Le Voyageur imprudent

Le Voyageur imprudent

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Le Voyageur imprudent est un roman de science-fiction de René Barjavel paru en 1943.

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Synopsis[modifier]

Noël Essaillon (physicien-chimiste), s'appuyant sur les travaux et la collaboration d'un jeune mathématicien (Pierre Saint-Menoux), invente une substance (la noëlite 3) permettant de voyager dans le temps. D'abord développée sous formes de gélules à ingérer, il en enduit ensuite un scaphandre beaucoup mieux étudié pour les voyages dans le temps. Saint-Menoux explore tout d'abord le futur proche puis, s'enhardissant, un futur très lointain où il découvre une humanité vivant en collectivité et dénuée d'individualité : tous sont spécialisés dans une tâche et, tels des fourmis, enfantés par une mère gigantesque et unique. Saint-Menoux part alors vers le passé et arrive au moment du siège de Toulon. Il entreprend d'assassiner le jeune Bonaparte qu'il considère comme un tyran et de soulager ainsi l'humanité de ce qu'il considère comme l'un des plus grands fléaux de l'Histoire. Malheureusement, au dernier moment, un soldat s'interpose et meurt à la place de celui qui deviendra empereur. Ce soldat n'est autre que l'aïeul de Saint-Menoux : en mourant sa descendance disparaît et Pierre Saint-Menoux est donc précipité dans le néant de l'Histoire. Tout ce qu'il a été s'évapore, jusqu'à son souvenir qui s'efface de la mémoire de ceux qui l'ont connu et aimé.

Présentation de l'œuvre[modifier]

Le voyageur imprudent est très évidemment inspiré de La Machine à explorer le temps de H. G. Wells, dont Barjavel était à l'évidence un lecteur averti (Ravage en porte également l'empreinte) et duquel il reprend le concept du savant, voyageur solitaire du temps, curieux de savoir ou le progrès va mener l'humanité dans l'avenir. Le thème Wellsien de la dégénérescence de l'humanité en races diverses et spécialisées dans un avenir très lointain (Morlocks et Elois) est également réutilisé, mais Barjavel va beaucoup plus loin que Wells dans le délire fantaisiste et satirique, l'humanité future (en l'an 100 000) s'apparentant désormais aux insectes sociaux, répartis en hommes-pelles, homme-ventres, hommes-nez, etc. Authentique trouvaille de Barjavel, Le Voyageur imprudent est le premier roman à avoir énoncé le fameux paradoxe du grand-père. Mais, si l’épisode où le héros disparaît après avoir assassiné son aïeul figure bien dans l’édition de 1944, Barjavel a attendu une quinzaine d'années avant d'énoncer clairement le paradoxe sous forme de post scriptum dans l'édition de 1958, véritable petit essai à la Philip K. Dick. A cette date, le thème avait déjà été découvert et exploité par les écrivains américains de l’« âge d'or[1] ».

Pierre Tchernia réalisa en 1981 une adaptation sous forme de téléfilm avec Thierry Lhermitte, Jean-Marc Thibault et Anne Caudry.

Publications[modifier]

Le Voyageur imprudent est d'abord paru en feuilletons dans Je suis partout en 1943. Puis, en volume, en 1944 et dans une version révisée en 1958.

Notes et références[modifier]

  1. Cf. Passeport pour les étoiles, Francis Valéry, Folio SF, p. 58.


12/08/2011
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