Assassinat de John F. Kennedy - Partie 1

Assassinat de John F. Kennedy

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L'assassinat du président John Fitzgerald Kennedy, trente-cinquième président des États-Unis, eut lieu le vendredi 22 novembre 1963 à Dallas, au Texas à 12 h 30 (Central Standard Time). Après que le cortège présidentiel eut traversé à basse vitesse le centre de la ville et alors que la voiture présidentielle, décapotée, passait sur Dealey Plaza, John F. Kennedy fut mortellement blessé par des tirs d'arme à feu. Il est le quatrième président des États-Unis à être victime d'un assassinat et le huitième à décéder en exercice.

La voiture présidentielle lors du cortège de Dallas
La voiture présidentielle lors du cortège de Dallas

Sommaire

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Le contexte [modifier]

John Fitzgerald Kennedy, né en 1917, fut élu en 1960 en réussissant tout d'abord à s'imposer face aux ténors du Parti démocrate, tels que les sénateurs Hubert H. Humphrey, Lyndon B. Johnson (qui sera son colistier et son vice-président puis son successeur) et Adlai Stevenson, puis en battant de justesse le candidat républicain, Richard Nixon.

Malgré cette victoire à l'arraché, Kennedy devint rapidement un président très populaire quoique également controversé.

Sa popularité était due à sa jeunesse, sa maitrise des médias (on attribue souvent sa victoire électorale à un débat télévisé resté célèbre), son dynamisme (il inventa notamment le concept de Nouvelle Frontière qui donna un objectif à l'Amérique : envoyer un américain sur la Lune) et les espoirs de paix qu'il semblait incarner dans les temps troublés de la guerre froide. Le couple qu'il formait avec son épouse Jackie ainsi que son approche simple et directe achevèrent de faire de Kennedy l'incarnation des espoirs d'une génération qui voulait sortir de la guerre froide.

Par contre, sa politique, aussi bien étrangère qu'intérieure, était perçue comme "molle" à l'égard du communisme par les conservateurs. Pourtant, entré en fonction en janvier 1961, Kennedy avait lancé en mars un important programme d’armement et se déclarait prêt à s'opposer à la progression du communisme. En novembre 1961, les États-Unis déployèrent d'ailleurs en Europe quarante-cinq missiles Jupiter dont la portée permettait d'atteindre le territoire soviétique (quinze en Turquie et trente en Italie). Mais lorsque Kennedy accepta l'exécution d'un plan d'invasion de Cuba préparé par la CIA, l'opération, connue sous le nom de son lieu de débarquement, à savoir Baie des Cochons, fut un fiasco retentissant qui entraina le limogeage d'Allen Dulles, directeur de la CIA. De leur côté, la CIA, les exilés cubains qui avaient payé le prix fort et la droite conservatrice rendirent Kennedy directement responsable de cet échec car ce dernier avait refusé un soutien aérien à l'opération. Au cours des mois qui suivirent, l'administration Kennedy tenta à plusieurs reprises de faire assassiner Fidel Castro et la crise des missiles de Cuba fut l'occasion, pour le jeune président, de montrer qu'il pouvait résister fermement à l'Union Soviétique. Toutefois, les conservateurs américains lui reprochèrent, à nouveau, son incompétence et le fait qu'il ait concédé le démantèlement des missiles installés en Turquie. Enfin en août 1961, alors que commençait la construction du Mur de Berlin et bien que cet acte fût contraire aux accords entre les grandes puissances, Kennedy ne réagit pas autrement que par des discours.

Au Viêt Nam, considéré comme un point chaud de la lutte contre l'avancée du communisme, la politique de Kennedy ne semblait pas claire, puisque d'une part il avait permis le renversement de Ngô Đình Diệm, hostile à l'intervention directe des États-Unis, par une clique de généraux corrompus, mais, d'autre part, il semblait envisager la possibilité d'évacuer les conseillers militaires américains en 1964.

Sur le plan intérieur, le point le plus controversé de la politique de l'administration Kennedy fut le processus de déségrégation raciale. En septembre 1961, des agents fédéraux furent mandatés pour permettre l'inscription d'un étudiant noir à l’université d’État du Mississippi et le président se prononça pour les droits civiques des noirs.

Aussi, lorsqu'en novembre 1963, John F. Kennedy entama la campagne en vue de sa réélection par un voyage au Texas, il était un président très populaire dont la politique était durement contestée par la droite réactionnaire et que certains représentants considéraient comme un traître [1] ; il comptait des ennemis farouches d'un bord à l'autre de l'échiquier politique, de Fidel Castro (dont il a ordonné à la CIA de se débarrasser) aux cubains anti-castristes et de la CIA – qui ne lui pardonnaient pas la Baie des Cochons à la mafia qui commençait à souffrir des coups de boutoir du département de Justice sous les ordres de l'Attorney General, son frère Robert Kennedy, sans oublier tout ce que les États-Unis comptait d'éléments racistes et réactionnaires, comme la John Birch Society [2].

Les faits [modifier]

Le voyage à Dallas [modifier]

Arrivée du président et de Jackie à Love Field, Dallas
Arrivée du président et de Jackie à Love Field, Dallas

Le président Kennedy avait choisi de visiter Dallas le 22 novembre 1963 dans le cadre d’une tournée électorale au Texas. Le motif de cette tournée était la levée des fonds pour la campagne présidentielle démocrate et la préparation de la réélection lors du scrutin de 1964.

Le cortège présidentiel devait traverser la ville et amener le président au Trade Mart pour un déjeuner. La voiture était une Lincoln Continental décapotable de 1961. Dans la voiture du président, outre son épouse Jacqueline Kennedy et lui, avaient pris place le gouverneur du Texas, John Connally, Sr. et son épouse Nellie ainsi que deux agents du Secret Service (département chargé de la sécurité présidentielle), Roy Kellerman et Bill Greer (conducteur).

La ville de Dallas était considérée comme une destination relativement risquée car peu acquise aux idées de Kennedy [3]. Caractéristiques de cette atmosphère chargée, la publication dans un journal de la ville, le jour du voyage, d’un encart payant critiquant le président avec une grande violence [4] et l’agression, lors d’une manifestation, d'Adlai Stevenson, ambassadeur des États-Unis aux Nations unies.

Pourtant, c'est une ville amicale que le cortège avait traversée, acclamé par une foule enthousiaste avec très peu de manifestations négatives.

L’assassinat [modifier]

Vers la fin du trajet, le cortège et la voiture du président Kennedy quittèrent Main Street et tournèrent à droite sur Houston Street. Après quelques dizaines de mètres, le véhicule présidentiel négocia un virage serré à gauche sur Elm Street, contournant ainsi Dealey Plaza.

À ce moment, Nellie Connaly, soulagée comme tous les occupants par l'accueil du cortège, fit remarquer au président qu’il ne pourrait pas dire que Dallas ne l’aimait pas [5].

Dealey Plaza vue du ciel
Dealey Plaza vue du ciel

La voiture qui avait fortement décéléré (environ 15 km/h) passa devant le dépôt de livres scolaires («Texas School Book Depository» ou «TSBD»). Il était 12 h 30 et devant celle-ci, se profilait le pont de chemin de fer sous lequel passe Elm Street. Dans une des voitures de sécurité, un agent du Secret Service annonça dans un micro que dans quelques minutes le président serait au Trade Mart [6].

Elm Street vue de la pergola et de la butte herbeuse. Le X sur Elm Street marque l'endroit du tir mortel
Elm Street vue de la pergola et de la butte herbeuse. Le X sur Elm Street marque l'endroit du tir mortel

Soudain, un coup de feu retentit, qui évoqua pour beaucoup la pétarade d'un moteur. Même les agents du Secret Service restèrent tout d’abord interdits et réagirent seulement lorsque d’autres coups de feu claquèrent. En tout, selon la version officielle, trois coups de feu furent tirés .

Le président avait été touché. Beaucoup le virent se tasser légèrement sur son siège et porter les mains à la gorge : selon la version officielle une balle l’avait frappé dans le haut du dos et était ressortie par la gorge [7], mais certains estiment que la balle à la gorge a été tirée par devant et que c'est une autre balle qui l'a frappé au dos. Le gouverneur Connally, assis juste devant le président, a également été touché : une balle l'a frappé dans le dos à droite de la clavicule droite, a traversé le poumon et fracturé une côte en ressortant, son poignet droit a été transpercé (le radius fut fracturé) et la balle a terminé sa course en pénétrant superficiellement sa cuisse gauche [8]. Selon les conclusions officielles de la commission Warren (en 1964) et du House Select Committee on Assassinations (en 1979), la même balle aurait traversé les deux hommes.

Il ne s'était passé que quelques secondes et c'est alors que les agents commencèrent à réagir. L'agent qui conduisait la voiture n'accéléra pas immédiatement, au contraire il se retourna, lâcha sans doute l'accélérateur ce qui fit ralentir la voiture (certains pensent que le chauffeur a même freiné).

Le gouverneur Connally s'écroula dans les bras de son épouse, tandis que Clint Hill, un des agents du Service Secret qui voyageait sur le marchepied gauche de la voiture qui suivait celle de Kennedy, se précipita vers le véhicule présidentiel.

Quelques instants après, une balle atteignit le président à la tête, détruisant une bonne partie du cerveau (l'emplacement de la blessure à la tête est également sujet à controverse, voir ci-dessous). Les dégâts provoqués sont tels que du sang, des fragments d'os et de la matière cérébrale furent projetés jusqu'à plusieurs mètres de hauteur (des morceaux d'os furent retrouvés par des passants [9]).

Connally et son épouse, tassés sur les sièges avant, furent aspergés de sang et de particules.

Durant la scène, un tailleur nommé Abraham Zapruder avait l’œil rivé à sa caméra, il était tétanisé et filmait les évènements ; il produisait ainsi ce qui peut être considéré comme le film amateur le plus célèbre de tous les temps [10]. Les images qu’il saisit du tir mortel alimentent encore les polémiques.

Selon les estimations, il s’est passé de l'ordre de 6 à 9 secondes entre le premier et le dernier coup de feu [11].

Jackie quitta la banquette et rampa à quatre pattes sur le coffre arrière de la voiture (il semble qu'elle ne souvint plus de cet épisode par la suite). Le véhicule présidentiel accéléra au moment où Clint Hill l'atteignait, celui-ci grimpa sur le coffre arrière pour contraindre la première dame à rejoindre sa place.

Le cortège fonça vers l’hôpital Parkland. Le président respirait encore, mais il était déjà moribond. Le gouverneur, qui était gravement blessé au poumon, allait survivre et pouvoir témoigner. À l’hôpital, les médecins de la salle des urgences n°1 tentèrent désespérément de sauver Kennedy, mais se rendirent rapidement compte de l’inutilité de leurs efforts qui durèrent malgré tout 20 minutes. Vers 13 h, tout était fini, Kennedy fut déclaré mort.

Dealey Plaza. En partant du "triple passage" sous le pont du chemin de fer, à l'extrême gauche de la photo, et en allant vers la droite en suivant Elm Street, on peut voir: les arbres qui surplombent les palissades derrière lesquelles certains pensent qu'il y avait un tireur, la butte herbeuse avec son petit monument blanc, le côté du bâtiment rouge du Texas School Book Depository à l'extrême droite. L'endroit ou le président a été mortellement touché se trouve à gauche du petit monument blanc (la "pergola"), entre les deux réverbères. Abraham Zapruder se tenait sur le socle en béton blanc situé derrière le réverbère au centre de la photo.
Dealey Plaza. En partant du "triple passage" sous le pont du chemin de fer, à l'extrême gauche de la photo, et en allant vers la droite en suivant Elm Street, on peut voir: les arbres qui surplombent les palissades derrière lesquelles certains pensent qu'il y avait un tireur, la butte herbeuse avec son petit monument blanc, le côté du bâtiment rouge du Texas School Book Depository à l'extrême droite. L'endroit ou le président a été mortellement touché se trouve à gauche du petit monument blanc (la "pergola"), entre les deux réverbères. Abraham Zapruder se tenait sur le socle en béton blanc situé derrière le réverbère au centre de la photo.

Le départ de Dallas [modifier]

Lyndon Johnson prêtant serment à bord de Air Force One. Jackie est à ses côtés et porte sa robe tâchée de sang
Lyndon Johnson prêtant serment à bord de Air Force One. Jackie est à ses côtés et porte sa robe tâchée de sang

Vers 14 heures, après une brève altercation entre les agents du Secret Service et la police de Dallas, le corps de Kennedy fut emporté vers l'aéroport de Love Field et embarqué dans l'avion présidentiel Air Force One. L'origine de cette altercation était le fait qu’en 1963, le meurtre d'un président des États-Unis n'était pas encore considéré comme un crime fédéral et que l'enquête sur le meurtre aurait dû avoir lieu au Texas. De ce fait, l'autopsie du corps du président n'eut pas lieu sous l'autorité de la police de Dallas, ce qui eut certaines conséquences et sera interprété, plus tard, comme un des éléments d'un complot tendant à couvrir les véritables circonstances de l'assassinat.

Quelqu'un prétendit même dans un essai que le corps du président aurait été maquillé lors du transfert vers Love Field, mais cette hypothèse extrême fut réfutée depuis [12].

Lyndon B. Johnson, présent dans le cortège deux voitures derrière celle de Kennedy, ne fut pas blessé . Il était le successeur de Kennedy désigné par la constitution, c'est pourquoi juste avant que l'avion ne décolle de l'aéroport de Love Field, il prêta serment à bord de l'avion Air Force One, devenant ainsi le nouveau président des États-Unis. À ses côtés se trouvait l'épouse du président assassiné, portant encore sa robe tachée de sang qu'elle conserva jusqu'à son retour à la Maison Blanche le lendemain.

L’arrestation et la mort d’Oswald [modifier]

Arrestation de Oswald
Arrestation de Oswald

Entre-temps, les évènements se précipitaient sur Dealey Plaza. Des témoins avaient entendu des coups de feu venant de devant le cortège, peut-être de derrière la barrière de bois sur le monticule herbeux à droite de Elm Street. D'autres avaient vu un homme (certains avaient vu une arme) à une fenêtre du 5e étage du dépôt de livres scolaires ou croyaient que les coups de feu venaient de là. On trouva trois douilles et un fusil au 5e étage du bâtiment.

La police commença à rechercher les employés du dépôt qui manquaient, dont un certain Lee Harvey Oswald.

Entre 13h00 et 13h15, un agent de la police de Dallas, J.D. Tippit, fut abattu dans le quartier d'Oak Cliff. Le suspect, qui s'était fait remarquer par le vendeur de chaussure John Brewer à cause son comportement bizarre en entrant sans payer dans le cinéma Texas Theater, est signalé à la police par celui ci[13]. Le suspect fut maîtrisé par les policiers dans la salle de cinéma alors qu’il sortait son arme.

Il s'appelait Lee Harvey Oswald. C'était un jeune homme de 24 ans qui avait été du corps des marines et avait, après son départ de l'armée, émigré en Union soviétique où il avait épousé une jeune femme, nommée Marina et d'où il était revenu vers les États-Unis un peu plus d'un an plus tôt. Il fut d'abord suspecté du meurtre du policier, puis de celui de Kennedy.

Meurtre de Oswald
Meurtre de Oswald

On trouva en sa possession une fausse pièce d'identité au nom d'Alek James Hidell, identité utilisée pour commander le fusil Carcano qui a servi à assassiner le président ainsi que le révolver avec lequel il a tué J. D. Tippit [14].

Son empreinte fut retrouvée sur le fusil, mais cette découverte fait l'objet de certaines réserves mettant en doute sa matérialité.

Oswald nia tout ce dont on l'accusait et déclara être un « bouc-émissaire » [15]. Il fut interrogé dans l'immeuble de la police de Dallas jusqu'au dimanche matin 24 novembre.

Le matin du 24 novembre, pendant son transfert vers la prison du comté, il fut abattu dans les sous-sols du commissariat. Oswald, touché au ventre, tomba dans le coma. Transporté à l’hôpital Parkland, il y mourut le jour même. L’assassin d’Oswald était Jack Ruby, propriétaire d’une boîte de nuit bien connu des policiers. Les motivations de Jack Ruby ne furent jamais clairement élucidées, même si certains estiment qu’il était téléguidé par des conspirateurs et se basent par exemple sur les relations de Ruby avec la Mafia pour voir dans Ruby un instrument de celle-ci dans sa vengeance contre les Kennedy. Lui-même affirmait avoir voulu éviter à Mme Kennedy la douleur d’un procès public [16]. Même si cette justification paraît fantaisiste, Ruby semblait s'attendre à être félicité pour avoir fait justice [17].

Condamné à mort, Ruby fit appel et mourut d’une embolie pulmonaire consécutive à un cancer pendant l'instruction de son procès en appel. Son décès fut aussi parfois attribué à un complot.

L'autopsie [modifier]

Air Force One atterrit sur la base d'Andrews, près de Washington, et le corps de Kennedy fut transporté à l'hôpital naval de Bethesda afin de pratiquer son autopsie (l'hôpital de Bethesda fut choisi par Jackie du fait de la carrière navale de son époux).

L'autopsie fut pratiquée par trois médecins de Bethesda dans la nuit du 22 novembre. Leurs conclusions furent que le président avait été touché par deux projectiles tirés de l'arrière. Le premier l'avait frappé dans le haut du dos au dessus de la clavicule droite, avait traversé les muscles de la base du cou, avait légèrement endommagé le sommet du poumon droit sans traverser celui-ci, et était sorti par le cou par une blessure qui avait été détruite par la trachéotomie [18]. Le second avait frappé la tête à l'arrière droit causant d'importants dégâts, considérés mortels, au cerveau, des morceaux du projectile étant sorti par une grande blessure à l'avant droit du crâne [19].

Les circonstances de l'autopsie et ses conclusions attirèrent un grand nombre de critiques. Plus tard, la seconde enquête gouvernementale sur l'assassinat (le House Select Committee on Assassinations) relèvera notamment le fait que les médecins chargés de l'autopsie n'avaient pas les compétences nécessaires pour faire l'autopsie d'un individu tué par balles, que des photos nécessaires n'avaient pas été prises et que l'emplacement des blessures n'avait pas été décrit par rapport à des repères anatomiques invariants ; il n'avait pas été non plus procédé à la reconstruction du crâne pour déterminer l'emplacement de l'orifice de sortie [20].

Ce dernier point rendit les analyses ultérieures des événements particulièrement difficiles et sujettes à discussions. Ainsi, le panel médical du HSCA aboutirait à certaines conclusions relativement à l'emplacement précis des blessures, mais ces conclusions seront critiquées tant par les défenseurs de la thèse de l'assassin unique que par leurs opposants.

Premières réactions [modifier]

L'époque étant à la guerre froide exacerbée, les premières réactions, avant même que la mort du président soit annoncée, dénotent une grande confusion. Le pire, tel qu'une attaque contre le pays, fut même envisagé [21] et la première préoccupation fut d'assurer la sécurité du nouveau président, Johnson.

Les funérailles de Kennedy
Les funérailles de Kennedy

La nouvelle de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy stupéfia le monde entier. Aux États-Unis, les gens pleuraient dans les rues et s'agglutinaient autour des postes de télévisions devant les devantures des magasins [22]. Les trois jours suivant l'assassinat, les trois réseaux de télévision nationaux annulèrent leurs programmes pour assurer une couverture permanente des évènements, faisant de la couverture télévisée de l'assassinat la plus longue jamais réalisée, triste record qui ne fut battu que par les attentats du 11 septembre 2001 [23].

Des services religieux furent célébrés dans la plupart des pays du monde et le jour des funérailles, le 25 novembre, fut déclaré journée de deuil aux États-Unis et dans beaucoup d'autres pays [24].

Funérailles [modifier]

Après l'autopsie réalisée à l'hôpital naval de Bethesda, le corps de Kennedy fut embaumé pour les funérailles et ramené à la Maison Blanche. Le dimanche 24, le cercueil fut transporté jusqu'au Capitole, où pendant toute la journée et la nuit, des centaines de milliers de personnes se pressèrent pour rendre un dernier hommage au président défunt. Les représentants de 90 pays assistèrent aux funérailles le 25 novembre 1963. Le président fut enterré au cimetière national d'Arlington.

Enquêtes, critiques et théories [modifier]

La première enquête : la Commission Warren [modifier]

Article détaillé : Commission Warren.

L'assassinat du président John Fitzerald Kennedy provoqua une émotion énorme dans la société américaine. Lyndon Johnson, nouveau président des États Unis, nomma une commission d'enquête fédérale chargée de faire la lumière sur l’assassinat. Elle portera officieusement le nom de son président, Earl Warren. En septembre 1964, la commission remit son rapport au président Johnson (un volume de rapport et 26 volumes de témoignages et de pièces).

Les conclusions du Rapport Warren étaient simples : Lee Oswald avait agi seul. Il n'avait pas eu de complice. Il avait tiré trois fois, du cinquième étage du dépôt de livres scolaires. Une balle avait manqué la limousine et deux balles avaient touché le président (une au cou, une à la tête). L'une de ces deux balles l'avait frappé dans le haut du dos, était ressortie par la gorge et avait ensuite causé les blessures du gouverneur Connally. Jack Ruby avait lui aussi agi seul, et n'avait pas non plus de complice. Ruby et Oswald ne se connaissaient pas.

Les premières critiques [modifier]

Il suffit à peine de quelques mois après sa parution pour que le rapport Warren soit durement critiqué.

Il est vrai que les objections ne manquaient pas : la Commission avait travaillé très vite, et les objectifs politiques qui avaient présidé à sa création étaient évidents (la découverte d’un complot communiste aurait pu signifier une guerre avec l'Union soviétique). Les éléments troublants ne manquaient pas : le moindre n’était pas l’autopsie du président, effectuée à l’hôpital militaire naval de Bethesda par des médecins militaires n’ayant pas les compétences nécessaires, bâclée, et dont certains éléments (dont des photos) furent perdus à jamais. L’imbroglio était tel qu’encore à l’heure actuelle, il n’y a pas d’accord sur des points aussi élémentaires que la nature et la position exacte des blessures du président. Pour la blessure à la tête par exemple, quoique les images du film pris par Zapruder semblent montrer une blessure à droite et plutôt vers l'avant du crâne, ce qui est confirmé par l'autopsie, certains se basent sur des témoignages, notamment du personnel médical de Dallas, pour affirmer la présence d'une blessure majeure à l'arrière du crâne, ce qui tendrait à appuyer la thèse d'une balle tirée face au président [25].

Balle magique-Balle unique [modifier]

Article détaillé : Théorie de la balle unique.
La trajectoire de la balle unique selon le House Select Committee on Assassination
La trajectoire de la balle unique selon le House Select Committee on Assassination

La balle censée avoir provoqué les blessures à la gorge et au dos du président et l'ensemble des blessures du gouverneur Connally aurait été retrouvée sur un brancard à l'hôpital [26] - elle serait tombée selon la Commission de la blessure à la cuisse du gouverneur. Cette balle a été surnommée « balle magique » par les analystes critiques du rapport. Ce surnom fait référence au trajet de la balle, balistiquement impossible, et à l'état de celle-ci (« quasiment intacte »): aplatie et légèrement courbée, du plomb ayant été extrudé par sa base alors que les critiques estiment qu'une balle ne saurait causer tant de blessures sans subir plus de dommages. Pour illustrer cette polémique, des chercheurs tirèrent une balle à travers le poignet d'un cadavre humain [27]. Les conclusions montrèrent que la balle était dans un état moindre que la « balle magique ». D'autres chercheurs cependant, insistèrent sur le fait que la balle avait, avant de frapper le poignet de Connally, traversé deux corps humains (le cou de Kennedy, la poitrine de Connally) et avait donc été ralentie [28]. Des test effectués avec des balles ainsi ralenties aboutirent alors à un résultat que ces chercheurs jugèrent comparable à celui observé sur la balle magique [29].

Ces premières critiques des conclusions de la Commission Warren, popularisées par le film « JFK », postulent, contrairement aux conclusions de la Commission Warren, qu'une telle trajectoire est impossible pour une balle.



30/01/2008
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