Assassinat de John F. Kennedy - Partie 2

 

Le tir mortel [modifier]

Image z313 du film de Zapruder, le tir mortel. Malgré la mauvaise qualité de la reproduction, on aperçoit la gerbe de sang vers le haut et l'avant
Image z313 du film de Zapruder, le tir mortel. Malgré la mauvaise qualité de la reproduction, on aperçoit la gerbe de sang vers le haut et l'avant

Un autre point de discussion est l'emplacement des blessures à la tête et, de manière générale, les éléments qui indiqueraient que la balle mortelle aurait été tirée de l'avant.

Un des éléments pouvant être révélateur de la trajectoire de la balle est l'emplacement de la blessure à la tête. Alors que les résultats des enquêtes officielles placent la blessure dans le quart avant droit du crâne, un certain nombre d'éléments sont avancés pour affirmer que l'essentiel de la blessure se trouverait à l'arrière.

Parmi ceux-ci

  • des témoignages de personnel médical de Parkland ; cependant il est devenu difficile avec le temps de déterminer jusqu'à quel point ces témoignages tardifs ont été sollicités [30]. Certains de ces témoins, cités par des auteurs conspirationistes comme décrivant des plaies béantes à l'arrière du crâne, affirment devant d'autres chercheurs que le rapport d'autopsie correspond à ce qu'ils ont vu [31];
  • le fait que du sang et de la matière cérébrale auraient été projetés vers l'arrière ; cependant, les époux Connally, à l'avant, ont été arrosés de sang, et on peut constater, sur le film de Zapruder, qu'une gerbe de sang est projetée quasi verticalement, jusque 3 mètres de hauteur. La limousine et les motards de la police auraient été éclaboussés en traversant ce brouillard de matière qui retombait.

Toutefois, un des éléments les plus frappants sera apporté par le film de Zapruder dont les premières copies "pirates" de mauvaise qualité deviendront disponibles à partir de 1975. On y voit en effet le brusque mouvement du corps du président vers l'arrière, ce qui laisserait supposer que le tir venait de devant. De la butte herbeuse par exemple, où certains témoins affirment avoir vu de la fumée ou des personnes avec une arme.

C'est notamment la publication de ce film qui finit par provoquer la mise en place de la seconde commission d'enquête, le House Select Committee on Assassinations. Sur ce point particulier, et alors que la plupart des chercheurs travaillaient avec de mauvaises copies [32], les experts désignés par le HSCA analysèrent des copies de haute qualité du film [33] et relevèrent que le mouvement du président vers l'arrière était précédé, au moment de l'impact de la balle, par un bref et rapide mouvement en avant de la tête, ce qui laisserait supposer l'impact d'un projectile venant de l'arrière ce qui est conforme à la thèse officielle (il s'agit d'un mouvement de la tête de l'ordre de 6 cm qui survient dans un temps de l'ordre de quelques centièmes de seconde).

Selon les interprétations, le mouvement vers l'arrière qui suit le premier mouvement vers l'avant pourrait être dû à divers éléments, dont un spasme neuromusculaire consécutif à la destruction du cerveau [34] ou...à une autre balle tirée de l'avant [35].

L'enquête de Jim Garrison et le procès Clay Shaw [modifier]

Jim Garrison, procureur (District Attorney) de la Nouvelle-Orléans, fut la seule personne à l'origine de poursuites dans l'affaire de l'assassinat du président [36].

Cette enquête fut popularisée par le film JFK en 1991.

En 1968, Jim Garrison accusa l'homme d'affaires louisianais Clay Shaw d'avoir été un agent de la CIA et d'avoir comploté l'assassinat de Kennedy avec les exilés cubains. Garrison affirma l'impossibilité qu'Oswald ait pu tirer et tenta même de donner l'emplacement des tireurs et le nombre de balles. Il accusa de complicité les membres les plus haut placés de l'administration, soit J. Edgar Hoover et même Lyndon B. Johnson dans l'exécution d'un coup d'État.

Clay Shaw fut acquitté et obtint ensuite la condamnation de Garrison pour harcèlement [37], mais mourut, ruiné et épuisé, avant la confirmation en appel.

Il fait peu de doute à l'heure actuelle que Garrison s'était complètement fourvoyé et à vrai dire, ses méthodes peu orthodoxes [38] firent beaucoup de tort à l'hypothèse de la conspiration.

Le seul mérite que la plupart des chercheurs de la conspiration reconnaissent à Garrison et au film JFK aujourd'hui est d'avoir popularisé la recherche sur l'affaire [39] et d'avoir permis la création de l'Assassination Records Review Board.

La seconde commission d’enquête [modifier]

Il fallut attendre 1976 pour que le Congrès américain décide, suite à des révélations relatives à des activités illégales de la CIA [40] (dont des tentatives d’assassinat sur des dirigeants étrangers), de créer un comité chargé d’enquêter sur les assassinats de John Fitzgerald Kennedy et du Dr Martin Luther King. Le U.S. House of Representatives Select Committee on Assassinations (HSCA) reprit les enquêtes à zéro, réexamina les pièces, réentendit certains témoins [41], et fit examiner tous les éléments par des panels d’experts médicaux, balistiques, photographiques, et autres.

Les conclusions du HSCA [modifier]

En résumé, le HSCA confirma l’essentiel des conclusions techniques de la Commission Warren sur les circonstances de l’assassinat.

La théorie de la « balle unique », notamment, est validée par une analyse par activation neutronique comparative qui conclut que les fragments retrouvés dans le poignet du gouverneur proviennent de la balle retrouvée à Parkland (cette analyse et sa méthode ont été également critiqués).

Une analyse fine du film de Zapruder, dont des copies correctes sont enfin disponibles, aboutit à la conclusion que la tête du président est, au moment du tir à la tête, projetée brièvement vers l'avant, ce qui correspond aux autres analyses, notamment médicales, qui identifient les blessures comme correspondant à un tir de l'arrière. Le mouvement vers l'arrière est considéré comme explicable par un spasme neuromusculaire consécutif à la destruction du cerveau.

Les panels d'experts médicaux et balistiques, tout en critiquant durement la façon dont notamment l'autopsie avait été menée, valident aussi les conclusions de la Commission et le fait que le président a été touché par deux balles tirées par Lee Harvey Oswald à partir d'une fenêtre au 5e étage du dépôt de livres scolaires [42].

Pourtant, le HSCA conclut qu’il y eut bien une conspiration au cours de laquelle quatre coups de feu ont été tirés.

Le HSCA conclut en effet que Oswald a tiré les coups de feu n° 1, 2 et 4 (et donc tué Kennedy et blessé Connally) depuis le dépôt de livres, et qu’un assassin inconnu a tiré un coup de feu de derrière la palissade de bois (sur la butte herbeuse) et a raté sa cible [43].

Cependant, ce dernier point a été abondamment critiqué parce que le seul élément qui l’appuyait était un enregistrement censé avoir été fait sur Dealey Plaza le jour de l’assassinat à travers le micro resté ouvert d’une moto de police [44].

La critique des conclusions du HSCA [modifier]

Outre que la technique utilisée fût critiquée (aucun coup de feu ne se trouve sur la bande, il s’agit d’une interprétation d’impulsions sonores), il s’est avéré depuis que la moto censée avoir été celle du micro ne se trouvait sans doute pas sur la Plaza, et que la bande comporte, à l’instant où des coups de feu ont été « détectés », des dialogues dont on sait qu’ils sont survenus plusieurs minutes après l’attentat. Un panel subséquent formé par l’Académie Nationale des Sciences rejeta les conclusions des experts acoustiques du HSCA.

Cependant, également sur ce sujet, les interprétations divergent, les experts s’opposent et les doutes subsistent.

Les hypothèses de complot [modifier]

Depuis l’assassinat, des dizaines de chercheurs et auteurs plus ou moins sérieux se sont succédé et des centaines de livres ont été écrits.

Contre la version officielle, qui affirme que Lee Oswald a tué Kennedy, les thèses du complot se multiplient et s’affrontent.

Car il n’y a pas qu’une thèse de la conspiration : au cours des années, les hypothèses les plus folles ont été envisagées ; ainsi il a été affirmé que de 3 à 15 projectiles furent tirés par 2 à 10 tireurs travaillant selon 30 à 40 différentes combinaisons. Ils ont tiré à la carabine, au pistolet, ou même des fléchettes empoisonnées avec des parapluies. Ils ont tiré du dépôt de livres, du bâtiment Dal-Tex, du tertre herbeux, des rails de trains sur le pont, des toits d'au moins deux bâtiments, d'un égout ou même de l'intérieur de la limousine présidentielle. Ils ont travaillé indépendamment ou par équipe coordonnées par radio. Les commanditaires envisagés incluent Lyndon Johnson, Cuba, l’Union soviétique, la mafia, les anti-castristes, la CIA, le complexe militaro-industriel, l’extrême droite, les juifs, les Illuminati, les riches Texans du Sud, le FBI, les gauchistes, etc.

Un bon exemple des excès possibles est donné par l'enquête bizarre de Jim Garrison.

Cette foison de théories plus ou moins fantaisistes nuit, même encore aujourd'hui, à l'établissement de la vérité sur un mystère qui dure depuis plus de 40 ans. Il serait cependant injuste de réduire les chercheurs persuadés de l’existence d’une conspiration à une bande de « complotistes » loufoques.

Il existe en effet des chercheurs travaillant sur des hypothèses raisonnables. Le magazine français « Science & vie » illustre involontairement le flottement sur le sujet : quelque temps après l'affaire, il publie un article détaillé à base de considérations balistiques titrant « Pourquoi Oswald n'a pas pu tuer Kennedy ». Trente ans plus tard, il en publiera un autre expliquant pourquoi c'est Oswald qui a tué Kennedy… sans faire la moindre référence au premier article !

Entre incompétence, prudence politique et opération de couverture [modifier]

Outre les éléments factuels qui font toujours doute plus de quarante ans après les évènements, la manière dont les enquêtes ont été menées par les diverses agences gouvernementales n'est pas étrangère au développement des théories de la conspiration.

Certains des reproches faits aux enquêtes sont de l'ordre de l'hypercritique, comme le reproche fait à la police de Dallas de ne pas avoir pris de note ou enregistré les interrogatoires d'Oswald (ce qui était inutile à la fois dans l'ignorance que le suspect allait mourir le lendemain et parce que le produit des interrogatoires en l'absence d'un avocat n'aurait pas pu être produit en justice) [45].

On note cependant qu'il est avéré, notamment grâce à l'enquête ultérieure du HSCA, que des informations ont été cachées par la CIA et le FBI [46] : culture du secret ou opération de couverture? Certains auteurs, affirmant avoir découvert des liens entre la CIA et Oswald, ont répondu à la question à leur façon.

Un exemple frappant est le fait que le bureau du FBI de Dallas a détruit, quelques jours après l'assassinat, une note déposée au bureau par Oswald peu de temps avant: incompétence et peur de sanctions pour incompétence venant de Hoover ou opération de couverture? La note semble effectivement avoir été anodine, mais l'incident est particulièrement révélateur des erreurs que les agences gouvernementales ont commises, parfois simplement tétanisées par la peur des conséquences possibles si on découvrait qu'ils avaient surveillé Oswald sans pouvoir l'arrêter.

Enfin, on sait qu'une des craintes de Johnson était que l'on découvre un complot communiste et que cette crainte fut communiquée à Earl Warren lors de la constitution de sa commission [47]. Une des apparences de la commission est dès lors celle d'un corps gouvernemental dont la tâche est de valider la thèse du tireur unique ou de montrer qu'il n'y a pas eu complot. La question de savoir si ce souci invalide les résultats de la Commission peut aussi recevoir plusieurs réponses. On peut noter que le HSCA, tout en relevant des carences dans les conclusions de la Commission, valida l'essentiel de ses résultats en concluant cependant à un complot avec un second tireur qui avait raté la cible.

Les suspects [modifier]

Dans l'hypothèse de l'existence d'un complot, plusieurs suspects potentiels ont été cités par divers auteurs ou chercheurs.

Le vice-président et successeur de Kennedy figure parmi ceux-ci : Lyndon B. Johnson, dont l'accession à la présidence mit une fin à certains problèmes que le vice-président semblait avoir, liés à des problèmes de corruption. Cette thèse, récemment remise à jour par William Reymond [48], implique Malcolm Wallace, un homme dangereux, condamné pour assassinat, ayant travaillé pour Lyndon B. Johnson et dont une empreinte aurait été retrouvée au 5e étage du dépôt de livre.

Parmi les premiers suspects possibles, on relève aussi la mafia[49]. La rumeur place la mafia quasiment partout dans la carrière de Kennedy, depuis les relations de Joe Kennedy avec la mafia de Chicago, jusqu'à l'aide apporté par les relations de Joe à la campagne de John, en passant par une maîtresse, Judith Campbell Exner [50], commune au président et au parrain de Chicago Sam Giancana, au grand dam du FBI. Or, il est avéré que l'ingratitude du clan Kennedy, et la "croisade" contre le crime organisé de Robert Kennedy, frère et attorney general (ministre de la Justice) de John, avaient mis les chefs de la mafia hors d'eux. Carlos Marcello, parrain de la Nouvelle-Orléans, déporté par Robert au Guatemala, et principal mafieux cité dans cette affaire, aurait, selon plusieurs témoins, fréquemment prononcé des menaces de mort à l'adresse des Kennedy. On lui attribue cette métaphore : "Un chien continue à mordre si tu lui coupes la queue", sous-entendant par là que pour neutraliser Robert Kennedy, il valait mieux éliminer directement son frère. Des liens entre Jack Ruby, l'assassin d'Oswald, et le milieu mafieux de Dallas, sont également souvent évoqués [51], même si, pour les sceptiques, ces liens n'étaient pas autres que ceux pouvant lier un tenancier de boîte louche et les milieux criminels [52].

Souvent citée avec la mafia, la CIA est aussi un des suspects favoris parce que souvent liée à des opérations troubles avec la mafia, et devenue particulièrement hostile au président depuis la Baie des Cochons. Le président Kennedy avait par ailleurs entrepris de réduire les pouvoirs de la CIA et avait forcé son directeur, Allen Dulles, figure tutélaire de la CIA, à la démission. Le lendemain de l'assassinat, Robert Kennedy rend visite au nouveau directeur de la CIA, John Mc Cone, en lui posant cette question : "Est-ce que mon frère a été assassiné par la CIA?"[53] La suspicion vis-à-vis de l'agence de renseignement, s'appuie également sur le fait que les années avant et pendant le mandat de Kennedy sont une des périodes durant laquelle la CIA a produit le plus de "coups tordus", notamment au Viêt-Nam, au Congo, et à Cuba.

L'image d'un complot se précise si on ajoute les liens de la CIA, non seulement avec la mafia, mais aussi avec la droite et le complexe militaro-industriel qui souhaitait l'extension du conflit vietnamien (alors que selon certaines sources [54], le président voulait retirer le pays de ce bourbier). Les milieux anticastristes, ainsi que le FBI de John Edgar Hoover sont aussi souvent mentionnés comme impliqués avec ou sans la CIA. On notera que Cuba a cristallisé de nombreuses hypothèses autour d'un complot, avec l'épisode de la baie des Cochons (Kennedy a refusé au dernier moment de soutenir l'opération par des bombardements), qui lui a valu l'hostilité des anticastristes (sacrifiés pour rien), de la CIA (par anticommunisme), de la mafia (qui souhaitait récupérer ses revenus liés au jeu et à la prostitution sous Fulgencio Batista), des castristes (qui en ont retenu l'agression par les USA).

D'autres encore ont affirmé que Lyndon B. Johnson, Gerald Ford, George H. W. Bush avaient tous des liens avec la franc-maçonnerie et que les loges américaines étaient contre l'Église catholique et le président Kennedy.[1]. Cette thèse est en lien avec celle du Nouvel ordre mondial et des Bonesmen.

Parmi les thèses les plus insolites, il y a la « thèse montréalaise ». Cette thèse affirme que JFK était opposé aux militants sionistes et que ceux-ci ont décidé de l'assassiner. Les asssassins auraient fui vers Montréal et vers l'Europe avec l'aide de la famille Bronfman. [2]

Plusieurs théories se basent également sur le fait que Kennedy présentait, du point de vue de certains cercles de pouvoir, une image trop faible et trop dilettante dans le cadre des relations internationales. Une légèreté à laquelle plusieurs historiens imputent la crise du mur de Berlin en 1961, et la crise des missiles de Cuba en 1962.

L'assassinat aujourd'hui [modifier]

Un doute jamais levé [modifier]

Selon divers sondages [55], alors que la majorité des citoyens américains croient qu'Oswald a participé à l'assassinat, seulement entre 20 et 30% d'entre eux croient que Oswald était le seul assassin du président Kennedy.

De fait, malgré le fait que la culpabilité d'Oswald semble faire peu de doute actuellement, beaucoup de chercheurs pointent un certain nombre d'éléments qui indiquent, selon eux, la possibilité de l'existence d'une conspiration pour assassiner le président Kennedy. Les chercheurs qui estiment qu’Oswald a agi seul soulignent, quant à eux, que malgré le nombre de dossiers rendus publics depuis 41 ans, l’hypothèse de la conspiration n’a pu jusqu’ici être démontrée de manière satisfaisante.

Le passage du temps et la disparition d’éléments matériels et des témoins empêcheront peut-être à jamais d’atteindre une conclusion qui puisse satisfaire le besoin de chacun de donner un sens à cet événement terrible. Tous les ans, pourtant, voit son cortège de publications et de prétendues révélations.

La publication des archives [modifier]

Sans doute suite à la nouvelle émotion soulevée par le film JFK, le Congrès américain passa en 1992 une loi intitulé le JFK Assassination Records Collection Act of 1992 qui créait un Assassination Records Review Board.

Le congrès avait conclu que le secret avait conduit le public américain à croire que le gouvernement avait quelque chose à cacher, et chargea l'ARRB de rassembler toutes les informations disponibles, d'en collecter de nouvelles, et de mettre ces informations à la disposition du public, l'ensemble des documents devant être publics au plus tard en 2017.

L'ARRB n'était donc pas chargé de déterminer qui avait tué le président Kennedy, ni pourquoi, mais de rassembler des informations. L'ARRB mena certaines enquêtes, et notamment entendit le témoignage d'un certain nombre de personnes qui avaient témoigné déjà devant une des commissions d'enquête (tels que les médecins urgentistes ayant traité Kennedy) et commença à rendre les documents publics.

Documents [modifier]

À l'heure actuelle, si une grande quantité de documents ont été rendus publics, cependant un nombre encore plus important doit encore l'être, au plus tard en 2017 :

Le 19 février 2007, un film amateur resté inédit jusqu'alors est rendu public, tandis que son original est donné au musée consacré à l'assassinat à Dallas [56]. Le film, dont certaines images ont été tournées 90 secondes avant l'assassinat, a été tourné en couleur avec une caméra 8 mm par un amateur appelé George Jeffries, et offre un nouvel angle de vue qui laisse apparaître le pli apparent sur la veste du président, ce qui semble invalider un argument de certains tenants de la conspiration sur la "mauvaise" position de la blessure dans le dos du Président par rapport au trou dans le veston.

Les conséquences à long terme de l'assassinat [modifier]

L'assassinat du président Kennedy eut un impact non seulement sur tous les américains, mais également virtuellement sur la population du monde entier. La plupart des gens en âge de s'en souvenir peuvent se rappeler avec émotion les circonstances exactes du moment où ils ont appris la terrible nouvelle.

La confusion et les doutes qui entourèrent l'assassinat de John Kennedy et de son présumé assassin, Lee Harvey Oswald, marquèrent l'apparition des premières failles dans le rêve américain et, finalement, dans le rêve de paix qu'il avait porté, et le début du déclin de la confiance que le citoyen américain accordait à son gouvernement.

Au cours des 5 années suivantes, l'assassinat du frère du président, Robert Kennedy, alors qu'il allait reprendre le rêve où il s'était interrompu, et du leader du mouvement des droits civiques, le pasteur Martin Luther King, allaient être de nouveaux terribles coups aux espoirs de changement politique et social tandis que les doutes grandissants à l'égard de la guerre du Viêt Nam aggravaient encore le déficit de confiance du gouvernement. Le scandale du Watergate, en 1974, allait être le point d'orgue de ce processus de rupture entre le peuple et le gouvernement américain, mais la fin des années 60 verrait un certain aboutissement de ce processus : émeutes raciales, révolte étudiante, troubles sociaux qui en définitive se propagèrent au monde entier.

Dans la culture populaire [modifier]

Les doutes engendrés par l'assassinat s'exprimèrent, entre autres, au cinéma et dans des fictions télévisées. En 1973 David Miller réalise un premier film traitant de l'assassinat de Kennedy intitulé Complot à Dallas (vo: Executive Action) inspiré par l'ouvrage de Mark Lane, en 1991 le réalisateur Oliver Stone réalisa un film à thèse, JFK à partir du livre On the Trail of the Assassins de Jim Garrison. Des créateurs et scénaristes de séries télévisées mirent leurs opinions en images : Donald Bellisario écrivit trois épisodes relatifs à Lee Harvey Oswald dans sa série Code Quantum, où il décrivait ce dernier de manière négative. Le film français I comme Icare (1979) met en scène une situation comparable à l'attentat. La série à succès X-Files, dans sa tradition du thème de la conspiration mondiale, contredit la thèse du tueur unique, et explore l'hypothèse du complot militaire[57].

D'autres oeuvres se sont inspirées de l'assassinat sans pour autant chercher à le commenter. Le clip Coma White du groupe Marilyn Manson s'inspire des images devenues célèbres de John F. Kennedy et sa femme dans leur voiture. De même, la bande-dessinée XIII reprend le thème de l'assassinat d'un président des États-unis lors de circonstances semblables à celle de 1963.

Annexes [modifier]

Bibliographie [modifier]

Dans les centaines de livres publiés sur l'affaire, quelques uns se détachent du lot dans les plus récents et les plus complets :

  • (en) Vincent Bugliosi, Reclaiming History - The Assassination of President John F. Kennedy, W.W.Norton & Company, 2007, (ISBN 978-0-393-04525-3) (thèse du tireur solitaire)
  • (en) Gerald Posner, Case Closed, 1993, (ISBN 1-4000-3462-0) (thèse du tireur solitaire)
  • (en) Anthony Summers, The Kennedy Conspiracy, 1980 (révisé en 1998), (ISBN 0-7515-1840-9) (thèse conspirationiste)
  • (en) Michael L Kurtz, Crime of the Century, 1982, (ISBN 0-87049-824-X) (thèse conspirationiste)

Les livres des auteurs qui ne concluent pas à une conspiration sont rares en anglais, et les livres en français sont apparemment tous favorables à la thèse de la conspiration:

  • Thierry Lentz, Enquêtes sur l'assassinat d'un président, (ISBN 2-8647-7149-7)
  • Thierry Lentz, L'affaire Kennedy, (ISBN 2130456928)
  • William Reymond, Autopsie d'un crime d'état, (ISBN 2-0806-7506-0)
  • William Reymond et Billie Sol Estes, JFK, le dernier témoin, (ISBN 2-08-067940-6)
  • William Manchester, Mort d'un président, (ISBN B0000DOMA2)
  • Mark Lane, L'Amérique fait appel, (ISBN B0000DOJ4V) (une des premières critiques du rapport Warren)
  • Pierre Nau, JFK retour sur l'assassinat, (ISBN 2748157923)

Articles connexes [modifier]

Article audio

Liens externes [modifier]

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'assassinat de John F. Kennedy.

Filmographie [modifier]

Notes et références [modifier]

  1. C'était apparemment le cas du Général Charles Cabell, beau-frère du maire de Dallas et directeur adjoint de la CIA limogé après la baie des Cochons
  2. Article sur la John Birch Society, organisation d'extrême-droite que le général Edwin Walker, limogé par Kennedy, venait de rejoindre. Voir aussi le rapport du HSCA sur le sujet ainsi que cet article sur les milices d'extrême-droite américaines
  3. Voir notamment le rapport de la Commission Warren
  4. Édité par l'American Fact-Finding Committee, une émanation de la John Birch Society. L'encart est reproduit ici
  5. //

    30/01/2008
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