Jacques Fabrice Vallée

Jacques Fabrice Vallée

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Vallée à son domicile de Cergy-Pontoise, en 1957
Vallée à son domicile de Cergy-Pontoise, en 1957

Vallée naît à Pontoise (France) le dimanche 24 septembre 1939, d'un père magistrat.

En 1958 Vallée est agréablement surpris à la lecture du 1er livre d'Aimé Michel. Il correspond avec lui. En 1959 il obtient une licence de mathématiques à l'Université de Paris/Sorbonne et part poursuivre des études d'astrophysique à Lille. Il finit par rencontrer Michel et commence à mettre ses talents à son service en 1961, année où il obtient sa maîtrise d'astrophysique à l'Université de Lille. Cette année-là son premier roman de science-fiction, Le sub-espace, publié par H. Gallet, directeur du "rayon fantastique", remporte le prix Jules Verne.

Observations

Adolescent, à Pontoise, Vallée fait une première observation : une soucoupe classique, argentée, réfléchissant le Soleil, avec une sorte de dôme transparent dessus. Un ami à lui habitant à 1 km de là voit le même objet aux jumelles. Tous deux ne s'expliquent pas leur observation, mais Vallée pense à l'époque à un prototype secret [1].

Vallée part à Lille pour une maîtrise d'astrophysique. Au cours de son travail astronomique, Vallée observe des ovnis. En 1961, il les suit et les vise au théodolite, comme nombre de ses collègues :

Les objets que nous suivions au théodolite n'étaient pas spectaculaires. Ils se comportaient comme des satellites artificiels, mais leur orbite était rétrograde et l'on arrivait presque jamais à les retrouver. A cette époque, aucun pays au monde n'avait de fusée assez puissante pour lancer un satellite rétrograde. Et la probabilité était infime pour qu'il s'agisse d'astéroïdes capturés par hasard par l'attraction terrestre (les américains ont dans leurs dossiers des plaques photographiques montrant un de ces satellites inconnus sur 2 orbites successives) [2].

Mais ce qui étonne le plus Vallée, c'est le comportement des scientifiques qui l'entourent : leur unique préoccupation est d'éliminer ces observations en les niant. Après avoir apporté la preuve que de tels objets ne peuvent être des avions, il assiste un jour dans un grand observatoire à la destruction des bandes magnétiques d'objets non identifiés observés pendant la nuit. Outré, il déclarera à ce sujet : L'attitude du directeur de l'observatoire était non scientifique. A l'automne 1962, suite à ce choc, et dégoûté de la politique française en général, il décide de quitter la France.

Etats-Unis (1962)

Arrivé aux USA, Vallée pratique l'astronomie 1 à l'Université du Texas d'Austin. Il travaille à l'observatoire MacDonald, sur le 1er projet de cartographie informatisée détaillée de Mars pour la NASA.

Hynek

Hynek et Vallée en 1978 [3]
Vallée en 1978 avec son collaborateur et ami Joseph Allen Hynek [Science Interdite, O. P. Editions, 1997]

Par la suite il décide de contacter J. Allen Hynek et va étudier à la Northwestern University. Se ré-orientant dans l'informatique, il obtient y un doctorat en la matière, et devient un enquêteur capital du grand projet de réseau informatisé de la NSF, qui aboutit au premier système de conférence sur l'ARPANET des années avant l'avènement de l'Internet. Il officie également au National Advisory Committee of the University of Michigan College of Engineering. Il découvre également l'intelligence artificielle.

Par la suite, toujours aux côtés de Hynek, il rencontre Quintanilla et Woody, les responsables du projet Blue Book

En 1964, Vallée établit que les atterrissages ont tendance à se produire dans des zones désolées. Il le vérifie avec Hynek sur des cas américains [4].

En 1966, lors d'une conférence sur les ovnis en occident au Congrès de l'Union Mondiale des Mathématiciens à Moscou, Vallée tire les ufologues de leur inertie et incite quelques scientifiques à se prononcer. Par l'entremise de son ami Aimé Michel, il rencontre Yves Rocard, et lui transmet des copies de cas remarquables du projet Blue Book. Cependant il déplorera que leur contact s'arrête là [5].

En fait, l'idée d'établir un groupe officiel de recherche sur les ovnis est prise en considération à peu près à la même époque, sans que l'on puisse dire clairement si la visite de Vallée y était pour quelque chose [6].

Toujours cette même année, il propose un système de classification des observations d'ovnis.

En 1967 il obtient un doctorat en informatique de l'Université Northwestern (Illinois). Le 18 juin, alors qu'il range les papiers de Hynek qui s'accumulent en désordre, Vallée tombe sur une lettre classée secret adressée à l'ATIC pour transmission à Ruppelt.

Vallée travaille sur la technologie de l'information pour SRI International et l'Institude for the Future, où dirige le projet pour construire le premier système de conférence mondial basé sur un réseau, en tant qu'enquêteur principal sur ARPANet, le réseau prototype de l'Internet.

En 1972, Vallée rencontre encore Uri Geller.

En 1973, après 4 ans de travail aboutissant à un black out de l'USAF, Vallée fonde avec Hynek le Collège Invisible, un groupe d'experts du monde entier qui s'interrogent sans pour autant croire forcément aux soucoupes volantes. Cette année-là, il rencontre encore Uri Geller.

Vallée interrogé en 1977 pour le documentaire UFOs are here!

En mars (février?) 1974, Vallée est interviewé aux USA par Michel Anfrol pour France Inter, dans le cadre d'une série d'entretiens sur France Inter consacrés aux ovnis, et dirigée par Jean-Claude Bourret. A cette époque, Vallée est consultant en informatique à l'Université de Stanford, et a classé sur l'ordinateur de l'Université plus de 3000 cas d'atterrissage avec vision rapprochée de témoins. Du 20 au 22 janvier 1975, lors de la Convention Annuelle de l'AIAA sur les Sciences Aérospatiales, Vallée et Claude Poher présentent [7] Basic patterns in UFO observations, une publication sur les caractéristiques fondamentales du phénomène ovni, qui représente le point d'orgue de l'approche scientifique et statistique du phénomène ovni.

Dans les années 1970s sont compilées des tendances historiques du phénomène ovni, analysée sur ordinateur. Vallée établi un graphique graphique des "vagues" d'activité ovni qu'il ne voit pas du tout périodiques. Fred Beckman et le docteur Price Williams de l'UCLA mettent en avant que cela ressemble à un renforcement planifié typique d'un processus d'apprentissage, renforçant la vision de Vallée que le phénomène est plus apparenté à un système de contrôle qu'à un groupe de travail exploratoire de voyageurs extraterrestres.

Vallée plaidoyant à la séance présidée par la Grenade, le 27 novembre 1978. Derrière lui Hynek et Gairy [8]
Jacques Vallée plaidoyant à la séance présidée par la Grenade, le 27 Novembre 1978. Derrière lui Hynek et Gairy [Photo Coleman S. Keviczky]

Vallée est choisi par Steven Spielberg comme modèle pour le personnage de Lacombe, le savant français interprété par François Truffaut dans son fameux film Rencontres du troisième type. Cependant Vallée désaprouve que l'on présente des êtres venus d'ailleurs comme des "frères" inoffensifs d'un autre monde, ce qui, comme on peut s'y attendre, laisse les producteurs d'Hollywood indifférents. Il déclarera à propos du personnage de Lacombe : Je pense qu'ils cherchaient simplement un personnage dont l'étrangeté se situait à mi-chemin entre les protagonistes américains et les visiteurs de l'espace.

Vallée dans un documentaire de 1979

En 1978, après la prestation de Gairy, la plaidoirie de Hynek auprès de l'ONU pour une prise en charge sérieuse du problème des ovnis, se tient le 14 Juillet une réunion au siège des Nations-Unies pour discuter du soutien de l'ONU à l'étude des ovnis. Participent notamment à cette réunion Gordon Cooper, Jacques Vallée, Claude Poher, le secrétaire général de l'ONU de l'époque Kurt Waldheim et David Saunders [9].

Théorie

Jacques Vallée eut l'occasion de s'intéresser à diverses affaires concernant les ovnis, et notamment au mystère Ummite. Il défendra une hypothèse, notamment dans son livre Passport to Magnonia, où, tout en validant la réalité physique du phénomène ovni, y sont accolés une dimension sociologique. Son explication penchera entre la manipulation gouvernementale à but d'étude psycho-sociologique (comment manipuler les foules, etc.) et des phénomènes naturels inconnus, voire impliquant une autre dimension.  Par la suite Vallée développera la comparaison des ovnis à un système de contrôle opérant sur notre inconscient collectif. Que ce soit sous forme folklorique ou moderne, dit Vallée, les ovnis sont un des moyens parmi lesquels s'organisent les concepts de l'homme.

Homme d'affaires

Vallée
Jacques Vallée

A partir de 1984 Vallée travaille comme capital-risqueur avec Sofinnova. En 1985-1986, il développe OVNIBase, un système expert permettant de distinguer OVIs et OVNIs, qu'il présente la l'AIAA et la SSE, et qu'il lèguera au CNES. A partir de 1987, le groupe Siparex en France, servant d'investisseur dans les phases préliminaires et directeur de compagnies comme SangStat Medical, une firme de biotechnologie basée à Menlo Park (Californie) et Nantes (France) ; Accuray, une société d'appareils médicaux spécialisée dans la chirurgie robotique ; Ixys, une firme de semiconducteurs et Ubique, une société de téléconférence sur le Web (rachetée par IBM/Lotus). Il lance d'autres appels au financements pour Com-21, P-Com, Harmonic Lightwaves, Isocor et Mercury Interactive, toutes faisant des IPO réussies sur le NASDAQ. Il sera également directeur de Class Data Systems, une société de logiciel réseau (acquise par Cisco), et Trivnet, spécialisée dans les systèmes de micropaiement.

En 1990, à l'occasion de la sortie d'un nouvel ouvrage [10], Vallée propose un nouveau système de classification s'unifiant avec celui de Hynek, et incluant les rapports paranormaux ou autres.

Pocantico

Du 29 septembre au 4 octobre 1997, Vallée présente ses travaux d'enquêteur sur les ovnis au symposium de Pocantico.

En 2000 à la fondation du NARCAP, Vallée intègre son comité de conseillers exécutifs.

Vallée est membre du comité scientifique du fond d'investissement française Genopole, basé à Evry spécialisé dans les génomes et la biotechnologie et est devenu Trustee à l'Institude for the Future. Il écrit aussi régulièrement la Lettre de Californie du Figaro.

Il est membre de la SSE, où il a été élu Conseiller. Il fait également partie du comité de conseil de Bigelow Aerospace de Robert Bigelow, à Las Vegas (Nevada).

Vallée travaille aujourd'hui dans sa propre société, SBV Venture Partners, un groupe de la Silicon Valley qui investit dans l'Amérique du Nord et l'Europe, principalement dans la haute-technologie. Il vit en Californie avec sa femme Janine et ses 2 enfants.

Auteur de :

Références :

Home
  1. [ne pas le confondre avec l'astronome canadien Jacques P. Vallée]
  1. [Vallée, Interview Europe1, 20 Mai 2001]
  2. [Vallée, Le Collège Invisible]
  3. Science Interdite, O. P. Editions, 1997
  4. Vallée 1975
  5. Vallée 1992, pp. 201 et 227
  6. [Bourdais-IUR-4-25]
  7. [Poher-Vallee 1975]
  8. [Coleman S. Keviczky]
  9. Good, T.: 1987
  10. [Vallée 1990_2]


07/09/2007
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