Clonage de la brebis Dolly

 

Clonage de la brebis Dolly

Février 1997, l’annonce de l’existence de la brebis Dolly déclencha un véritable cyclone médiatique. En quelques jours et pendant plusieurs semaines, la photo du premier mammifère cloné à partir d’une cellule adulte se décline sur toutes les couvertures de magazines. Par la suite, jamais une telle multiplication de moutons n’aura réveillé avec tant de ferveur des débats éthiques au sein d’une opinion publique partagée entre peur et fascination.

A l’époque et une fois les doutes effacés, la communauté scientifique a été surprise par la relative facilité de la technique mise en oeuvre.

Comme expliqué dans le schéma ci-dessous, des cellules mammaires ont été prélevées sur une première brebis. Chez une autre brebis, on a prélevé des ovules non-fécondés, dont on a retiré le noyau (l’information génétique de la femelle). Ensuite, il suffisait de fusionner cette nouvelle "coquille vide " avec les cellules prélevées chez la première brebis grâce à des décharges électriques. Ensuite, ces oeufs créés ont été mis en culture pendant sept jours et ensuite transférés dans des brebis porteuses, dont une accoucha au bout de 21 semaines de Dolly, premier mammifère cloné.

La véritable prouesse de cette expérience réside dans la capacité des chercheurs a réveiller la totalité de l’information génétique contenue dans une cellule adulte qui ne se divise plus. Schématiquement, on savait depuis longtemps que chacune de nos cellules contient potentiellement tout le matériel génétique initialement contenu dans l’oeuf. Mais au fur et à mesure de l’évolution de l’oeuf au foetus, chaque cellule se spécialise et produit soit du cheveu soit de la peau, etc. le reste de l’information génétique restant "endormie ". On connaissait ce phénomène depuis très longtemps mais avant Dolly, on n’en avait jamais eu une illustration aussi étonnante.

David Bême

Créé le 01 février 2002

A défaut de neuf vies, les chats peuvent être clonés

Brebis, cochons, moutons et souris avaient déjà été clonés avec succès. La recherche médicale (xénogreffe, production de molécules à visée thérapeutique) avait motivé la constitution de cette arche de Noé si particulière.

Et bien la sixième espèce clonée avec succès est un chat domestique. Mark Westhusin et son équipe de l'université A et M du Texas ont littéralement créé le chat "CC" (pour copie conforme) à partir d'une cellule de chat transféré dans un ovule énucléé. La technique n'a rien de révolutionnaire puisqu'elle est identique à celle utilisée pour Dolly, avec notamment un taux d'échec sensiblement égal. 188 transferts nucléaires, pour 82 embryons clonés pour un clone de chat présenté deux mois après sa naissance. Première observation : bien que génétiquement identique à son double, il ne lui ressemble pas : sa fourrure est différente. Selon les scientifiques les facteurs environnementaux durant la grossesse influenceraient la pigmentation. L'intérêt de cette observation tout relatif cache-t-il un intérêt scientifique ou médical insoupçonné ? A première vue non, les chercheurs ont bien avancé le fait que les chats souffrent d'une version féline du sida et pourrait éventuellement servir de modèle pour des recherches sur le sida… mais tout cela semble un peu tirer par les cheveux.

Le "Washington post" rappelle en effet que cette expérience a été financée par le milliardaire John Sperling. Suite au décès de sa chienne Missy, il avait donné 4 millions d'euros à l'université pour développer la technique capable de cloner son compagnon canin. Si aucun chien n'est encore issu des éprouvettes de l'Université, l'homme semble déjà remis de ses émotions. Détenant l'ensemble des licences issues de cette recherche, il envisage de proposer rapidement le clonage de votre animal domestique contre la bagatelle de 22 000 €uros dès que la technique sera perfectionnée. L'idée de ce business hautement lucratif ne date pas d'hier. La société Advanced Cell Technology, qui a récemment annoncé le clonage du premier embryon humain) propose le stockage des cellules de votre animal favori depuis plusieurs années.

Source : Nature, 14 février 2002



31/10/2013
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