La Machine à explorer le temps

La Machine à explorer le temps

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La Machine à explorer le temps (titre original : The Time Machine) est un roman de science-fiction, écrit en 1895 par H. G. Wells (Royaume-Uni). Il est considéré comme un classique du genre sur le voyage dans le temps.

Sommaire

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L'histoire[modifier]

Londres, à l’extrême fin du XIXe siècle. Dans la maison d’un savant, un groupe d’amis écoute celui qui prétend être le premier voyageur du temps narrer ses aventures.

Le voyageur du temps commence son récit en décrivant le monde de l’an 802 701. La Terre est habitée par les Éloïs, descendants des hommes. Androgynes, simplets et doux, ils passent leur temps à jouer tels des enfants et à manger des fruits dans le grand jardin qu’est devenue la Terre. À la surface de celle-ci, ne subsiste plus aucune mauvaise herbe, ni aucune autre espèce animale. Le monde semble être devenu un paradis.
Seulement l’explorateur du temps ne tarde pas à se rendre compte que cette apparente harmonie cache un terrible secret. Des puits menant à des systèmes d’habitations souterraines sont répartis un peu partout, et un bruit de machine s’en échappe. C’est sous terre que vit une autre espèce descendante aussi des hommes, les Morlocks, sortes de singes blancs aux yeux rouges ne supportant plus la lumière à force de vivre dans l’obscurité. La nuit, ils vont et viennent à la surface en remontant par les puits, pour kidnapper des Éloïs dont en fait ils se nourrissent, devenus ainsi leur bétail à leur insu.
L’explorateur, dont la machine à voyager dans le temps a disparu, va devoir descendre sous terre affronter les Morlocks, s’il veut pouvoir retourner chez lui. Entre temps, il va se lier avec une Éloïe, Weena.

Les étapes de son élaboration[modifier]

Ce roman est le premier de H. G. Wells. La première ébauche fut réalisée en 1888, et la dernière version fut terminée en 1924. C’est pourquoi La Machine à explorer le temps a la particularité d’avoir connu plusieurs variantes, publiées ou non.

Lorsqu’il débute l’écriture de ce récit, Wells n’a que 21 ans. Ce texte est écrit durant le printemps 1888, alors qu’il est en convalescence chez un ami.

Il est publié dans une revue mensuelle de son université (la Normal School of Science de South Kensington). Wells est lui-même l’un des co-fondateurs et le rédacteur en chef de cette revue intitulée le Science Schools Journal. Son texte a alors pour titre The Chronic Argonauts. Mais l’argument est encore bien loin de celui de La Machine à explorer le temps.

Wells a écrit ce premier récit au printemps 1888 mais l’idée du voyage dans le temps lui est probablement venue le 14 janvier 1887, après avoir assisté à l’exposé d’un étudiant, E. A. Hamilton-Gordon, consacré à la quatrième dimension, exposé qui fut publié par la suite dans les pages du Science Schools Journal, la publication dont, rappelons-le, Wells était le rédacteur en chef.

The Chronic Argonauts a été publié en avril, mai et juin de la même année, mais la publication ne se poursuivra pas, ce texte restera inachevé. Aujourd’hui, il ne subsiste aucun exemplaire de cette ébauche de roman, Wells a acheté tous les exemplaires disponibles pour les détruire afin de faire disparaître toute trace de ses maladresses de jeunesse.
Wells aurait écrit deux versions ultérieures de ce récit dont il ne reste aucune trace, seulement des témoignages qui affirment que la seconde version ne ressemblerait en rien à La Machine à explorer le temps, mais la troisième aurait quelques traits communs.

Les deux seuls éléments qui resteront dans La Machine à explorer le temps, sont d’une part l’idée du Temps comme quatrième dimension ; et d’autre part la machine à explorer le temps, qui s’appelle dans cette première version le Chronic Argo et qui deviendra La Machine à explorer le temps, donnant son titre à la nouvelle version.

Le texte ne s’apparentera véritablement à La Machine à explorer le temps qu’au premier trimestre 1894 avec la publication dans la revue National Observer d’une nouvelle version de son récit intitulée The Time-Traveller’s Story. Dans celle-ci « l’explorateur du temps » (appelé dans ce texte le « Philosophical Inventor ») fait à ses amis un exposé sur le « Temps comme quatrième dimension », puis leur apprend l’existence d’une machine à explorer le temps qu’il a conçue. La semaine suivante, il leur relate ses aventures en l’an 802 701 où il a rencontré des descendants dégénérés des hommes (qui ne portent pas de nom), ainsi qu’une seconde race, les Morlocks. Il finit par rentrer chez lui sain et sauf, et discute de la fin de la planète avec ses amis.
Cette variante est la première à présenter de véritables similitudes avec le texte que l’on connaît.

Toutefois, la version définitive apparait dans une autre revue, The New Review, elle est publiée de janvier à mai 1895. C’est cette version, légèrement modifiée, qui, la première, parait en livre en juin 1895 en Angleterre. Ce texte a été considérablement retravaillé et enrichi. Cette fois, le titre de l’œuvre est The Time Machine : An Invention.
Cette version est celle qui a été traduite en 1895 par Henry D. Davray pour la revue française Le Mercure de France, et qui est, aujourd’hui encore, la seule disponible en français.

Mais Wells en a écrite une dernière en 1924, il s’agit de la version de référence dans le monde anglo-saxon.

Analyse[modifier]

La Machine à explorer le temps est en partie une satire de l’époque victorienne et une extrapolation de la situation sociale de l’époque.
Comme tout roman d’anticipation, l’œuvre doit être replacée dans son contexte.

En dépit de ses grandes qualités, le film réalisé en 1960 par George Pal (« le Spielberg des années 50 ») gomme assez habilement le message très politisé d’un Wells au socialisme naïf qu’un autre « grand », George Orwell, raillera assez cruellement dans 1984.

Verrière du siège de la Société Générale.

En effet, tant dans des romans comme quand le Dormeur s’éveillera ou Récit des jours à venir, que dans La Machine à explorer le temps, le thème récurrent d’une dégénérescence de l’humanité sur le mode de l’exploitation capitaliste telle qu’il l’observait dans l’Angleterre victorienne est réutilisé par Wells selon un schéma unique, influencé par les toutes nouvelles théories darwiniennes sur l’évolution et l’eugénisme de Galton. La ville inhumaine de Récit des jours à venir, avec ses superstructures et ses gratte-ciels métalliques de type tour Eiffel, habitées par les classes supérieures, et ses immenses installations souterraines peuplées de « prolos » réduits en esclavage par la machine se retrouveront presque à l’identique dans Métropolis (voir infra), mais sont poussées jusqu’à leurs extrêmes conséquences dans La Machine à explorer le temps où, dans un avenir très lointain, les classes laborieuses et les oisifs qui les exploitent finissent par dégénérer en deux types humains distincts : les Éloïs, descendants des oisifs, hédonistes et décérébrés de la « surface », et les Morlocks, avatars dégénérés des esclaves désormais adaptés à leur habitat souterrain. Dans les deux cas, la crétinisation est quasi totale. La décadence de la civilisation est symbolisée par la ruine des somptueux édifices publics et l’analphabétisme des Éloïs.

On voit là un écho de ce que l’élite littéraire de gauche déplorait à l’époque dans cette Angleterre en plein essor économique : fortes inégalités sociales, mécanisation croissante des grandes villes, entassement de l’habitat, villes souterraines, architecture métallique, etc. Le film a imaginé, pour les décors du futur, un style de construction et une décoration très contemporains pour l’époque, c’est-à-dire très « années 60 ». Une plus grande fidélité à la pensée de Wells aurait consisté à s’inspirer d’édifices tels que le Grand Palais, la coupole du Printemps Haussmann ou la verrière du siège de la Société Générale.

Au succès persistant de ce petit roman pourrait s’appliquer la célèbre formule : « mille fois imité, jamais égalé ». L’étrangeté et le dépaysement total du voyage dans le temps est évoqué dans La Machine à explorer le temps avec un talent que seul Barjavel atteindra 40 ans plus tard avec Le Voyageur imprudent, qui en est d’ailleurs manifestement inspiré.

Parallèles[modifier]

Le film Metropolis, de Fritz Lang, reprend la même image des dominants habitant la surface, tandis que les ouvriers sont cantonnés aux profondeurs de la Terre.

Adaptations[modifier]

Au cinéma[modifier]

La plus célèbre adaptation cinématographique du roman de Wells est le film du même nom réalisé en 1960 par George Pal. En 2002, le réalisateur Simon Wells, qui n’est autre que l’arrière petit-fils de H. G. Wells, adaptera aussi le roman au cinéma.

Un scientifique vivant à l’époque victorienne fabrique une machine à voyager dans le temps et voyage loin dans le futur. Il s’aperçoit alors que la race humaine s’est divisée en deux espèces, une vivant à la surface, et l’autre sous terre. Quand sa machine est volée par le peuple souterrain cannibale, il doit risquer sa vie pour retourner dans son époque.

En jeu vidéo[modifier]

Le roman de Wells donne lieu à une adaptation très libre en jeu d'aventure, La Machine à voyager dans le temps, éditée par le studio français Cryo Interactive en 2000. Le personnage principal du jeu est un inventeur nommé Wales, qui, à l'issue de son premier voyage temporel, se trouve coincé en l'an 800 000 ap. J.-C., à une époque où le monde est balayé par des perturbations temporelles, et, privé de sa machine, doit trouver un moyen de revenir à son époque d'origine.

Voir aussi[modifier]

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12/08/2011
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