Littérature allemande de science-fiction : Partie 2

 

Science-fiction et socialisme en RDA : 1949-1990 [modifier]

Après la création de la République démocratique allemande en 1949 naît la littérature de science-fiction d'inspiration socialiste, appelée wissenschaftlich-phantastische Literatur (« littérature fantastique scientifique ») ou bien utopische Literatur (« littérature utopique »). Inspirée des grands modèles littéraires que restent Jules Verne, Kurd Laßwitz et Hans Dominik, la SF est-allemande se développe de manière autonome, coupée de l'influence d'un courant anglo-saxon interdit dans les pays socialistes. Pour l'État socialiste, la Science Fiction est un mot à proscrire, car il renvoie immanquablement à un épiphénomène de la littérature américaine, anti-humaniste et impérialiste. Du point de vue socialiste, la seule légitimation possible de la littérature d'anticipation est l'utopie, ce concept socio-historique qui sert à la fois de fondement et d'aboutissement au travail de transformation sociale mis en place dans les pays de l'Est.

La science-fiction est-allemande commence dès 1949 avec un roman de Ludwig Turek intitulé Die Goldene Kugel (La Sphère d'or). Les années 1950, marquées par le roman ouvrier et le contexte politique de la guerre froide, voient naître une littérature utopique, relativement uniforme quant à ses thèmes, qui présente dans l'ensemble un communisme victorieux qui a définitivement aboli la faim, la maladie, l'argent et le crime. Dans ces visions idéologiques du futur, les citoyens travaillent à la mode socialiste, chacun selon ses capacités, chacun selon ses besoins. L'optimisme des auteurs de l'époque, porté par l'espoir sincère en un autre monde possible, est également encouragé par un système de censure étatique et d'autocensure idéologique.[32] Les auteurs marquants de l'époque sont Klaus Kunkel avec Heißes Metall (Métal brûlant, 1952), Heinz Vieweg avec Ultrasymet bleibt geheim (Ultrasymet reste secret, 1955), H. L. Fahlberg avec Erde ohne Nacht (Une Terre sans nuit, 1956) et Eberhardt del'Antonio avec Gigantum (1957).[33]

La capsule dans laquelle Youri Gagarine a effectué le premier vol spatial
La capsule dans laquelle Youri Gagarine a effectué le premier vol spatial

Après la réussite du lancement du Spoutnik en 1957 et le premier vol de l'Homme dans l'espace avec le cosmonaute Youri Gagarine en 1961, le courant littéraire des années 1960 en science-fiction exploite tout d'abord les ressources narratives de l'aventure spatiale avant de se concentrer sur le Real-Phantastik, un réalisme fantastique qui conçoit la science-fiction sous son aspect prédictif pour l'avenir. Les auteurs marquants de l'époque sont Eberhardt del'Antonio avec Titanus (Titanus, 1959), Günther Krupkat avec Die große Grenze (La grande frontière, 1960) ou Carlos Rasch avec Im Schatten der Tiefsee (À l'ombre des profondeurs de l'océan, 1965).[34]

À partir des années 1970, la littérature de science-fiction est-allemande délaisse l'utopie spatiale interplanétaire pour gagner en profondeur philosophique. Elle s'approprie de nouvelles techniques littéraires et commence à exprimer un point de vue plus critique sur la société, souvent sur le mode de l'ironie. L'utopie positive se teinte de nuances dystopiques et donne naissance à une littérature ambivalente qui laisse poindre une profonde désillusion politique. Ces années sont également marquées par de nombreuses créations de clubs de science-fiction à l'initiative de fans ou d'auteurs, dont le plus important est le Arbeitskreis Utopische Literatur (Cercle de travail sur la littérature utopique), fondé en mars 1972. Cependant, l'absence du droit de réunion oblige les fans à se retrouver au sein des grandes institutions socialistes comme les Universités ou les organisations culturelles de masse et rend difficile la réservation de locaux. Cette même année 1972, l'affaire Rolf Krohn jette un froid sur le monde déjà fragile des clubs de science-fiction est-allemands. Dans le cadre des activités du Stanislas-Lem-Klub, l'étudiant Rolf Krohn est radié à vie de l'Université de Dresde par une secrétaire du parti socialiste qui l'accuse de tenir des propos antisocialistes et d'ouvrir la porte à l'idéologie ennemie. Une chasse aux sorcières s'organise alors et le club cesse toute activité en 1973. Les auteurs marquants de cette époque sont Johanna et Günther Braun, avec Der Irrtum des großen Zauberers (L'Erreur du grand enchanteur, 1972), Heiner Rank avec Die Ohnmacht der Allmächtigen (L'Impuissance des Tout-puissants, 1973), Herbert Ziergiebel avec Zeit der Sternschnuppen (Le Temps des étoiles filantes, 1972).[35]

Erik Simon, écrivain et éditeur de science-fiction
Erik Simon, écrivain et éditeur de science-fiction

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, la censure d'État exercée par le « Service des éditions et du commerce du livre » s'assouplit notablement. En 1978, par exemple, l'édition est-allemande du roman Le Meilleur des mondes de Aldous Huxley est enfin autorisée. Mais dans le même temps, l'État fait preuve d'une plus grande vigilance sur tout ce qui est publié dans le domaine de la littérature utopique. Ces années sont marquées par une grande diversification de la production littéraire, avec une offre qui s'adresse à tous les publics (jeunesse, adolescents, adultes), balaie tous les genres (de la littérature triviale aux romans profondément philosophiques à la structure complexe) et en approfondit les aspects purement stylistiques et formels. Du point de vue thématique, les auteurs des années 1980 délaissent la conquête spatiale et les aspirations utopiques traditionnelles du genre pour s'intéresser de plus près aux problèmes réels induits par le progrès des techno-sciences. La science-fiction n'a plus simplement une fonction prédictive, elle assume désormais un rôle préventif en questionnant l'avenir sur le danger potentiel inhérent au progrès technique. Les auteurs marquants de cette époque sont Gert Prokop avec Wer stiehlt schon Unterschenkel ? (Qui aurait l'idée de voler des jambes ?, 1977), Angela et Karlheinz Steinmüller avec Andymon (Andymon, 1977), Rainer Fuhrmann avec Medusa (Méduse, 1985), Michael Szameit avec Drachenkreuzer Ikaros (Croiseur Icare, 1987). Du point de vue éditorial, l'un des personnages-clés du monde de l'édition fut sans doute Erik Simon qui exerçait à la fois les métiers d'écrivain, de traducteur, de théoricien et d'éditeur de science-fiction en RDA. Il traduisit de nombreux textes de science-fiction en provenance d'URSS, de Bulgarie ou des pays anglo-saxons et contribua aux recherches théoriques faites sur le genre en RDA.[36]

Renouveau de la SF allemande après la réunification [modifier]

Les années 1990 se distinguent à la fois par une nouvelle orientation de la politique éditoriale dans le domaine de la science-fiction et par le renouveau du genre grâce à l'apparition d'une jeune génération d'auteurs nés après la Seconde Guerre mondiale.

Dans le monde de l'édition, cette période est marquée par la republication des classiques du genre, tels ceux de Kurd Laßwitz et de Hans Dominik dans une version originale non expurgée. Ainsi, le roman-fleuve du premier, Auf zwei Planeten, est réédité pour la première fois en 1998 dans sa version intégrale[37], tandis que les romans du second sont publiés en version intégrale chez Heyne à partir de l'année 1997.

Parmi les jeunes auteurs allemands acclamés par la critique et bardés de prix spécialisés, on peut citer Andreas Eschbach, Michael Marrak, Marcus Hammerschmitt ou Frank Schätzing, même si ce dernier est plus éclectique. C'est le premier roman d'Andreas Eschbach, Des milliards de tapis de cheveux, paru outre-Rhin en 1996 (en 1999 en France), qui ouvre la voie à cette nouvelle génération d'écrivains. Il est bientôt rejoint par Michael Marrak, avec Lord Gamma (2000), un roman très remarqué par la critique, et par Frank Schätzing, avec Der Schwarm (2004), un thriller à l'américaine qui valut à son auteur une étonnante première place sur les listes officielles des meilleures ventes de l'année 2005, tous domaines confondus. Ces succès sont d'autant plus remarquables que les années 2000 sont également marquées par un net regain d'intérêt du public et des éditeurs pour la fantasy (un renouveau confirmé auprès du grand public par le succès mondial des Harry Potter de J. K. Rowling et de la dernière version filmée du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien).

Après la réunification, les auteurs d'ex-RDA ont en revanche beaucoup plus de mal à vivre de leur plume, suite à l'effondrement du marché du livre de science-fiction est-allemand et d'une conjoncture concurrentielle exacerbée. Michael Szameit publie par exemple Copyworld en 1999, un roman écrit à l'origine sous le régime socialiste en 1989, mais dont le manuscrit était, aux dires de l'auteur, resté caché dans un grenier pour le protéger des fouilles inopinées de la Stasi.[38] D'autres, comme Angela et Karlheinz Steinmüller, continuent de publier des romans d'anticipation et tentent de mieux faire comprendre ce qu'était la science-fiction est-allemande avec des ouvrages historiques et critiques sur la période socialiste.

Dans le domaine de la série de SF grand public, Jo Zybell et les éditions Bastei lancent une nouvelle série de SF post-apocalyptique, Maddrax, qui raconte l'histoire d'un pilote de chasse projeté 500 ans dans le futur, après qu'une comète a percuté la Terre. En Allemagne, le succès de cette série est tel qu'une traduction française débute en 2007, aux éditions EONS.

De la littérature générale à la science-fiction [modifier]

Ernst Jünger a écrit après-guerre deux récits apparentés à la science-fiction.
Ernst Jünger a écrit après-guerre deux récits apparentés à la science-fiction.

Certains écrivains de littérature générale ont fait quelques incursions remarquées dans le domaine de la science-fiction par le biais de l'utopie, de la dystopie ou de l'uchronie. Souvent même, la grande qualité littéraire de leurs œuvres en a fait des références dans le genre. Dans cette catégorie, on peut citer par ordre chronologique de parution des œuvres :

Magazines spécialisés [modifier]

L'histoire des magazines allemands de science-fiction se caractérise par une succession d'échecs ou de semi-échecs éditoriaux. Les différents éditeurs allemands ne réussirent jamais à faire jouer à leur magazine le rôle moteur qui était celui des pulps magazines américains. Le critique, éditeur et essayiste autrichien Franz Rottensteiner a relaté dans un essai daté de 2002 l'histoire des magazines de science-fiction de langue allemande.[39]

Le premier magazine de science-fiction allemand paraît en 1955. D'abord intitulé Utopia-Sonderband, il est ensuite renommé Utopia Science Fiction Magazin entre 1956 et 1957, puis Utopia Magazin jusqu'à son vingt-sixième et dernier numéro en 1959. Sont publiés des récits de jeunes auteurs allemands ou d'écrivains américains encore peu connus à l'époque en Allemagne, à l'exception notable de Robert A. Heinlein, Arthur C. Clarke, Jack Vance, Murray Leinster, A. E. van Vogt ou Isaac Asimov. Le magazine propose également des articles et des critiques de SF (certaines écrites par Walter Ernsting) ainsi que des articles de vulgarisation scientifique. En 1958 naît le magazine Galaxis, l'édition allemande du magazine américain Galaxy, qui ne publie pratiquement que des nouvelles traduites de l'anglais parues dans le magazine américain. Le rédacteur en chef du magazine, Lothar Heinecke, procédait cependant à des retouches et à des simplifications fréquentes sur les textes originaux. Du point de vue littéraire et politique, les textes étaient de meilleure qualité que ceux publiés dans Utopia Magazin. Galaxis publia des nouvelles d'auteurs comme Robert Sheckley, Frederik Pohl, Clifford D. Simak, Hal Clement, Cordwainer Smith, Damon Knight, etc. La revue Galaxis sortit quinze numéros entre 1958 et 1959 au format revue. Entre 1965 et 1970, parurent également quatorze numéros de Galaxy au format de poche.

Comet, das Magazin für Science Fiction, Fantasy & Raumfahrt (Comète, le magazine de science-fiction, fantasy et voyage spatial) parut entre 1977 et 1978 en six numéros. Renommé Nova 2001, le magazine ressuscite en 2001, le temps de cinq numéros, puis s'arrête. Le Perry Rhodan Magazin, spécialisé dans les annonces et critiques de films de science-fiction, sort son premier numéro en 1978 sous le titre Perry Rhodan Sonderheft (Hors-série Perry Rhodan). Puis le titre est modifié, les numéros 2 à 5 sortent sous le titre Perry Rhodan SF Sonderheft (Hors-série Perry Rhodan SF), tandis que les numéros 6 et 7 s'appellent Perry Rhodan SF Magazin. Finalement, Perry Rhodan Magazin sera le titre définitif du huitième au vingt-huitième et dernier numéro en 1981. La revue paraît à un rythme mensuel ou bimensuel.

Le Heyne SF-Magazin, édité par Wolfgang Jeschke, paraît en douze numéros entre 1981 et 1985. De meilleure qualité que les précédents, ce magazine propose des articles amateurs ou semi-professionnels, des récits allemands ou étrangers et des critiques littéraires. À cette même période, Deutsches Science Fiction Magazin (Le Magazine allemand de science-fiction), édité par Wolfgang Dülm, paraît en neuf numéros entre 1981 et 1985, puis il fut renommé Phantastic Times en 1986. Phantastisch!, la magazine de Achim Havemann, connaît trois numéros en 2001.

L'année de la réunification allemande voit naître Alien Contact. Magazin für Science Fiction und Fantasy[40], un magazine de facture classique qui publie des nouvelles, des articles de fonds et des critiques. La publication sur papier s'arrêtera en 2002 pour passer au format numérique avec une édition en ligne qui sera elle-même interrompue en 2005 avec le soixante-huitième et dernier numéro[41]. Le projet de magazine se double en 1999 d'un projet éditorial qui donne naissance aux éditions SHAYOL.

La littérature de science-fiction allemande et le monde de l'édition [modifier]

En Allemagne [modifier]

Les grands éditeurs qui publient de la science-fiction au sens moderne du terme sont, au début du XXe siècle, Elischer Verlag, Leipzig, avec l'édition des œuvres de Kurd Laßwitz dans les années 1910 et 1920, August Scherl Verlag, une grande maison d'édition de Berlin qui publie les œuvres de Paul Eugen Sieg et de Hans Dominik dans les années 1930 et 1940, et enfin Gebrüder Weiss Verlag, une maison d'édition berlinoise à l'origine de deux collections consacrées au genre de la SF, Utopische Taschenbücher [Livres de poche utopiques] et Die Welt von morgen [Le Monde de demain] qui contribuent à encadrer le genre dans les années 1950 et publient les premières traductions de romans anglo-saxons. Après la Seconde guerre mondiale, les ouvrages de science-fiction sont également édités et diffusés par les kommerziellen Leihbibliotheken, des bibliothèques de prêt privées qui se spécialisent dans le roman populaire.[42]

Plus récemment, c'est le groupe Bertelsmann, et sa holding Random House, qui se distingue dans le genre de la science-fiction avec des maisons d'éditions comme Heyne et Goldmann, éditeurs à bon marché des grands classiques anglo-saxons de la science-fiction. Autre maison d'édition de Bertelsmann, Blanvalet, éditeur de séries commerciales comme Star Wars, Dune, Barrayar, aujourd'hui spécialisé dans la fantasy.

Le groupement d'édition Lübbe joue également un rôle important, avec des collections comme Lübbe et Bastei-Lübbe, éditeurs de la jeune génération d'auteurs de SF allemande comme Andreas Eschbach ou Michael Marrak et de classiques à bon marché. Dans des domaines plus spécialisés, on trouve les éditions Pabel-Moevig, éditeur historique de la série allemande Perry Rhodan, ou le petit éditeur berlinois Shayol qui réédite les œuvres d'auteurs d'ex-RDA et des classiques allemands.

À partir des années 1970, les grands éditeurs allemands confient leurs collections spécialisées à des écrivains de science-fiction renommés qui font paraître en traduction le meilleur de la production anglo-saxonne et s'efforcent de promouvoir des œuvres germanophones de qualité. Ainsi, Herbert W. Franke devient directeur de collection chez Goldmann, Wolfgang Jeschke dirige jusqu'en 2002 les SF-Reihen des éditions Heyne et Hans Joachim Alpers effectue un travail similaire aux éditions Droener-Knaur et Moewig. Les années 1980 sont marquées par l'apparition d'une pléthore de collections spécialisées qui font de l'Allemagne, à cette époque, le pays où paraissent le plus de romans de SF en Europe[43]. Mais cette politique commerciale excessive entraînera une saturation du marché dans les années 1990.

En dehors des maisons d'édition spécialisées, Herbert W. Franke, un auteur classique de science-fiction, fut également publié par un grand éditeur allemand traditionnel comme Suhrkamp.

En France [modifier]

Jusqu'à très récemment, l'édition française de romans d'anticipation technique allemands n'a jamais paru répondre à un projet éditorial très cohérent. L'anticipation allemands apparaît au sortir de la Seconde guerre mondiale chez Fernand Nathan Éditeur qui publie, dans la collection « Aventures et voyages », destinée à la jeunesse, trois romans de Otfrid von Hanstein[44]. Dans les années 1960, la collection « Le Rayon fantastique », dirigée par Georges H. Gallet chez Hachette et Gallimard, fait une incursion dans le domaine allemand avec un roman déjà vieux de trente ans, Druso, de Friedrich Freksa[45]. Enfin, la célèbre collection « Ailleurs et demain », dirigée par Gérard Klein chez Robert Laffont, publie à son tour deux romans allemands, Zone zéro de Herbert W. Franke[46] et L'étoile de ceux qui ne sont pas encore nés de Franz Werfel[47]. Enfin, les éditions Denoël publient entre 1964 et 1981 deux romans d'anticipation allemands, intitulés respectivement : La Cage aux orchidées de Herbert W. Franke et Le Dernier jour de la Création de Wolfgang Jeschke.

C'est seulement à la fin des années 1990 qu'un éditeur nantais spécialisé dans le fantastique, la fantasy et la science-fiction, L'Atalante, propose dans sa collection « La dentelle du cygne » toute une série de romans d'anticipation allemands contemporains, soit issus de la nouvelle génération montante d'auteurs allemands comme Andreas Eschbach (entre 1999 et 2008) ou Michael Marrak (en 2003), soit écrits par des auteurs confirmés, récompensés par le Prix allemand de science-fiction, comme Wolfgang Jeschke, en 2007. De même, les éditions Eons publient, sous la direction de Jean-Luc Blary, de nombreux romans de science-fiction allemande souvent issus de la série Perry Rhodan ou Maddrax.

Dans le sous-genre particulier de la nouvelle d'anticipation, des anthologistes comme Jörg Weigand et Daniel Walther ont régulièrement proposé au public francophone un panorama de la production allemande ancienne et actuelle. Jörg Weigand publia deux volumes intitulés Demain l'Allemagne..., parus aux éditions OPTA en 1978 et 1980, tandis que Daniel Walther fut l'éditeur de Science-fiction allemande. Étrangers à Utopolis, cette même année 1980.

Prix et récompenses [modifier]

Les prix les plus importants dans le domaine de la science-fiction germanophone sont allemands. Ils récompensent aussi bien des auteurs que des films, des traducteurs ou des éditeurs spécialisés. Les prix allemands n'ont malheureusement pas le rayonnement international des prix américains et récompensent en premier lieu les auteurs de langue allemande. On distingue deux grands prix germanophones :

  • Prix allemand de science-fiction, prix doté de 1 000 € et décerné au meilleur roman allemand et à la meilleure nouvelle allemande de l'année précédente ;
  • Prix Kurd-Laßwitz, non doté, décerné aux meilleurs romans allemands et étrangers de l'année précédente.

Il est à signaler que pendant une courte durée, Hugo Gernsback avait donné l'autorisation à Walter Ernsting de créer un Prix Hugo allemand qui fut décerné par le Club allemand de science-fiction, puis par les éditions Pabel, en accord avec Hugo Gernsback et le bureau du prix Hugo américain. Ce prix fut décerné de 1957 à 1959, puis de 1966 à 1967, puis en 1978, à des auteurs allemands de science-fiction.

Bibliographie sélective [modifier]

Articles et ouvrages de référence en allemand (sélection) [modifier]

Les titres qui suivent sont classés par ordre de parution (première édition allemande) :

  • Martin Schwonke, Vom Staatsroman zur Science-Fiction, Ferdinand Enke Verlag, 1957 ;
  • Manfred Nagl, Science Fiction in Deutschland, 1972 ;
  • Hans Joachim Alpers et Ronald Hahn, S.F. aus Deutschland, anthologie, Fischer Taschenbuch, 1974 ;
  • Hans-Peter Klein, Zukunft zwischen Trauma und Mythos: Science-fiction. Zur Warenästhetik, Sozialpsychologie und Didaktik eines literarischen Massenphänomens, 1976 ;
  • Hans Joachim Alpers (éd.), Reclams Science-fiction-Führer, Reclam, 1982 ;
  • Dieter Wuckel, Science Fiction. Eine illustrierte Literaturgeschichte, Olms Presse, 1986 ;
  • Michael Salewski, Zeitgeist unf Zeitmaschine : Science Fiction und Geschichte, dtv, 1986 ;
  • Wolfgang Jeschke (éd.), Heyne Lexikon der SF-Literatur, Heyne, 1987 ;
  • Jost Hermand, Der alte Traum vom neuen Reich. Völkische Utopien und Nationalsozialismus, athenäum, 1988 ;
  • Wolfgang Jeschke (éd.), Das Science-Fiction Jahr, Heyne, à partir de 1986 ;
  • Reinhold Krämer, Die gekaufte Zukunft. Zur Produktion und Rezeption von Science Fiction in der BRD nach 1945, 1990 ;
  • Hans-Edwin Friedrich, Science Fiction in der deutschsprachigen Literatur : Ein Referat zur Forschung bis 1993, Max Niemeyer Verlag, 1995 ;
  • Karsten Kruschel, Spielwelten zwischen Wunschbild und Warnbild. Utopische und antiutopische Elemente in der Science Fiction der DDR, edfc, 1995 ;
  • Angela et Karlheinz Steinmüller, Vorgriff auf das Lichte Morgen. Studien zur DDR-Science-Fiction, Erster Deutscher Fantasy Club e.V., 1995 ;
  • Roland Innerhofer, Deutsche Science Fiction 1870-1914 : Rekonstruktion und Analyse einer Gattung, Böhlau Verlag Wien, 1996 ;
  • Torben Schröder, Science Fiction als Social Fiction. Das gesellschaftliche Potential eines Unterhaltungsgenres, 1998 ;
  • Olaf R. Spittel, Science Fiction in der DDR. Bibliographie, Verlag 28 Eichen, 2000 ;
  • Thomas Nöske, Clockwork Orwell. Über die kulturelle Wirklichkeit negativ-utopischer Science Fiction [Clockwork Orwell. Sur la réalité culturelle de la science-fiction dystopique], Unrast, 2002.
  • Hans-Peter Neumann, Die große illustrierte Biographie der Science Fiction in der DDR, Shayol, 2002 ;
  • Walter Ernsting, Clark Darltons Gästebuch. Die ersten Jahre der Science Fiction in Deutschland, Erster Deutscher Fantasy Club, 2003 ;
  • Detlev Münch, Hans Jacob Christoffel von Grimmelshausen (1622-1676), der Erfinder der teutschen Science Fiction und des phantastischen Reiseromans in Deutschland, nebst ... der deutschen Science Fiction 1510 - 1788, Synergen, 2005 ;
  • Detlev Münch, Analyse der klassischen Science Fiction Erzählungen und Kriegsutopien von Hans Dominik, Otto Willi Gail, Carl Grunert, Oskar Hoffmann, Friedrich Meister ... mit insgesamt 250 Texten von 124 Autoren, Synergen, 2005 ;
  • Nessun Saprà, Lexikon der deutschen Science Fiction & Fantasy 1870-1918, Utopica, 2005 ;
  • Detlev Münch, Die utopischen, bellezistischen und populärwissenschaftlichen Texte von Hans Dominik, Otto Willi Gail, Friedrich Meister u.a. Science Fiction Autoren in ... Jahresbänden und Monatsheften 1880-1949, Synergen, 2006 ;
  • Nessun Saprà, Lexikon der deutschen Science Fiction & Fantasy 1919-1932, Utopica, 2007 ;

Articles et ouvrages de référence en français [modifier]

Les titres suivants sont présentés dans l'ordre de parution (première édition française) :

  • Pierre Versins, Encyclopédie de l'utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction, L'âge d'homme, 1972, Article « Allemagne », pp. 29-32 ;
  • Franz Rottensteiner, La Science-fiction illustrée. Une histoire de la S.F., Seuil, 1975, p. 146 ;
  • Serge Langlois, préface à : Jörg Weigand (éd.), Demain l'Allemagne…, Éditions Opta, Coll. « Fiction Spécial », n° 29, 1978 ;
  • Yvon Cayrel, préface à : Jörg Weigand (éd.), Demain l'Allemagne…, Tome 2, Éditions Opta, Coll. « Fiction Spécial », n° 31, 1980 ;
  • Daniel Walther (éd.), préface à : Science-fiction allemande. Étrangers à Utopolis., Presses Pocket, 1980 ;
  • Horst Heidtmann, La SF est-allemande, in Antares n°2, 1983 ;
  • Roselyne Bady Tobian, La littérature d'anticipation scientifique entre les deux guerres. Hans Dominik et l'utopie nationaliste, thèse de doctorat dirigée par Jean-Baptiste Neveux, Université de Strasbourg 2, 1988 ;
  • Irène Langlet, La Science-fiction. Lecture et poétique d'un genre littéraire, Armand Colin, coll. « U Lettres », 2006 ;
  • Denis Bousch (éd.), Utopie et science-fiction dans le roman de langue allemande, L'Harmattan, 2007.

Articles et ouvrages de référence en anglais [modifier]

Les titres suivants sont présentés dans l'ordre de parution (première édition française) :

  • William B. Fischer, Empire Strikes Out: Kurd Lasswitz, Hans Dominik and the Development of German Science Fiction, Bowling Green University Popular Press, 1984 ;
  • John Clute and Peter Nicholls, The Encyclopedia of Science Fiction, Orbit, 1993, article "Germany", p. 485-490.



10/05/2008
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