autres (les chrétiens oints, les 144000, les apôtres fidèles ...) seront ressuscités au ciel (spirituel) avec un corps spirituel totalement différent du corps physique (par exemple pas de sexe homme/femme).

Saints des derniers jours[modifier | modifier le code]

Pour les saints des derniers jours (mormonisme), la préexistence, vie avant la naissance en présence de Dieu, la vie sur terre, temps de mise à l’épreuve et d’expériences, et la vie après la mort font partie du plan de salut. Après la mort, le monde des esprits est l’endroit où attend l’esprit de l’homme entre la mort et la résurrection. Il comporte deux parties distinctes : la prison des esprits où sont reçus ceux qui n'ont pas obéi à l'Évangile ou qui ne l'ont pas accepté pendant qu'ils étaient sur la terre ou qui n'ont pas eu l'occasion de l'entendre, et le paradis. L'Évangile est enseigné dans la prison des esprits et ceux qui acceptent le sacrement du baptême célébré en leur faveur dans les temples vont dans le paradis. Chaque être humain ressuscitera (réunion du corps et de l’esprit) avant d’être amené devant Dieu pour le jugement dernier où sera tenu compte de la globalité de la personne jugée (connaissance, actes, paroles, pensées, désirs, repentance). Selon ces critères, l’un des trois degrés de gloire, téleste, terrestre ou céleste (en présence de Dieu) lui sera attribué.

Symbolique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : La Mort (mythologie).

La haute teneur symbolique de la mort et la forte charge affective liée au décès d’êtres humains ont façonné l’imaginaire des Hommes qui ont créé un personnage, la Mort, qui vient chercher les gens au terme de leur vie.

Deux représentations symboliques se démarquent : la douce et l’austère. La première se réfère à la douce mort qui libère des souffrances infinies auxquelles la vie nous oblige. La deuxième vient souligner le côté cruel, froid et irrémédiable qu’elle peut prendre lorsque les proches du défunt le pleurent.

Démarches administratives[modifier | modifier le code]

  • La déclaration unique à l'administration, en cas de décès d'un parent, fait partie des démarches administratives en ligne qui seront effectuées via Mon.service-public.fr, un portail internet de l'administration française créé début 2009[19].
  • Le corps peut être ensuite transporté, sans cercueil, dans un véhicule spécifique, par une entreprise funéraire, dans un délai de 48 h après le décès. Ce transport qui nécessite une déclaration préalable à la mairie du lieu de décès effectuée par l'entreprise funéraire elle-même, peut se réaliser :
    • soit de l'établissement de santé dans lequel le décès est survenu vers un domicile ou une chambre funéraire,
    • soit du domicile du décédé ou de la voie publique vers la chambre funéraire.
  • En France, l'inhumation ou la crémation du corps de la personne décédée doit avoir lieu dans un délai de 6 jours après le décès (non compris dimanches et jours fériés).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir par exemple le dossier Mort biologique, mort cosmique (sous la direction de M. F. Bacqué et G. Chapouthier) Études sur la mort, 2003, no 124
  2. Voir par exemple l'article « La mort des langues » sur le site de l'université Laval, ou encore l'ouvrage Halte à la mort des langues de Claude Hagège.
  3. Code sanitaire pour les animaux terrestres [archive], Organisation mondiale de la santé animale, 2008, (page consultée le 5 février 2008).
  4. (fr) Présentation du CEDPIC [archive]
  5. Leurres et Lueurs (1960), Birago Diop
  6. Lettre à Ménécée
  7. Tractatus logico-philosophicus
  8. Walpola Rahula,L'Enseignement du Bouddha d'après les textes les plus anciens' (préface de Paul Demiéville), Collection Points Sagesses n °SA 13, Éditions du Seuils,1961.
  9. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText [archive]
  10. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText [archive]
  11. http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P2J.HTM [archive]  : article 1037 du Catéchisme de l'Église catholique : « Dieu ne prédestine personne à aller en enfer » (cf. DS 397 ; 1567). Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l’Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut « que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir » (2 P 3, 9)
  12. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText [archive]
  13. Jean 3v17 : « En effet, Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Celui qui met sa confiance en Lui n'est pas condamné, mais celui qui n'a pas foi en Lui est déjà condamné... » (Bible version SEMEUR 2000)
  14. Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText [archive]
  15. La mort et les états posthumes, Dominique Viseux, Guy Trédaniel
  16. La Bhagavad-Gîtâ, édition bilingue, traduction d'Emile Sénart, Paris, Les Belles Lettres, 2004.
  17. Le Jaïnisme [archive]
  18. « Les Esprits revêtent temporairement une enveloppe matérielle périssable, dont la destruction, par la mort les rend à la liberté. » Le livre des Esprits, introduction.
  19. http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i9j9IOtVRn-zE9dzH2yp41WA1FvQ [archive]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Platon, Phédon, avec une introduction de Monique Dixsaut, Garnier Flammarion.
  • Pascal, Pensées.
  • Heidegger, Être et temps.
  • Épictète, Entretiens.
  • Saint Augustin, Confessions.
  • Malebranche, Entretiens sur la métaphysique, sur la religion et sur la mort.
  • Vladimir Jankelevitch, La mort, Champs Flammarion.
  • Maxence Caron, article sur la « Mort », dans Dictionnaire philosophique, sous la direction de Jean-Pierre Zarader, Paris, 2007
  • Arnaud Join-Lambert, Les expériences de mort imminente. Namur, Éditions Fidélité, 2010 (collection Que penser de… ? 76) 120 p. (Fiche de l'ouvrage)
  • Jean-Paul Bourre,"Voyage au centre de La Vie,Par La Mort nous sortons du temps, éd. Robert Laffont 1993, réed. j'Ai lu 1995.
  • Bernard N. Schumacher : Confrontations avec la mort. La philosophie contemporaine et la question de la mort. Éditions du Ce.rf, 2005 -ISBN 2-204-07603-1
  • Jean Guitton : Justification du temps, 1942, L’existence temporelle, 1949, Philosophie de la résurrection (Monadologie), 1978
  • Jacques Monod : Le Hasard et la nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne. Paris, Le Seuil, 1970 -ISBN 2-02-000618-9
  • L'Évangile selon saint Jean
  • L'historien Michel Vovelle a publié plusieurs ouvrages sur la mort:
  • Vision de la mort et de l'au-delà en Provence du XVe au XIXe siècle d'après les autels des âmes du purgatoire, (en collaboration avec Gaby Vovelle), Paris, A. Colin, 1970 ;
  • Jacques Choron,"La Mort et La Pensée occidentale", éd. Payot,1969.
  • La Mort et l'Occident de 1300 à nos jours, Paris, Gallimard, 1983 ; rééd. 2001 ;
  • Mourir autrefois, Paris, Gallimard / Julliard, 1974 ; rééd. coll. Folio, 1990 ;
  • Les Âmes du purgatoire ou le travail du deuil, Paris, Gallimard, 1996.
  • Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la Mort, Paris, Bibliothèque scientifique Payot.
  • Comment on meurt, Émile Zola, Éditions du Sonneur, 2010

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Quand l'invisible nous parle, documentaire de Marc-Laurent Turpin (90min) - 2006 EAN 3-770000-653111)
  • Retour dans l'au-delà, documentaire de Marc-Laurent Turpin (90min) - 2007 (EAN 3-770000-653113)
  • NDE, le saut dans l'inconnu, documentaire science de Marc-Laurent Turpin (90min)- 2008 (EAN 3-770000-653118)
  • Sur les chemins d'éternité, pourquoi peut-on prier nos défunts?, documentaire religion de Marc-Laurent Turpin (90min)- 2010 (EAN 3-770000-653129)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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29/10/2013
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