Quel intérêt ?
Lorsque nous sommes confrontés à un phénomène Ovni, il convient d’enregistrer un maximum d’informations en vue d’une future étude scientifique. Un appareil photo ou une caméra numérique donnera un spectre lumineux, une antenne associée à une station de détection fournira quant à elle une signature radar.
Mais un autre type d’information serait intéressant à analyser : les sons.
Le fait est que des dizaines de témoignages en font état : sifflements, bourdonnements, bruit sourd, bruit de moteur, voir détonations. Les procès verbaux de gendarmerie sont par ailleurs consultables sur le site du GEIPAN, et sont considérés à l’heure actuelle comme des cas inexpliqués. Voici quelques exemples :
Verneuil sur avre (27) 1997 ; Trans-en-Provence (83) 1981 ; Saint haon le chatel (42) 2004 ; Saint germain (46) 1985 ; Royan (17) 1980 ; Remilly (57) 1993; Orléans (45) 1991; Montherme (08) 1980; Montpellier (34) 1997 ; Montcornet (02) 1980 ; Meilleraye de Bretagne (44) 1997 ; Mauvezin (32) 1993 ; Le Chaudron (974) 1992 ; Neufchâtel en bray (76) 1994 ; Pithiviers (45) 1979 ; Groix (56) 1982 ; Colmars (04) 1983 ; Cholet (49) 1997 ; Etables sur mer (22) 1990 ; Bessines sur Gartempe (87) 1993 ; Bourg Madame (66) 1981.
Parmi ceux-là citons deux évènements marquants
Commençons par celui de Trans-en-Provence ; bref rappel des faits :
Le soir du 8 janvier 1981 dans le sud de la France, alors que Roberto Nicolaï travaille dans son jardin, son attention est attirée par un léger bruit semblable à un sifflement. Il se retourne et constate alors la présence d’un objet ovoïde en phase de descente. Celui-ci finira par atterrir à quelques dizaines de mètres de lui pour repartir au bout de quelques minutes d’observation.
Cet évènement connu une certaine célébrité dans le milieu de l’ufologie suite aux analyses de végétaux recueillis sur le terrain. Le résultat des analyses biochimiques réalisées par le professeur Michel Bounias amenèrent à penser qu’un événement de grande ampleur s’était bien produit.
Trois ans plus tard, à l’occasion d’un numéro de l’émission « temps X » animée par les frères Bogdanof, une nouvelle enquête sur le terrain fut réalisée. Il s’agissait d’une remise en situation de la scène avec maquette de l’objet observé.
Pour compléter ce travail, un journaliste fit écouter au témoin une série de bruitages. Le but était de repérer lequel se rapprochait le plus de celui qui avait été entendu. Roberto Nicolaï finira par trouver un son aigu correspondant à ses souvenirs.
http://www.dailymotion.com/video/xam9ho_jeanypierre-petit-dans-temps-x-1984_tech
Autre cas, celui de Nord-sur-Erdre en Bretagne. Au cours de la nuit du 8 au 9 septembre 1987, un jeune garçon est réveillé en pleine nuit par un bruit bizarre. En ouvrant les volets de sa fenêtre, celui-ci constate la présence d’un objet ovale lumineux à quelques mètres de lui. Il aurait alors enregistré ce qu’il entendait sur un radiocassette de la marque « TWIST ».
Cet enregistrement fera l’objet d’une expertise l’année suivante pour le compte du GEPAN (Groupe d’Etude des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés). Après recueil des différents éléments, examen de la cassette et analyses en laboratoire, il fut conclu qu’il s’agissait d’un faux.
http://www.cnes-geipan.fr/documents/Rapport_Louange_expertise_cassette-R.pdf
Néanmoins, certaines personnes ont émis des doutes à propos des conclusions officielles, suite à plusieurs enquêtes indépendantes réalisés sur des copies l’enregistrement d’origine.
Les rapports d’expertise et les comptes-rendus de ces enquêtes sont disponibles sur Internet, libre à chacun de se forger sa propre opinion. Mais en savoir plus sur cette affaire impliquerait d’avoir une bonne connaissance des technologies employées à cette époque afin d’en relever les possibles erreurs techniques et/ou contradictions qui pourraient exister.
http://www.meessen.net/AMeessen/sons.pdf
Enfin citons un troisième cas, non répertorié à ce jour dans les archives officielles, mais relativement récent.
En juin 2008 du côté de Tournefeuille, banlieue de Toulouse, un objet lumineux avait été observé en plein milieu de la nuit. Les journaux en avaient parlés.
http://www.ladepeche.fr/article/2008/06/24/460985-Tournefeuille-J-ai-vu-un-ovni.html
Extrait du témoignage :
«Il faisait si chaud dans la nuit de dimanche à lundi que je n’arrivais pas à dormir. Je me suis alors mis à la fenêtre de ma chambre à coucher et j’ai regardé le ciel, et attendant que le sommeil revienne… Mais il n’est pas revenu et pour cause. Au bout d’une demi-heure, j’ai entendu un gros sifflement et j’ai vu un objet descendant du ciel à vive allure. De vert, il est devenu violet. Il venait de la direction de Léguevin. J’avais le cœur qui battait très fort… »
Outre le spectre qu’il aurait été intéressant d’analyser, nous sommes en droit de nous poser quelques questions :
- Quelle était la fréquence de ce sifflement ?
- Etait-elle constante ?
- Combien de temps a durée cette émission sonore ?
- Y a-t-il eu production d’infrasons ou d’ultrasons ?
Questions auxquelles un simple témoignage ne saurait répondre de manière précise.
Suite à ce constat, des recherches en acoustique furent lancées au sein d’UFO-Science en mars 2008. Elles furent interrompues suite aux remous que connu l’association l’été suivant, mais sont maintenant remises en place par les mêmes personnes à travers OvniTech, et grâce à de nouveaux outils d’analyses.
Quelles informations pourrions-nous obtenir ?
Il est impossible de prévoir à quel phénomène nous pourrions être confronté. Néanmoins, partons d’une hypothèse.
Imaginons que l’objet observé puisse être propulsé par un système Magnétohydrodynamique (MHD); celui-ci serait donc entouré d’un plasma. L’émission d’ondes acoustiques pourrait alors être consécutive aux pulsations d’un plasma dans de l’air. L’analyse des enregistrements pourraient donner, indirectement, la fréquence du signal dominant, celle à laquelle le plasma pulse en intensité.
Peut-être vous demandez-vous si un plasma peut réellement produire un son.
Voici un élément de preuve : Le haut-parleur à plasma, anciennement appelé « Ionophone ».
Le principe à plus d’un demi-siècle. Il s’agit de créer une onde sonore à partir de l’ionisation de l’air.
« Dans une cellule en quartz on crée par une onde de haute fréquence entre deux électrodes une ionisation de l’air modulée par le signal B.F. à reproduire. Il se forme une bulle ionisée dont les variations de volume créent une pression sonore. Comme le déplacement est très petit il faut adjoindre au système un pavillon permettant d’adapter le dispositif à l’air ambiant. Ce pavillon est en général exponentiel. »http://www.brouchier.com/livre/node123.html
De nos jours, il est même fréquent de détecter la présence d’arcs électriques ou d’effet corona en mesurant les sons et les ultrasons. Ces détecteurs convertissent ensuite les ultrasons en sons audibles par l’oreille humaine (bande passante moyenne de l’ouïe humaine : entre 20Hz et 20KHz).
Autre analyse réalisable, estimer la vitesse d’un objet par effet Doppler.
Quand une source sonore se rapproche d’un observateur, il y a une compression des ondes sonores ; la fréquence est plus grande et le son émis plus aigu. Quand une source sonore s’éloigne d’un observateur, il y a une décompression des ondes sonores ; la fréquence est plus faible et le son émis plus grave.
Une expérience a été menée l’an dernier sur un avion en phase d’atterrissage.
Cet essai avait pour but de montrer qu’il est possible de déterminer la vitesse d’un objet avec du matériel de prise de son non professionnel, présent dans de nombreux appareils de la vie quotidienne.
Appareil de mesures : Lecteur mp3 et appareil photo numérique en mode vidéo.
Seules les grandes lignes seront décrites ici pour démontrer la faisabilité. Un autre article, plus détaillé, sera publié d’ici quelques temps. Celui-ci inclura le protocole de mesure utilisé, le calcul de trajectoire, et les détails de l’analyse acoustique réalisée à partir de logiciels gratuits.
Le calcul de vitesse par effet doppler implique dans notre cas de connaître la fréquence émise par l’appareil, ainsi que l’angle de propagation des ondes entre l’observateur et l’aéronef à chaque instant.
Un modélisation de la trajectoire en trois dimensions nous donne les angles de propagation des ondes :
Les fréquences perçues et émises nous sont données avec le sonagramme de l’enregistrement :
La courbe caractéristique d’un effet doppler, représentée par ces variations de fréquences au cours du temps, y est suffisamment nette pour obtenir des valeurs.
En conclusion
Ce type d’information mérite donc d’être collecté et analysé. D’une part pour lever certaines ambigüités dans le cas d’un phénomène naturel (météores, bolides électrophoniques…) ou artificiel connu (avion, hélicoptère…), et d’une autre pour déterminer certaines caractéristiques de la source sonore dans le cas où il n’aurait aucune explication.
Par ailleurs, les institutions officielles se sont aussi penchées sur ce domaine d’étude mais pour une tout autre utilisation.
Le rapport écrit par François Louange en 1982 « Etude sur la détection des phénomènes aérospatiaux rares » disponible sur le site du GEIPAN fait mention de systèmes acoustiques, notamment dans le cadre de la détection de la foudre afin de protéger certaines installations sensibles.
L’utilité des microphones y est mentionnée pour l’écoute des sons caractéristiques des météorites, et pour les mesures au niveau kéraunique (nombre de fois où le tonnerre a été entendu dans l’année).
Si un objet suit des trajectoires complexes, difficilement modélisables avec de simple images vidéos ou éléments de témoignage, il sera difficile pour une personne de déterminer la fréquence émise par l’objet, indispensable au calcul des vitesses.
Difficile pour une personne, mais pas pour une station de détection. Une station telle qu’UFOCATCH sera en mesure de trianguler avec précision la position d’un objet visible en temps réel, donc de calculer sa vitesse à tout point, voir ses accélérations.
De telles informations, associées à un enregistrement sonore, permettront de retrouver la fréquence émise.
Mieux encore, nous serons capables de déterminer si celle-ci varie au cours du temps.