HAL 9000
HAL 9000
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HAL 9000 | |
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Personnage de fiction apparaissant dans | |
HAL observe l'activité dans le vaisseau grâce à des caméras, renvoyant une couleur rouge et donnant l'impression d'un œil. | |
Nom original | Heuristically programmed ALgorithmic Computer (HAL) |
Alias | Cerveau Analytique de Recherche et de Liaison (CARL) |
Origine | Créé par Dr. Chandra |
Genre | Intelligence artificielle |
Activité(s) | Ordinateur de bord |
Créé par | Arthur C. Clarke |
Première apparition | 2001, l'Odyssée de l'espace |
HAL 9000 est un puissant ordinateur doté d'intelligence artificielle, gérant le vaisseau spatial Discovery One dans la saga des Odyssées de l'espace d'Arthur C. Clarke, dont les deux premiers romans ont été adaptés au cinéma, d'abord dans 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick (1968) et dans 2010 : L'Année du premier contact de Peter Hyams (1984).
Sommaire[masquer] |
Histoire [modifier]
2001 [modifier]
Dans 2001, HAL est le système informatique embarqué du vaisseau habité Discovery One, chargé d'enquêter à l'autre bout du système solaire sur le signal émis par le monolithe lunaire vers un point proche de Jupiter. Système avancé d'intelligence artificielle, capable de participer avec fluidité à une conversation via une interface de synthèse vocale optimisée, HAL est pour ainsi dire le sixième membre de l'équipage, apte à prendre de manière autonome des décisions et gérant tous les systèmes de navigations, de contrôle et de communication du vaisseau. Parmi les cinq membres humains de l'équipage, David « Dave » Bowman et Franck Poole se répartissent les créneaux horaires, les trois autres, Whitehead, Hunter et Kaminski étant en hibernation. En principe, HAL est capable de gouverner le vaisseau seul.
Au cours de la mission, HAL annonce une défaillance mineure du vaisseau : l'un des circuits de l'antenne de communication avec la Terre, l'élément AE 35, doit être remplacé, faute de quoi il cessera d'être opérationnel dans les 72 heures. Franck effectue une sortie extravéhiculaire (EVA) pour remplacer le circuit. Mais l'examen du circuit censé être défaillant ne révèle aucune anomalie. Franck et Dave s'isolent alors dans une capsule de sortie, de telle sorte que HAL ne puisse les entendre, et s'interrogent sur la possibilité d'une défaillance, non du composant, mais de HAL lui-même, puisqu'il a commis une erreur en prédisant la panne. Ce qui signifie que l'ordinateur central du vaisseau présente un dysfonctionnement majeur. Ainsi, au cas où les fonctions « intellectuelles supérieures » de HAL devraient être « déconnectées », les deux hommes se demandent ce que celui-ci en penserait. Cependant, HAL suit leur conversation en lisant sur leurs lèvres.
Au cours d'une sortie suivante de Franck, HAL prend le contrôle du petit véhicule d'opérations extérieures et percute volontairement l'astronaute, qui est détaché de sa drisse par le choc et propulsé dans l'espace. Dave, qui croit ce décrochage accidentel, sort le chercher dans un autre véhicule. Pendant son absence, HAL inactive les systèmes d'assistance vitaux (cardiaques, respiratoires et métaboliques) des caissons d'hibernation pour tuer les trois astronautes « endormis ». Une LED s'allume, émettant un bip dans le vaisseau vide, affichant en vain un message d'alerte : « Erreur système - Fonctions vitales en danger » (« Computer Malfunction/Life functions critical »). Puis, quand Dave revient, HAL lui refuse l'entrée du vaisseau. Dave parvient à ouvrir une écoutille de secours (emergency hatch) depuis son véhicule (HAL avait supposé, conformément à l'utilisation prévue de ces écoutilles, que cela n'était possible qu'avec un scaphandre). Dave s'introduit alors dans les unités de stockage de HAL (Logic Memory Center) et déconnecte les blocs-mémoires holographiques renfermant les couches logicielles supérieures émulant l'intelligence, ne conservant que les fonctions purement automatiques indispensables au vaisseau. HAL perd donc son apparente personnalité. Régressant progressivement au fur et à mesure que les barrettes de mémoires sont déboitées, HAL dit « J'ai peur », semblant être conscient de l'évaporation de son égo : « Mon esprit s'en va, je le sens » (« My mind is going[1]... I can feel it »). Dave se demande si HAL éprouve réellement la peur ou la simule pour tenter de le dissuader de le débrancher. Cette question reste à jamais sans réponse....
2010 [modifier]
Dans 2010, le docteur Chandra, concepteur de HAL, fait partie de l'équipe chargée d'enquêter sur le sort de Discovery. Il réactive HAL, et progressivement, le ramène à son niveau d'intelligence ancien, après avoir effacé les parties de sa mémoire correspondant aux événements de 2001. Chandra explique ensuite les raisons des crimes de HAL : HAL était chargé d'aider les humains dans leur mission, mais il devait cacher à Franck et Dave l'objet réel de la mission. Cette contradiction à ses yeux lui fit percevoir la Terre comme dangereuse. Dans l'équivalent d'un acte manqué humain, il exprima cette méfiance de la Terre qu'il cachait en déclarant défaillante l'antenne de communication avec la Terre. Puis, Dave et Franck ayant compris qu'il ne fonctionnait plus correctement, il les perçut comme une menace pour lui. Or, HAL était persuadé qu'il pouvait réaliser la mission sans eux, mais pas l'inverse, et avait été programmé pour placer la mission au-dessus de tout. Il décida donc d'éliminer les humains à bord.
À la fin de 2010, HAL doit jouer un rôle crucial dans la manœuvre permettant aux humains de fuir rapidement l'orbite de Jupiter. Mais Discovery doit être abandonné, alors que les astronautes pensent qu'il sera détruit en restant là.
Le livre et le film diffèrent sur ce point : dans le livre, Chandra parvient à convaincre HAL de jouer son rôle alors que les humains ne justifient pas leur départ précipité, illogique pour HAL qui pense qu'il y a un phénomène crucial à observer. Dans le film, Chandra confesse à HAL qu'ils fuient par peur de ce phénomène, et que HAL risque d'être détruit par ce même phénomène. HAL remercie Chandra de lui avoir dit, et joue son rôle.
Finalement, Dave, devenu un être d'énergie pure, parvient à convaincre les êtres qui l'ont fait évoluer d'en faire autant pour HAL.
2061 et 3001 [modifier]
Dans 2061, on retrouve HAL en même temps que Dave. Dans les précédentes années, ils ont œuvré à comprendre le monolithe. On apprend que le monolithe est un ordinateur bien plus performant que HAL, mais qui contrairement à HAL, ne pense pas.
Dans 3001, HAL et Dave ont fusionné ; on appelle l'entité résultante « Halman ». Halman aide les humains à détruire le monolithe. Son propre destin n'est pas vraiment connu, mais il a précisé qu'il disposait de plusieurs recours possibles pour ne pas être détruit lui-même.
SAL 9000 [modifier]
Dans 2010, on découvre la réplique de HAL, SAL 9000, qui est restée sur Terre. SAL est désignée au féminin car sa voix est celle d'une femme indienne. Visuellement, son « œil » est bleu, alors que celui de HAL est rouge.
Dénomination [modifier]
HAL est l'acronyme de « Heuristically programmed ALgorithmic computer » (littéralement « ordinateur algorithmique programmé heuristiquement »). Dans la version française de 2001, son nom est adapté en CARL 500, soit « Cerveau Analytique de Recherche et de Liaison », ce qui est une traduction approximative (d'ailleurs abandonnée dans 2010, puisque l'auteur y commente ce qui suit).
On s'est très vite aperçu que le sigle HAL correspondait à IBM par décalage d'un rang de chacune des lettres (H devient I ; A devient B ; L devient M). Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke ont toujours démenti que cette correspondance soit volontaire (y compris par l'intermédiaire d'un personnage dans 2010 : Odyssée deux). Dans son mot d'adieu à la fin de 3001 : l'Odyssée finale, Clarke répète que le lien n'est pas volontaire, mais que cela ne lui pose plus de problème depuis qu'IBM s'est dit flatté du rapprochement. Ironiquement, un plan rapide de 2001 montre un ordinateur IBM dans la navette amenant le Dr Floyd à la station spatiale.
L'informatique des années soixante et spéculations [modifier]
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Ce n'est pas uniquement par la célébrité du film de Stanley Kubrick que l'ordinateur HAL 9000 est passé à la postérité, mais aussi par la précision et le sérieux avec lequel les conseillers techniques du film ont imaginé cette « speculative fiction ».
À l'époque où le scénario a été conçu (vers 1965-1967) par Kubrick et Clarke, la direction que semblaient prendre les progrès en matière de « cerveaux électroniques » (selon la terminologie de l'époque) rendait cette anticipation très crédible. En effet, les calculateurs centraux déjà en usage dans les banques, les compagnies d'assurances, les administrations, etc., l'observation des recherches en cours dans le domaine de l'intelligence artificielle, et enfin les moyens de calcul croissants exigés par la conquête de l'espace balbutiante faisaient inévitablement imaginer les systèmes intelligents de l'avenir comme de grosses unités centrales (mainframes) gérant en étoile de multiples périphériques (des terminaux).
Kubrick et ses conseillers scientifiques voulaient une anticipation vraisemblable, donc bien documentée. Or, en 1968, le microprocesseur n'existait pas, les souris et les interfaces graphiques étaient encore dans les cartons de Douglas Engelbart (pour n'en sortir que quelques années plus tard), l'informatique restait lourde et encombrante (les dits « mini » ordinateurs faisaient la taille d'une armoire) et le modèle le plus célèbre de l'époque, l'IBM 360 (dont le design de HAL est, à l'évidence, inspiré, ainsi que son nom : H, A et L précédent respectivement I, B et M dans l'alphabet) occupait une large pièce.
Kubrick et Clarke ne purent donc imaginer autre chose qu'un grand système omnipotent, qu'ils dotèrent de ce que les progrès de l'époque laissaient croire proches : la synthèse et la reconnaissance vocales parfaites, une reconnaissance visuelle, une interface homme-machine naturelle, des unités d'entrée extrêmement souples et, surtout, une émulation du raisonnement humain aussi fidèle que possible à son modèle.
Quarante ans plus tard, l'intérieur de ce qui est supposé être l'unité centrale de stockage et de calcul, ces alignements rougeâtres de blocs mémoire (Logic Memory Center) ainsi que les circuits censés gérer les opérations émulant l'intelligence (ces blocs transparents si impressionnants) que l'astronaute David Bowman (Keir Dullea) déconnecte, surprennent par leur énorme encombrement. Par ailleurs, les grosses machines centralisées sont devenues minoritaires, HAL représentant à ce point de vue le parfait contraire des architectures en réseau modernes, telles que l'Internet. Néanmoins, le stockage holographique proposé pour HAL (ce point est confirmé dans le roman 2010 : Odyssée deux) est, sinon dans la forme, néanmoins sur le principe, régulièrement annoncé comme une évolution prochaine des systèmes de mémoire de masse. Sur ce point, Kubrick et Clarke avaient été bien renseignés et il semble que leur prédiction ne soit pas loin de se réaliser.
Enfin bien des prouesses de HAL, compatibles avec le test de Turing, sont largement hors de portée des ordinateurs d'aujourd'hui (parler couramment, faire preuve de psychologie, reconnaître un visage d'après un dessin).
D'un point de vue cinématographique, Kubrick a rendu le « personnage » plus marquant encore par quelques trouvailles géniales, prenant le contrepied des clichés de l'époque. Ainsi, au lieu de donner au calculateur une voix synthétique inhumaine (à l'époque les exemples ne manquaient pas : Le Cerveau d'acier (1970), ou encore les Daleks de Doctor Who), il fit le pari risqué de lui donner celle d'un acteur shakespearien, Douglas Rain (la voix française était celle de François Chaumette). Les terminaux rouges disposés en tous les points névralgiques du vaisseau spatial, observant les astronautes constamment, font inévitablement penser aux « télécrans » du 1984 d'Orwell, renforçant l'un des messages du film, à savoir la menace de la technique dévorante.
Divers [modifier]
- L'astéroïde no 9000 a été dénommé en l'honneur de l'ordinateur : (9000) Hal.
- HAL a été introduit au Robot Hall of Fame en 2003[2].
- Dans le jeu vidéo Metal Gear Solid sorti en 1999 au format Playstation, le prénom de Hal Emmerich a été donné par Hideo Kojima en référence à HAL 9000.
- En juin 2003, l'American Film Institute a classé HAL 9000 en 13e position des plus grands méchants de l'histoire du cinéma américain, dans son AFI's 100 Years... 100 Heroes and Villains.
- Lors de la mission Apollo 13, 11 heures après le départ, l'équipage et leur correspondant du centre de contrôle de mission plaisantèrent sur HAL[3].
- Dans le Simpson Horror Show XII, épisode spécial de la série animée Les Simpson (segment 2 : Le Robot tueur), HAL (ayant la voix de Pierce Brosnan) contrôle la maison des Simpson et cherche à éliminer Homer pour l'éloigner de Marge.
- Dans un épisode de la série animée La Cour de récré, un nouvel ordinateur du nom de Star 3000 est installé dans l'école, il est identique à Hal 9000, et se rebellera d'ailleurs contre l'école.
- Dans le jeu vidéo Mass Effect 2, lorsque intelligence artificielle IDA demande au timonier de la débrider il lui répond "Tu ne veux pas que je t'appelle HAL non plus ?"
- L'ordinateur qui gère la sécurité du Bunker dans la saison 2 de Hero Corp possède un œil identique à celui de HAL mais est de couleur bleue.
- Dans Portal (jeu vidéo), GLaDOS, l'intelligence artificielle qui gère le Centre d'Enrichissement d'Aperture Science, est un clin d'œil évident à HAL. Elle possède d'ailleurs également la même caractéristique physique ; à savoir un voyant de couleur.
- Dans la célèbre Web-série Epic Rap Battles of History, Hal intervient après la mort de Steve Jobs
- Dans le film Wall-E, l'ordinateur de bord du vaisseau où vivent tous les humains est caractérisé par un oeil identique à HAL (de couleur rouge). Il se rebelle à la fin et meurt...
- Dans le jeu Mush (plateforme Twinoïd), l'ordinateur de bord (NERON) possède un oeil identique a HAL et comme GLaDOS un sens prolongé du sarcasme.
- Dans Futurama, le vaisseau de Planet Express est représenté par HAL.
- Dans Homestuck, l'Auto-Responder (lunettes de soleil intelligentes) créé par Dirk Strider prend le surnom de Lil' Hal. Ses "yeux" ressemblent également à l'oeil de HAL.
Notes et références [modifier]
- La version allemande était particulièrement imagée : « Mein Gedächtnis schwindet », ce qui se traduit par « mes souvenirs s'évaporent » (comme la neige qui fond).
- (en) Article sur HAL 9000 [archive], sur le site du Robot Hall of Fame.
- (en) « Apollo 13 Technical Air-to-Ground Voice Transcript [archive] » (21 Mo), avril 1970, cassette 8/2, p. 46 (p. 53 du fichier PDF), sur le site de la NASA.
Articles connexes [modifier]
Liens externes [modifier]
- Elie During, « HAL 9000 : "L’œil était dans la tombe…" », sur le site du CIEPFC, 20 décembre 2008