VIDEO : Jacques PATENET, Directeur actuel du GEIPAN

 

Jacques Patenet, responsable au CNES pour les phénomènes aérospatiaux non-identifiés (PAN)
responsable du nouveau GEIPAN au CNES

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Jacques Patenet CNES (PAN)
envoyé par UFO75

 

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Jacques Patenet

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Patenet

Patenet naît le 28 juillet 1947. Il obtient un diplôme d'ingénieur en électronique.

CNES

En 1971, Patenet entre au CNES. En tant qu'ingénieur en électronique puis informaticien, il participera à divers projets (développement du système ARGOS, Lancements Ariane en Guyane, Mises à poste de satellites géostationnaires ; Consultant pour la mise en place du programme espagnol de satellites géostationnaies ; responsable sécurité).

A partir de 1979 Patenet fait partie des "bénévoles" du GEPAN, travaillant sur des études méthodologique.

En 1981 il part travailler au Centre Spatial Guyanais (CSG) à Kourou (Guyanne française).

De retour au Centre Spatial de Toulouse (CST), il postule en 1983 pour remplacer Alain Esterle à la tête du groupe, mais c'est Jean-Jacques Vélasco qui est choisi.

A partir du 1er juillet 2005, Patenet est désigné responsable du GEIPAN.

[1] [2]

Home

  1. Beau, J.: "GEIPAN : Son responsable parle", Ovniland, 19 octobre 2005
  2. Marinkovic, Giuliano: Interview de Jacques Patenet, UFO Radio, 23 décembre 2006

 

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Jacques Patenet
Responsable du GEIPAN au CNES

Ovnis, que la lumière soit


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- 1977. Le phénomène "ovni" n'est certes pas nouveau, mais il a pris une forte ampleur médiatique durant la dernière décennie, nourrissant les interrogations du grand public. La direction générale du CNES ouvre alors un service dédié à l’étude objective de ces phénomènes. Après 30 ans de collecte de témoignages et d’enquêtes sur le terrain, le Groupement pour l’Etude et l’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés (GEIPAN) a recueilli une importante masse de documents.
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Procès-verbaux de gendarmerie, rapports d’expertises, croquis réalisés par les témoins, mais aussi séquences vidéo et audio... Aujourd'hui, le GEIPAN publie ses archives sur Internet. Plus de 1 600 cas d'observations de ce qu'on préfère appeler les "PANS" pour "Phénomènes aérospatiaux non identifiés", y sont répertoriés ou le seront dans les prochains mois. L’occasion de rencontrer son responsable, Jacques Patenet.

La vérité toute nue

 
Ne dites surtout pas à Jacques Patenet qu’il travaille sur les ovnis. En scientifique rigoureux, il vous rétorquera que le simple fait de qualifier ces phénomènes d’« Objets Volant Non Identifiés », c’est déjà commencer à tordre les faits.
« L’écrasante majorité des témoignages fait simplement état de phénomènes lumineux se déplaçant dans le ciel ». Prétendre d’emblée qu’il s’agit objets, c’est, comme le chat voulant attraper le rond de lumière d’une lampe de poche, s’exposer à bien des désillusions.

C’est pourquoi Jacques Patenet préfère parler de « Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés », des « PANS » donc, si on veut abréger.


Certes, cela sonne moins bien qu’ovni, mais c’est beaucoup plus juste. C’est d’ailleurs de ces pans que le service de Jacques Patenet tire son nom, le GEIPAN : Groupe d’Etude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés.
Un feu d'artifice, dont l'apparence peut paraître trompeuse...
Un feu d'artifice, dont l'apparence peut paraître trompeuse...
La création de l’ancêtre de ce service remonte à 1977. Le phénomène ovni n’était certes pas nouveau, mais il avait pris une forte ampleur médiatique durant la décennie précédente, nourrissant les interrogations du grand public.

« C’est la raison pour laquelle la direction générale du CNES a considéré qu’il était de sa responsabilité d’ouvrir un service, le GEPAN (sans « i » à l’époque), dédié à l’étude objective de ces phénomènes. » À partir de 1988, ce service s’appellera SEPRA, « Service d’Etude des Phénomènes de Rentrées Atmosphériques », avant de devenir GEIPAN en 2005.

Aujourd’hui, le site Internet du GEIPAN met en ligne tous les témoignages qui lui ont été transmis de 1988 à nos jours. Peu à peu, la base de données remontera le temps et devrait arriver jusqu’en 1954, pour totaliser environ 6 000 témoignages recensés dans près de 3 000 procès-verbaux, lesquels concernent quelque 1 650 cas.

Quelques croquis de témoins parvenus au GEIPAN. Crédits : CNES

« Nous publierons absolument tous les documents en notre possession sur ces cas, à l’exception des bilans d’évaluation des témoins établis par des psychologues et relevant du secret médical, ainsi que tout élément permettant d’identifier les témoins, comme la loi nous y oblige. »
Jacques Patenet le certifie : aucun cas n’a été laissé de côté parce qu’il serait trop dérangeant pour une prétendue vérité officielle.
La vérité est ici, et pas ailleurs.
 

Y a-t-il un scientifique dans l’ovni ?

 
De fait, parmi les quelque 1 650 cas d’observations qui seront publiés à terme sur le site du GEIPAN, certains restent de véritables énigmes. Qu’ont vu les membres d’équipage d’un vol Air France en 1994 au-dessus de Paris ? Phénomène qui pour le coup méritait bien le nom d’ovni, puisqu’il a été détecté simultanément par les radars du centre de commandement des opérations aériennes de Taverny.


28 janvier 1994
Les trajectoires de l’A320 et de l’ « ovni » telles que reconstituées par D. Weinstein, spécialiste mondial des observations aériennes, lors de son enquête. L’équipage du vol Air France observe un grand disque brun – rouge de forme changeante et qui semble de très grande taille. L’avion croise progressivement la trajectoire du phénomène insolite qui disparaît sur place au bout d’une minute environ.
Crédits : CNES

Qu’est-ce qui a endommagé à distance les plantes d’un jardin de Provence en 1981 et laissé sur le sol des traces de ripage ? Qu’est-ce qui pesait suffisamment lourd pour avoir entamé des traverses de chemin de fer dans le nord de la France en 1954 ? Jacques Patenet ne le sait pas.

8 janvier 1981. Un homme de Trans en Provence est attiré par un sifflement provenant d’un engin en train de descendre sur le sol. L’engin se pose avec un bruit sourd et repart très rapidement. Une trace d’environ 2 m de diamètre sur le sol a été constatée (photo). Les analyses du sol confiées par le GEPAN à 4 laboratoires différents ont apporté chacun un point de vue complémentaire. Elles ont confirmé un tassement significatif du sol, montrant la présence d’un corps pesant ayant laissé un léger dépôt de fer, d’oxyde de fer, de phosphates et de zinc. Un échauffement significatif inférieur à 600°C a été détecté. Nul doute qu’un phénomène de grande ampleur s’est produit ce jour là, et que la matérialité de l’observation est hautement probable.
Crédits : CNES


Pour lui, c’est à la communauté scientifique de se saisir de la question.

« Il faut absolument que les scientifiques acceptent de sortir le dossier ovni du paranormal. C’est un sujet d’étude comme un autre. Au GEIPAN, nous récoltons régulièrement des observations avec des faits tangibles, des témoins de bonne foi, et nous essayons d’expliquer ce qui s’est passé. Mais dans l’hypothèse où nous n’y parvenons pas, nous voudrions pouvoir interpeller les scientifiques et mettre à leur disposition nos rapports d’enquête afin qu’ils les étudient. »


Croquis du témoin de Trans en Provence. L’engin est de couleur grise comme du zinc, n’émet ni flamme ni fumée et a une dimension d’environ 2,5 m sur 1,70 de hauteur, circulaire, avec sur son diamètre une bande plus épaisse. L’ensemble de l’observation a duré de 30 à 40 s.
Crédits : CNES

Cet appel sera-t-il entendu ? C’est peu dire que la communauté scientifique est traditionnellement très réservée sur le sujet, tant il a été préempté par les illuminés de tout poil, des fans d’Elvis aux mouvements sectaires les plus dangereux. C’est justement la raison pour laquelle Jacques Patenet reste convaincu de l’utilité du GEIPAN, y compris sur un plan social.
Ancienne affiche
Ancienne affiche
« Les pouvoirs publics ont besoin de disposer d’un organisme officiel qui prend en compte ce phénomène et peut dans la majorité des cas apporter une réponse aux observations du public. Le grand danger, ce serait d’abandonner le terrain aux sectes et aux charlatans. »

Reste cependant une question de taille : le CNES est-il le mieux placé pour héberger la structure chargée d’étudier ces phénomènes ?

« Depuis 30 ans que le Cnes traite du sujet, aucun autre organisme n’a revendiqué d’être mieux placé pour s’en occuper.


D’autre part, un audit mené en 2001 a montré que le Cnes avait plusieurs atouts pour conserver la gestion du dossier. D’abord, c’est un organisme civil, qui donc n’est pas suspect de vouloir faire tomber une chape de plomb sur la question pour d’éventuelles questions de secret défense.
 

Une journée au GEIPAN

 
Autant prévenir tout de suite les émules de Mulder et Scully qui rêveraient de faire carrière au GEIPAN, le quotidien de ce service est beaucoup moins palpitant qu’on ne pourrait le penser.
C’est généralement par téléphone que les cas d’observation sont d’abord signalés à Jacques Patenet.

« J’ai un contact à la direction générale de la gendarmerie qui coordonne ces activités dans toutes les brigades. Il y a plusieurs procès-verbaux d’observations par semaine, le tout-venant pourrait-on dire, des gens qui voient des lumières, etc.… Ces cas-là ne nécessitent pas d’intervention immédiate, et je reçois par la suite copie des procès-verbaux par courrier. »


Si en revanche on assiste quelque part en France à un phénomène de grande ampleur, avec de nombreux témoins, le GEIPAN peut alors être conduit à se rendre sur les lieux pour faire une enquête avec la gendarmerie.
« Cela a été le cas au mois de septembre dernier où nous nous sommes rendus dans le nord pour faire une enquête sur des phénomènes qu’avaient relatés des médias locaux » précise Jacques Patenet.

La première chose à faire lors de toute enquête, c’est de collecter le maximum d’informations.


Dans le cas des PANS, il s’agit de données concernant la météo, l’état de la circulation aérienne, d’éventuelles traces radar, etc. « Nous procédons aussi à étude du contexte : y avait-il dans les environs une fête foraine, une ouverture de discothèque ? » Il n’est en effet pas rare que ces événements donnent lieu à l’utilisation de dispositifs lumineux visibles de très loin, qui peuvent s’avérer très perturbant pour les témoins lorsqu’ils se reflètent sur les nuages.

La position des étoiles et des planètes est également prise en compte. Lorsqu’elle est au plus près de la Terre comme c’est le cas actuellement peu après le coucher du Soleil, Vénus est un véritable phare céleste qu’on peut facilement confondre avec les phares d’atterrissage d’un avion de ligne.
Les témoins commencent à s’inquiéter lorsqu’ils se rendent compte que cet « avion » est stationnaire... Selon les conditions météo, la Lune peut également présenter un aspect déroutant, surtout lorsqu’elle est proche de l’horizon.

« Dans 99 % des cas, les témoins sont parfaitement sincères, ils ont vu quelque chose. Très peu recherchent la publicité, car ils craignent surtout de ne pas être pris au sérieux. Maintenant, ce qu’ils ont vu est la plupart du temps un phénomène parfaitement naturel, mais perçu de façon erronée. »

Toutes ces vérifications, systématiques, sont effectuées très rapidement. Mais elles ne permettent pas forcément de trouver une solution. « La deuxième étape peut alors consister en une nouvelle audition des témoins, voire une reconstitution qui permet de trouver les axes précis d’observation du phénomène ».
La grande force du nouveau GEIPAN, c’est que toutes ces données seront par la suite adressées à un collège d’experts. « Chacun dans sa spécialité, astronome, spécialiste en télécommunications, propulsion… aura ainsi accès aux données et pourra les examiner en détail. Ce réseau va alors collégialement tenter de fournir une explication au phénomène. »
 

Transformer le témoin en instrument de mesure

 
Jacques Patenet n’a jamais vu d’ovni. Pourtant, il sait depuis longtemps ce qu’il devrait faire si jamais il était confronté à un de ces « phénomènes aérospatiaux non identifiés ».

« Lors des auditions que nous avons menées avant le lancement du GEIPAN, nous avons rencontré le sociologue Pierre Lagrange. Et ce dernier a eu une phrase qui résume très bien la situation vis-à-vis du témoignage humain, par nature très fragile: il faut tout faire en amont afin de transformer chaque témoin potentiel en instrument de mesure ».

Croquis d'un PAN, de profil et de face, fait par un témoin au sujet d'une lueur aperçue en 1970. Le phénomène, observé par plusieurs témoins, est probablement du à une rentrée atmosphérique.
Crédits : CNES

Les bons réflexes à mettre en oeuvre en cas d’observation insolite seront ainsi détaillés sur le site du GEIPAN. En voici quelques-uns : « La première chose à faire, c’est de caractériser au mieux ce que l’on a observé en terme de taille, d’apparence, de vitesse, et de direction. »
Pour cela, le mieux est sans doute d’évaluer la taille apparente du phénomène en le comparant à un objet usuel tenu à bout de bras : pièce de monnaie, téléphone portable, etc...

La pratique de l’astronomie amateur, grâce à laquelle on apprend vite à mesurer des distances angulaires, peut s’avérer précieuse. « Nous envisageons de communiquer tout spécialement à l’intention des astronomes amateurs, qui par définition observent très souvent le ciel. Mais les passionnés d’ornithologie nous intéressent tout autant. »
Le 25 février 1985, à Royan, 2 agriculteurs voient tomber cet objet dans un champ. Les premières investigations menées par le GEPAN ne permettent pas d’identifier l’objet, qui ne correspond à aucun missile français ni étranger. Il est alors conclu, provisoirement, qu’il s’agit d’un morceau de propulseur retombé dans l’atmosphère après le lancement d’un satellite 4 jours plus tôt. Or les marquages de l’objet prouvent qu’il est d’origine allemande et porte les marques du IIIème Reich... !

Après une enquête de 5 ans, il sera confirmé qu’il ne s’agissait pas d’un débris spatial, mais d’un élément propulsif abandonné depuis la dernière guerre et qui s’est spontanément mis à feu.

Cette enquête est un modèle du genre par son évolution et ses rebondissements successifs.


Une fois rassemblés les éléments factuels de l’observation, le mieux est de se rendre à la gendarmerie la plus proche du lieu de l’observation. « Les gendarmes feront alors une enquête de voisinage, puis préviendront le GEIPAN. Cette chaîne permettra de rassembler le plus rapidement possible un maximum d’informations fiables autour de l’observation. »

Grâce à mise en place de ces nouvelles procédures et via la sensibilisation du public, le mystère qui plane sur la question ovni sera-t-il un jour résolu ? Jacques Patenet pense que les enjeux sont suffisamment importants pour que l’on fasse l’effort de s’y pencher avec soin.

« Nous sommes en face de phénomènes que dans certains cas nous ne parvenons pas à expliquer. N’est-ce pas en cherchant à comprendre des phénomènes à priori inexpliqués que la science a constamment progressé au travers des âges ? »
Un simple exemple : jusqu’au début du XIXe siècle, aucun savant n’admettait la possibilité que des pierres puissent tomber du ciel. Or on sait aujourd’hui que, chaque jour, il en tombe plus de 1 000 tonnes sur la planète ! Mieux, bon nombre de ces météorites se sont révélées porteuses de précieux indices sur la formation du système solaire, ou l’apparition de la vie.

Alors, qui nous dit que les ovnis ne sont pas les météorites du XXIe siècle ? Sans à priori, mais avec honnêteté et méthode, le GEIPAN continue les recherches.
Propos recueillis par Didier Jamet

Jacques Patenet est responsable du GEIPAN au CNES

 

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GEIPAN : Jacques Patenet répond à nos questions

Entretien avec Jacques Patenet, le responsable du nouveau GEIPAN au CNES, qui nous apporte quelques lumières sur un groupe officiel mal identifié

mercredi 19 octobre 2005, par Jérôme Beau

L’annonce de la création du GEIPAN a été suivie d’une certaine confusion chez les ufologues français. Pourquoi un "comité de pilotage" ? Yves Sillard est-il le responsable de ce nouveau groupe ? Pourquoi n’a-t-on pas entendu plus parler de ce communiqué de presse ? Les archives seront-elles publiées ? Qui travaille avec le GEIPAN ? Tant de questions, et d’autres, que nous avons posées à Jacques Patenet, en charge de l’activité PAN au Centre Spatial de Toulouse.


 

Vous êtes le responsable du GEIPAN [1] au sein du CNES [2]. Pouvez-vous nous présenter ce nouveau service ?

Le GEIPAN prend la suite du SEPRA [3] avec des missions identiques de collecte, d’analyse et d’archivage des témoignages concernant les PAN [4] avec en plus un accent marqué sur les aspects communication dans ce domaine. L’autre nouveauté est la création d’un Comité de Pilotage composé de représentants d’organismes étatiques et de scientifiques qui a pour mission de définir les grandes lignes de l’action du GEIPAN et de contrôler ses activités.

L’étude des ovnis doit donc être prise au sérieux ?

Je parlerai plutôt de l’étude des PAN, dont les ovnis ne sont qu’une petite part. Ces études doivent être en effet prises au sérieux pour des raisons de connaissance scientifique, sociologique, de réponse au public voire même de sécurité nationale.

Le service précédent d’étude des PAN au CNES, le SEPRA, a été fermé en 2004. Qu’est-ce qui a motivé la réouverture d’un service semblable ? En quoi le GEIPAN se distingue-t-il de son prédécesseur ?

Le SEPRA a fait l’objet d’un audit en 2001 dont l’objectif était de donner des recommandations en termes de poursuite ou non des activités PAN et des conditions dans lesquelles cette poursuite éventuelle d’une activité officielle dans ce domaine pouvait être envisagée. Pour les raisons indiquées précédemment, cet audit a recommandé la continuité de cette activité dans le cadre d’un organisme public civil sous le contrôle d’un Comité de Pilotage. Cette recommandation a été acceptée par le CNES après une période d’attente due essentiellement à un changement de la Direction du CNES et à sa réorganisation complète en 2003. Le GEIPAN est issu de ces décisions et il se distingue du SEPRA par un positionnement clair dans l’organisation du CNES et le contrôle de ses activités par le Comité de Pilotage.

Ce Comité de Pilotage dépend-t-il lui aussi directement du CNES ?

Non, le Comité de pilotage est indépendant et émet des recommandations au CNES quant à l’activité du GEIPAN.

Quelle est donc l’autorité de tutelle de ce Comité ?

Le Comité de pilotage n’a pas d’autorité de tutelle, il est libre de ses recommandations, la limite de son autorité étant que le CNES n’est pas tenu de les appliquer.

Il s’agit donc d’une organisation semblable à celle du GEPAN [5] d’origine, la communication en plus. Cela veut-il dire que le GEIPAN va disposer de moyens similaires à son ancêtre (en ressources humaines notamment) ? On sait que c’était un des problèmes du SEPRA...

Depuis la réorganisation faite par Y. d’Escatha [6], le CNES est organisé en métiers sur lesquels s’appuient les projets. Le GEIPAN, qui doit être considéré comme un projet, bénéficie donc de nombreux supports dans les structures métiers pour développer son activité. Il ne suffit donc pas de constater l’effectif strictement affecté au GEIPAN pour mesurer les moyens mis par le CNES à la disposition du GEIPAN. Le Comité de Pilotage veille d’ailleurs à ce que le CNES mette en place les moyens nécessaires aux besoins.

Vous-même, quel parcours vous a amené à prendre la tête du GEIPAN ? Aviez-vous un intérêt quelconque pour ce sujet auparavant ?

Je suis de formation scientifique avec un parcours professionnel très varié. Mon intérêt pour ce sujet est de longue date puisque je faisais partie des "bénévoles" du GEPAN au début des années 80.

Quelle a été votre tâche durant cette période ? Enquêtes sur le terrain, études ? Comment cette expérience a-t-elle fait évoluer votre appréhension du problème ?

Je n’ai participé qu’à des études de méthodologie à partir de 1979 durant une durée relativement courte, du fait de mon départ en Guyane en 1981. Mon appréhension du problème reste strictement scientifique, quelles que soient les hypothèses envisagées.

Quelles vont être les premières actions du GEIPAN ?

Les premières actions du GEIPAN vont être d’une part de remettre à niveau l’ensemble des relations contractuelles qui nous lient aux organismes de collecte (gendarmerie, police, aviation civile et militaire) et aux laboratoires scientifiques divers pour nous permettre d’améliorer la collecte et l’analyse des témoignages. D’autres part les spécifications et le développement du site web spécifique au GEIPAN sont également une priorité importante du GEIPAN.

Le communiqué de presse annonçant la réunion du Comité de Pilotage du GEIPAN le 22 septembre a été peu relayé par la presse [7] ou même le site web du CNES. Qu’en pensez-vous ?

Le communiqué de presse a été transmis à l’ensemble de nos correspondants médias (plus de 400). Je n’ai pas de retour précis sur le taux de reprise de ce communiqué par les médias dont les priorités du moment sont peut-être ailleurs.

Et concernant le site web du CNES ? On y trouve le terme "OVNI" dans son glossaire mais rien sur le GEIPAN ou l’étude des PAN en général.

Le site du CNES n’est effectivement pas à jour de la nouvelle organisation du GEIPAN. Quand au terme OVNI, il s’agit d’un simple mot-clé permettant d’accéder au pages présentant l’exploration spatiale et notamment martienne. Pour ma part je n’ai trouvé qu’une seule fois le terme OVNI dans le texte qui illustre le mythe de la vie sur Mars.

Ce communiqué annonce la création d’un site web officiel du GEIPAN. Quel sera son contenu et quand sera-t-il disponible ?

L’ensemble du fond documentaire du GEIPAN juridiquement diffusable sera mis à disposition du public par l’intermédiaire d’un site spécialisé. La disponibilité du site dépend surtout des opérations de numérisation des archives qui ont commencé dès le mois de septembre mais qui représentent une charge importante qui nécessitera du temps. On peut penser que raisonnablement le site pourra être ouvert mi 2006 avec une proportion raisonnable de documents en ligne.

Quelle sera la teneur de ces documents ? Rapports d’enquête anonymisés ? Les rapports fourni au Conseil Scientifique du GEPAN, jamais publiés, seront-il disponibles ?

Les conditions de publication sont en cours d’analyse. Tout ce qui sera juridiquement possible de diffuser le sera, à l’exception des rapports du Conseil Scientifique qui resteront confidentiels comme le seront ceux du Comité de Pilotage, pour des raisons de liberté de parole au sein de ces instances.

Yves Sillard, le président de votre Comité de Pilotage, a donné une interview sur RFI le 29 septembre. Il y parle d’une politique de "désinformation" qui aurait régné ces 15 dernières années, ainsi qu’aux Etats-Unis. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

Je pense que son propos était motivé par certaines conclusions du rapport CONDON [8].

Partagez-vous son sentiment ?

Je me place dans une stricte démarche scientifique et mon sentiment personnel importe peu. Je n’ai par ailleurs pas l’intention de commenter les avis que tout à chacun est libre d’exprimer sur le sujet.

Dans cette interview, M. Sillard fait mention de 4 scientifiques aidant le groupe. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’analyse des témoignages nécessite des spécialités diverses dont certaines parmi les plus importantes sont présentes au Comité de Pilotage (astronomie, sciences humaines et sociales, propulsion, sciences de la terre...) Cela ne préjuge pas de la participation d’autres scientifiques au travaux du GEIPAN losrque le besoin s’en fera sentir.

Les noms et fonctions de ces scientifiques seront-ils communiqués ?

Non, car certains d’entres eux ont un devoir de réserve imposé par leurs administrations. Par ailleurs la dénomination de leurs administrations suffit en général pour indiquer leur profession.

Que pensez-vous des "ufologues" amateurs ? Envisagez-vous une collaboration avec eux ?

Je n’ai pas d’opinion particulière, ils représentent une partie de notre "public" et leur hobby est tout à fait respectable. Le CNES s’est fixé de rester sur la voie étroite de la démarche scientifique sans tabou ni exclusive et ne peut collaborer qu’avec des scientifiques reconnus dans leur domaines. Que certains d’entres eux soient aussi des ufologues comme d’autres peuvent être rationalistes, cela ne me dérange pas, seule la démarche scientifique importe.

Cette ouverture à d’autres chercheurs appliquant une démarche scientifique pourrait donc toucher des spécialistes issus de disciplines (météo pour la foudre en boule par exemple) et structures autres que le celles du CNES ?

Bien entendu, nous passerons les protocoles nécessaires avec les organismes dont les compétences nous seront nécessaires.

Ce réseau de compétences prévoit-il aussi d’être géographique ? Des "correspondants", "enquêteurs agréés" ou "antennes" du GEIPAN seront-ils répartis en France et ailleurs ?

Nous prendrons les compétences où elles se trouvent et quand le besoin s’en fera sentir mais il n’est pas prévu de "couvrir" le territoire français d’un réseau de veille permanent.

Merci M. Patenet.

Notes

[1] Groupe d’Etude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés

[2] Centre National d’Etudes Spatiales

[3] Service d’Expertise des Phénomènes Rares Aérospatiaux, créé en 1988 en remplacement du GEPAN, dirigé par Jean-Jacques Vélasco

[4] Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés

[5] Groupe d’Etude des Phénomènes Aérospatiaux Non-Identifiés créé au sein du CNES en 1977 sous la direction de Claude Poher, et remplacé en 1988 par le SEPRA

[6] Président actuel du CNES

[7] Ce communiqué a tout de même été reçu par certains professionnels, et a été relayé au travers de l’interview de Yves Sillard par RFI, Air & Cosmos, Sud-Ouest, 20 Minutes, les actualités Yahoo ou l’Union de Reims.

[8] Rapport concluant l’étude officielle des ovnis par l’Armée de l’Air américaine, de 1948 à 1969. Ce rapport concluait à l’absence d’intérêt scientifique et militaire de l’étude des ovnis, mais il contenait cependant un certain nombre de cas non expliqués. Voir http://www.rr0.org/Documents/Officiels/condon//

 

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Jacques Patenet dans l'émission "On a tout essayé" (mars 2007). //

24/06/2008
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